Blood and steel Vol.6 : Critiques

Au Mont sacré de l'ouest, un mystérieux jeune homme a fait irruption au sein de la confrérie Huashan, et ne tarde pas à faire parler son arme pour pouvoir aller "discuter" de l'art de l'épée avec les disciples avancés de l'école puis son grand maître.

L'homme en question se nomme Yao Linzhou. Il n'est autre que le maître de la confrérie Wudang. Et l'heure est enfin devenue de le découvrir au fil d'une nouvelle éradication d'école rondement menée par un Félix IP qui ne perd rien de sa maestria visuelle et narrative. Tandis que son dessin, alternant moments de combat brut limpides et planches très léchées, fait à nouveau des merveilles de style, de dynamisme et de clarté, sa narration externe, elle, passionne dans ses précisions techniques conférant comme il se doit toute leur noblesse à ces joutes d'épées. Évidemment, même si les guerriers de Huashan ont du répondant, il s'agit essentiellement d'un étalage des talents d'un ennemi qui, d'emblée, en impose sévère, que ce soit dans la maîtrise de son art, ou dans la conception unique de son épée.

En résulte une longue phase d'action diablement efficace et prenante, avant que le récit ne revienne auprès de Jing Lie et des autres, où l'entraînement de la jeune, mais intrépide Tong Jing a débuté. Félix IP sait notamment rendre efficacement les rapports entre celle-ci et Yan Heng, emprunts de quelques rixes délicieuses, mais où l'on devine doucement toute autre chose sous l'oeil perspicace de Jing Lie. Cela ne fait que se confirmer dans une fin de volume marquée par une séparation plus difficile que prévu pour certains personnages, mais riche de sens et portée par la promesse de retrouvailles futures. Voilà qui vient offrir à la série un nouvel enjeu très plaisant.

On obtient ainsi un sixième opus mouvementé et conservant toute son efficacité. Dans un registre rare en France, Blood & Steel reste décidément une excellente lecture, et ne fait qu'annoncer ici une suite qui s'annonce tout aussi bonne, si ce n'est plus.