Chant des souliers rouges (le) Vol.2 - Actualité manga
Chant des souliers rouges (le) Vol.2 - Manga

Chant des souliers rouges (le) Vol.2 : Critiques

Tetsugaku Letra

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Septembre 2017

Voir Takara donner tout ce qu'elle a sur le terrain de basket a fait renaître comme une lueur dans la vie terne de Kimitaka : en voyant l'adolescent conserver précieusement, comme un prote-bonheur, les chaussures qu'il lui avait échangées autrefois, lui-même décide de retrouver les souliers rouges de flamenco qu'elle lui avait donnée, et cela dans le but de se lancer dans la danse espagnole. Il lui faut désormais trouver un lieu où apprendre les bases du flamenco avec un budget limité, et il semble avoir trouvé l'endroit idéal en un studio de flamenco tombé dans l'oubli et qui semble désormais fermé. A la tête de ce lieu éteint, Kimie Morino, ancienne danseuse désormais à la retraite, et qui avait autrefois du renoncer à ses rêves suite à une blessure au genou... Kimitaka parviendra-t-il à toucher son coeur, pour qu'elle redonne vie à son studio ?


Le début du volume s'intéresse de près au cas de Kirie, une femme dont Mizu Sahara parvient à parfaitement dépeindre les tourments, le tout en ne traînant pas. Tout simplement, la mangaka parvient à trouver les paroles justes afin de bien nous faire ressentir l'état d'esprit de cette femme désormais âgée, qui a dû renoncer à ses idéaux, se sent inutile depuis cette époque y compris dans sa famille, et pourrait bien être alors intriguée par notre jeune héros... si tant est qu'elle puisse bel et bien faire quelque chose, face aux propriétaires de son local qui ne voient que l'aspect financier et se demandent bien ce qu'une "vieille" peut vouloir faire. Seulement, les "vieux" aussi peuvent avoir encore des rêves et ressentir le besoin d'être utiles.


La suite du volume, bien sûr, s'intéresse à quelques reprises au flamenco, que Kimitaka commence à découvrir, et c'est aussi l'occasion pour le lecteur de découvrir quelques termes et spécificités de cet art. Mais c'est bel et bien avant tout à ses personnages que Sahara s'intéresse. Il y en a des nouveaux qui s'installent vite et plutôt bien, à commencer par Takashi Morino, petit-fils de Kimie lui aussi adepte de flamenco, ainsi que ses deux camarades de classe Tominaga et Mochizuki avec qui il forme un petit club même pas reconnu par leur lycée. Mais il y a aussi les visages déjà connus que l'autrice continue d'aborder, comme Namari la petite soeur de Kimitaka confrontée à une jalousie d'une amie, ou encore Hana et Tsubura, dont on regrette toutefois qu'ils passent trop en retrait dans leur évolution. Et surtout, bien sûr, il y a Kimitaka lui-même, qui s'engage avec une certaine détermination dans une voie qu'il connaît encore peu, décidé à regagner du terrain sur une Takara dont il a l'occasion d'observer les difficiles efforts qui paient plus ou moins.


Au fil de ce volume, Mizu Sahara met en avant des difficultés qui passent souvent par le regard des autres. Namari et Tominaga ont dû ou doivent faire face à des jalousies féminines, Takara a encore les souvenirs des moqueries concernant ses grandes mains, Tsubura est considéré comme un boulet et est moqué à cause de son embonpoint, Takashi et ses deux camarades sont traités de losers à cause de leur passion pour le flamenco, mais Takashi lui-même se doit d'évoluer dans certains a priori sur les garçons se comportant comme des filles, que ce soit via un travesti croisé dehors, ou via Kimitaka dont il peine à comprendre qu'il veuille utiliser des chaussures de fille. Kimitaka, lui, semble parfois ne plus se soucier du regard que les autres peuvent avoir sur lui, comme quand ils 'entraînent aux pas en pleine rue, et pourtant il se rend bien compte que ce regard peut encore avoir un impact sur lui.


Même si elle va parfois trop vite, Mizu Sahara a le mérite de ne pas se limiter à son personnage principal, car tous ont besoin d'évoluer, même si c'est parfois difficile. Heureusement, dans ce microcosme qui s'installe, on voit les différentes figures s'impacter, s'influencer. Il y a évidemment le cas de Kimitaka et de Takara qui veulent regagner du terrain l'un sur l'autre. Mais il y a aussi l'observation de Namari qui pourrait aider Kimitaka a mieux comprendre le concept de jalousie féminine, le rôle que ce grand frère a auprès de sa petite soeur, Kimie qui a sans doute influencé la passion de son petit-fils, Takashi qui ne peut que prendre conscience de certaines de ses erreurs notamment face au travesti... Il y a dans l'oeuvre un petit côté choral qui s'installe, qui ne bénéficie pas toujours de transitions suffisamment soignées, mais qui doit beaucoup au désir de l'artiste de s'intéresser de près à tout ce petit monde.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs