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Celui que j'aime : Critiques

Watashi no Suki na hito

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 18 Octobre 2010

Après une très jolie page couleur nous présentant les douze jeunes filles de douze nouvelles, on rentre dans un univers un peu particulier, même pour du CLAMP. C’est un mélange entre la nouvelle, le one shot et l’essai que nous présente ici en particulier une auteur du studio, qui va venir nous livrer son expérience personnelle sur les douze situations décrites. On découvre alors un bout de son quotidien, de ses réflexions sur l’amour et les possibilités que ce sentiment offre en termes de doutes, de joie et d’hésitations. A chaque nouveau chapitre, c’est un autre conte que l’on découvre et que l’on lit avec plaisir, découvrant tantôt les soucis d’une réconciliation, le doute de son âge, de son statut … Les jeunes femmes sont toujours présentées avec pudeur, délicatesse et finesse. Tantôt drôle, tantôt émouvantes, elles véhiculent avec elles tout un tas de sentiments particulièrement pertinents sur l’amour et la cible de leurs sentiments. Le plus intéressant restera cependant très certainement les pages de textes réflexives de l’auteur, nous amenant à nous questionner sur nos réactions dans telles ou telles conditions, sur nos représentations et nos propres comportements face à un sentiment si noble et si effrayant, au quotidien, quand il faut l’entretenir après l’avoir gagné.

Ce qui peut plaire, c’est le côté très anodin mais surtout très réaliste des nouvelles : on découvre les peines de cœur ou les joies de demoiselles plutôt sympathiques de prime abord. Tout se ressemble, dégageant un esprit unifié de poésie et de délicatesse, les rendant toutes un peu particulières … Mais pas tant que ça. Car en quelques pages seulement, le studio si renommé peine à nous faire réellement parvenir les émotions des jeunes filles inventées pour l’occasion puis si vite oubliées. En quelques mots, tout se répète et l’on ne parle que d’un amour universel qui prend plusieurs formes, trop sans doute pour réellement intéresser tout le long du manga. C’est donc très long, laborieux pour arriver au terme du titre et l’on devra sans doute s’y prendre à plusieurs fois pour en achever la lecture. Quelque chose qui aurait pu se révéler très doux, poétique et délicat se rend plus ennuyeux qu’autre chose et encore une fois, seule la partie écrite de l’auteur intéresse, pour rentrer dans un univers que l’on ne connait pas avec plus de pertinence que le reste de l’œuvre. Il y a plus de pertinence et de réalité dans ces quelques mots que dans tous les dessins des CLAMP, et c’est bien dommage. Ceci dit, une lectrice totalement romantique et peu difficile pourra y trouver son bonheur …

Les dessins sont assez anciens, et l’on retrouve une certaine forme flagrante de simplicité, par des jeunes filles qui se ressemblent toutes au fil des pages, d’autant plus que la structure de ce titre en nouvelles ne permet pas de diversifier son trait. C’est simpliste, extrêmement enfantin, vide … Rien de bien agréable dans tout ça, vraiment. A part peut être le plaisir de retrouver un style qui n’a pas fini d’évoluer dans les titres qui suivent ce one shot totalement inconnu et passant inaperçu. L’édition quant à elle et pourtant plutôt satisfaisante, Tonkam nous offrant de nombreuses pages verglacées au début du tome dont certaines sont en couleur. La couverture est cependant un peu trop rigide et les onomatopées non traduites (ce qui est très gênant), mais les pages sont d’une blancheur irréprochable. Dommage que cette opacité n’ait pas profité pour inciter des contrastes plus appuyés, et qui reste beaucoup dans le gris uniforme. Bref, un titre des CLAMP qui est réservé aux collectionneuses et autres fangirls, la lecture n’en permettant pas d’en retirer grand-chose, si ce n’est les paroles de l’auteur lorsqu’elles sont indépendantes du manga à proprement parler.

NiDNiM

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs