Butterfly in the air Vol.1 - Actualité manga

Butterfly in the air Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 30 Septembre 2014

Jeune et belle demoiselle tout juste diplômée, Zhong Xiaoyin n'aura pas dû attendre longtemps avant de dénicher un emploi : elle va être embauchée dans une grande entreprise ! Mais quand elle rentre chez elle pour annoncer la nouvelle à sa mère, elle trouve la demeure vide. Elle ne tarde pas à apprendre que sa mère, gravement malade, a été emmenée à l'hôpital, et qu'elle n'a visiblement plus que quelques mois à vivre. La seule solution pour la sauver serait d'employer des moyens coûtant une petite fortune, fortune que Zhong Xiaoyin n'a pas. Mais le nouveau directeur de l'hôpital, le jeune Lan Dongcheng, lui propose de gagner l'argent nécessaire en travaillant pendant 4 ans et quelques dans son hôtel. Une proposition qui paraît assez étrange pour la jeune femme, d'autant que quelques minutes avant elle s'était fâchée dans le couloir avec ce directeur ! Lan aurait-il une arrière-pensée , cela aurait-il un lien avec le papillon tatoué sur sa cheville, et que l'on retrouve sur le mouchoir du jeune homme ?


Basé sur un récit d'un célèbre auteur de romances chinois, Butterfly in the Air nous narre, sur son premier volume, l'incursion d'une jeune fille du peuple dans d'assez hautes sphères de la société. Prise sous son aile par Lan sans trop savoir pourquoi, Zhong Xiaoyin, tout en partant vivre en colocation avec son amie Ku Er, découvre un univers qu'elle n'avait jamais fréquenté, un lieu de travail assez strict où elle trouve le moyen d'arriver en retard pour son premier jour, mais aussi l'univers "familial", plus personnel, de son nouveau patron, jeune homme de bonne famille qui a tout de l'héritier modèle. Les ficelles sont assez grosses, certains personnages comme Lu Xin, un proche de Lan, rencontrant presque par hasard notre héroïne. C'est aussi le cas pour d'autres personnages, comme Mme Lin, la mère de Lan. Cela dit, les différents protagonistes venant vite graviter autour de Zhong et Lan sont assez bien campés et savent se démarquer en révélant leur fond. Ainsi fait,on malgré tout la connaissance, avec un certain intérêt, de ce Lu Xin tombant amoureux de Zhong Xiaoyin, puis de Mai Lele, supérieure de notre héroïne et amoureuse depuis toujours de Lu Xin, ce qui lui vaut de prendre en gripper Zhong. Mme Lin se pose comme une femme ayant une certaine influence sur son fils Lan, notamment quand il s'agit de le pousser à se marier avec Jin Weiwei, sublime journaliste qu'il fréquente depuis 8 ans sans passion.


Une palette de personnages on ne peut plus classique, et chez lesquels on devine très vite les petits tourments sentimentaux, que ce soit du côté de Lele transie d'un amour à sens unique pour Lu Xin, de WeiWei qui se rend bien compte que sa relation avec Lan ne mène nulle part... ou des deux personnages centraux, Zhong et Lan, qui passent leur temps dans un classique petit jeu de "je t'aime moi non plus".


Bref, on est là dans de la pure histoire à l'eau de rose, avec tout ce que ça implique d'aléas romantiques, d'ambiance fleur bleue... et de personnages qui laissent rêveurs. Que ce soit côté féminin ou côté masculin, les héros sont tous dignes de mannequins, sont très beaux, séduisants, et dotés de looks vestimentaires très travaillés. Zhong Xiaoyin est une véritable beauté qui fait fondre le coeur de tous les employés masculins et s'en rend à peine compte... mais malgré son côté assez pur et naïf vis-à-vis des sentiments, elle n'en reste pas moins une héroïne assez caractérielle et très spontanée (quand même, elle n'a pas hésité à mettre un coup de poing au directeur sans savoir qui il était) que l'on prend plaisir à suivre. Mais il est dommage que l'évolution de son lien avec Lan soit si bancale : elle tombe très vite sous le charme de cet homme qui, de son côté, reste pour elle difficile à cerner, tantôt protecteur et bienveillant, tantôt taquin, distant voire même un peu méchant. Le problème étant que ces changements de comportement sont un peu mal menés.


Le point le plus regrettable reste toutefois l'impression d'un récit beaucoup trop lisse dans ce qu'il aborde. Avec un tel sujet, on pouvait s'attendre à un certain portrait des milieux aisés chinois, mais cela reste plutôt fantasmatique et très superficiel en se limitant à quelques vagues éléments peu mis en avant (le système de retenue sur le salaire en cas de bourdes des employés, par exemple. A travers la brave et mignonne colocataire Ku Er et la vie en colocation de Zhong Xiaoyin, on aurait également pu s'attendre à un petit parallèle entre la vie en classe aisée et le quotidien en classe plus populaire, mais ce n'est pas le cas, Ku Er restant malheureusement quasiment transparente et sa vie avec Zhong Xiaoyin à peine évoquée.


Restent quelques énigmes qui entretiennent sans mal l'envie de connaître la suite. Peu évoquée pendant une grosse partie du tome, la maladie visiblement héréditaire de la mère de Zhong Xiaoyin et l'énigme du papillon restent toutefois des éléments moteurs qui, on le devine déjà, vont avoir un rôle important par la suite, certains indices ne trompant pas (les petits maux de ventre de notre héroïne, notamment).


Toutefois, le point qui mettra tout le monde d'accord concerne sans doute l'impact visuel de l'oeuvre. Les crayonnés initiaux de Li Ming, scénariste plus habitué aux récits d'artx martiaux qu'aux romances, laissent toutefois deviner un travail appliqué, à la narration claire et posée et au découpage équilibré. C'est efficace sans être risqué, mais c'est surtout sublimé par l'impressionnant travail de coloriste de Pocket Chocolate. Déjà expérimenté dans les domaines de l'illustration, du jeu vidéo ou de l'animation, il offre une colorisation numérique très abouti, aux ambiances tantôt très chaudes tantôt plus froides et envoûtantes, ces dernières étant par ailleurs très propices aux moments nocturnes et passages plus fleur bleue. Les décors plutôt réalistes, mais aux couleurs variées créent des ambiances tantôt très ancrées dans le réel, tantôt plus vaporeuses et irréelles, dignes d'un conte romantique moderne. Et les différentes émotions passent avec une impressionnante diversité, les expressions faciales des personnages étant joliment nuancées.


Sur ce seul tome 1, Butterfly in the Air se laisse lire très agréablement. On regrette le classicisme de l'histoire et l'aspect trop lisse de l'univers, mais les amateurs de belles histoires fleur bleue sur fond dramatique devraient y trouver leur compte, d'autant qu'on peut également compter sur le superbe travail visuel.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs