Bride Stories - Latitudes Vol.7 - Actualité manga
Bride Stories - Latitudes Vol.7 - Manga

Bride Stories - Latitudes Vol.7 : Critiques

Otoyomegatari

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 28 Août 2015

Smith poursuit son voyage et s’arrête en Perse, faisant escale auprès d’une connaissance de l’un de ses amis anglais. Son hôte est des plus agréables et sa femme semble l’être tout autant. Pourtant, derrière la beauté douce de cette dernière, une grisaille plane. Il manque à la jeune femme une amie. Quelqu’un à qui elle peut parler, quelqu’un à qui elle peut se confier. Et pour la trouver, il n’y a, paraît-il, rien de mieux qu’une petite sortie au hammam réservé à ces dames !

Commençons par une évidence qui nous sautera aux yeux dès les premières pages de ce septième opus. A chaque volume écoulé, Kaoru Mori donne l’impression que son trait est encore plus précis et plus somptueux qu’auparavant. Concrètement, de la première à la dernière page, ce qu’elle nous propose est beau à se damner. Les illustrations qui ponctuent chaque chapitre, plus particulièrement, sont un véritable régal pour les yeux. Quel plaisir de découvrir la culture perse d’une telle façon. Car l’auteure ne manquera pas de nous initier, avec réussite, à quelques coutumes locales, à nous plonger au cœur d’une vie exotique et drôlement attirante. De même, la mangaka, au travers de son sublime coup de crayon et d’une mise en scène frisant avec la perfection, parvient dès le départ à imposer l’héroïne de cette nouvelle histoire comme incontournable à notre regard. Il se dégage d’elle quelque chose. Une finesse, une élégance et une plénitude auréolée d’une triste mélancolie qu’il est difficile de décrire, mais qui, dès les premiers instants, fonctionne merveilleusement bien. Anis, la femme de l’hôte de Smith, possède un charme qu’on ne pourra occulter et qui fera toute la force de ce septième opus. Un septième opus qui, pourtant, laisse une impression moins mémorable que ses prédécesseurs. Qu’il s’agisse de l’intrigue, des protagonistes mis en scène, ou de l’ambiance qui se dégage du récit, tout est en place pour nous offrir un délicieux moment de lecture. Mais, au final, il y aura malgré tout de quoi rester sur notre faim. 

En réalité, il n’y a rien à véritablement reprocher à Kaoru Mori. L’auteure nous propose une histoire riche en émotions, comme elle sait si bien le faire. L’ennui, c’est qu’il manque ici un petit quelque chose pour que l’histoire d’Anis se démarque de celles des épouses que l’on a pu croiser par le passé. Si l’on occulte l’obsédante et enivrante grâce qui se dégage d’elle à chacune de ses apparitions, si l’on se concentre uniquement sur le contenu même de son intrigue, on se trouve face à quelque chose qui possède un potentiel certain, fort bien esquissé au départ, mais qui ne tiendra jamais vraiment ses promesses. La mangaka annonce avoir voulu proposer quelque chose d'un peu plus simple et heureux après un tome 6 au ton beaucoup plus dur. Cela ne pose aucun problème en soi, mais certains éléments tendent à laisser penser le contraire, induisant le lecteur sur une fausse piste. Par exemple, la relation qu’entretient la jeune femme avec son nouveau-né nous est présentée, avec savoir-faire, comme compliquée. On aurait pu dès lors s’attendre à voir cette composante être mise en avant au fil des chapitres, mais elle ne le sera jamais vraiment. En définitive, c’est même avec un fin nuage de naïveté planant au-dessus de notre tête que l’on observe les évènements s’enchaîner d’une manière un peu trop facile que pour vraiment convaincre. C’est beau, amusant, touchant, comme de coutume, mais un peu trop facile. Au moindre problème, une solution est immédiatement trouvée. La mangaka nous avait habitués à un peu plus de nuances, même en proposant des choses légères. Au final, quand bien même Anis est des plus attachantes, elle ne parvient pas à nous faire encore longuement vibrer une fois la dernière page tournée.

Plaisant, mais pourtant frustrant, c’est ainsi que l’on pourrait qualifier ce volume de Bride Stories. On aurait voulu apprécier bien plus ce septième opus, car de par son personnage central, de par son ambiance, et de par les superbes fresques qui nous sont proposées pratiquement à chaque page tournée, il avait tout pour lui. Tout, sauf peut-être une intrigue plus poussée, pleinement exploitée. Dès lors, c’est avec une certaine amertume que l’on en termine avec ce nouveau tome qui s’était pourtant longuement fait attendre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs