Bride Stories Vol.7 - Actualité manga
Bride Stories Vol.7 - Manga

Bride Stories Vol.7 : Critiques

Otoyomegatari

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 05 Septembre 2016

Bien loin des combats dramatiques de la tribu d'Amir, Smith et son guide Ali poursuivent leur voyage sur les terres de Perse, et font halte chez une connaissance d'un ami du jeune anglais. Au sein de la maison de cet homme, le lecteur découvre ce que Smith, lui, ne voit pas : l'épouse de l'hôte? Elle s'appelle Anis, et vit depuis des années au sein du palais de son mari. Ils s'aiment sincèrement et passionnément, si bien que l'homme n'a jamais eu le désir d'avoir d'autre femme alors que la polygamie est possible, et qu'ils ont eu ensemble un beau bébé nommé Hassan.
Entre ces murs, Anis sait qu'elle a tout pour être heureuse, et passe son quotidien à cajoler son chat, à chantonner ou à se promener sur le domaine. Mais elle affiche parfois un regard plus triste qui témoigne surtout d'une envie de s'échapper un peu. Notamment en écoutant les histoires de son mari sur l'Angleterre, elle émet le désir de voir un peu l'extérieur, de rencontrer des gens, et peut-être de se faire des amies. L'époux aimant accepte sans problème, et voici Anis et son employée Mahfi parties pour le hammam. Elle ne sait pas encore qu'elle y fera une rencontre qui va changer sa vie...

Après les batailles, le sang et la sueur du sixième volume, Kaoru Mori nous propose de souffler en revenant à une atmosphère plus légère, plus aérienne, presque sortie d'un rêve, où l'on découvre la silhouette élancée d'une nouvelle héroïne assez différente physiquement de ce que la mangaka a l'habitude de faire. Mince, gracile, menue : tels sont les mots qui correspondent à Anis, jeune femme dégageant autant de grâce que de pureté. Sa délicatesse apparente répond à la candeur presque enfantine qu'elle affiche dans sa vision des choses et dans son désir de faire des connaissances et d'avoir des amis. La jolie fleur semble alors sur le point d'éclore réellement en rencontrant au hammam Shirin, une femme qui la captive sans qu'elle sache trop pourquoi, et qui deviendra pour elle une personne aussi précieuse que son propre époux.

Concrètement, l'amitié entre les deux femmes évolue vite et peut sembler se consolider fortement de façon étonnamment rapide, mais c'est sans doute pour le bien d'un récit qui n'a pas besoin de trop traîner. Et cela permet surtout à la mangaka de s'attarder sur l'atmosphère générale : le parfum entre onirisme et mélancolie qui se dégage de la belle demeure d'Anis où elle aime vagabonder, l'ambiance beaucoup plus vivante et chaleureuse du hammam, la sensualité que la mangaka aime tant et qui ici est très présente via des scènes de nu... Dans tous les cas, Mori conserve son sens du détail dans les vêtements et dans les décors comme le hammam ou la mosquée, s'applique à porter l'ambiance souhaitée via une utilisation plus poussée de motifs de fleurs (comme pour répondre à cette fine fleur qu'Anis est elle-même), amincit même son trait pour le bien du design délicat de sa nouvelle héroïne.

Au-delà de tout ça, le tome s'avère intéressant au niveau de ce qu'il présente de la culture et des moeurs de la Perse de cette époque : la possibilité pour les hommes d'avoir jusqu'à 4 épouses, le fait que les femmes sortent très peu et ne montrent pas leurs visages aux hommes ne faisant pas partie de leur famille... et surtout l'ancienne coutume des "soeurs conjointes" (ou "khwahar khwandah") qui est au coeur du volume  et qui pouvait s'apparenter à un mariage classique, mais entre personnes du même sexe pour concrétiser leur profonde et fusionnelle amitié.
Enfin, ce tome est aussi l'occasion d'avoir un autre aperçu du statut d'épouse à l'époque. Un statut qui pourrait presque choquer par certains aspects si on ne le remet pas dans son contexte, surtout dans une fin de tome mettant en avant la quasi-impossibilité pour la femme de s'en sortir seule si son époux n'est plus là.

Il restera quelques pages au début du tome 8 pour refermer cette nouvelle étape du voyage de Smith. En attendant, Kaoru Mori régale en dépeignant une nouvelle "parenthèse" séduisante de par sa principale figure féminine assez différente de celles qu'on a pu voir avant, sa petite peinture d'époque, et ses visuels toujours aussi envoûtants.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs