Blood Blockade Battlefront Vol.3 - Actualité manga
Blood Blockade Battlefront Vol.3 - Manga

Blood Blockade Battlefront Vol.3 : Critiques

Kekkai Sensen

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 25 Octobre 2016

Critique 2


Une nouvelle journée on ne peut plus normale commence pour les membres de Libra. Enfin, "normale" dans le cadre d'un quotidien à Hellsalem's Lot. Ainsi, pendant que Léo part à la poursuite d'un agresseur l'ayant racketté, Steven se prépare à accueillir chez lui une soirée qui va joyeusement dégénérer, pendant que Zapp se retrouve contraint de recherche le chat de l'une de ses conquêtes, le tout avant que cette chère Chain ne se lance dans un concours de beuverie avec une forte tête. Oui, tout est normal pour nos héros.
Dans une première partie de volume rythmée, Yasuhiro Nightow livre l'un de ces récits dont il a le secret. Si cette partie ne restera pas parmi celles faisant avancer la trame principale, elle offre un savant cocktail tirant bien parti de la multiplicité de ses petites intrigues un peu débiles qui s'entrecroisent, montrant ainsi que Hellsalem's lot est décidément une ville qui ne se repose jamais vraiment !
Entre Leonardo qui en bave à nouveau, Zapp qui part à moitié en vrille, Steven qui ne se dépareille jamais de son élégance même dans les situations les plus bourrines, et la charmante Chain que l'on retrouve ici sous un jour bien différent, Nightow régale. D'autant que l'humour typique de l'auteur, porté par ses personnages déjantés et par des situations parfois ubuesques, s'avère rudement efficace, et que l'on apprécie de voir un peu plus en avant Chain et Steven qui jusque là restaient un peu plus discrets que Leo, Zapp ou Klaus.

C'est toutefois bel et bien la deuxième moitié du volume qui intéresse le plus, voyant les membres de Libra confrontés à une menace plus redoutable : pendant que Klaus et le Dr Abrams se rendent à la prison de la ville pour des raisons précises, une menace se profile dans les rues via une sorte de camion géant fou se dirigeant vers ladite prison... Nightow, ici, ne quitte jamais son style caractéristique : rythme effréné porté par de l'action décomplexée et too much (faut voir la dégaine imposante du "camionstre" - jolie trouvaille de traduction, au passage), humour ravagé soutenu par les personnages habituels (mention spéciale à la réaction de Zapp voyant que Leo n'est plus avec lui) et par des nouvelles têtes bien campées... sans oublier le fait très appréciable de voir chacun des membres de Libra avoir son rôle à jouer.
Mais au fil de cette nouvelle aventure dont le rythme va crescendo et où c'est toute la ville qui est en danger, on voit également se profiler des choses prometteuses pour la suite de la série. On pense évidemment ici à Deldro Brody/Dog Hummer, un nouveau personnage "deux en un" pour des raisons que nous sommes amenés d'ores et déjà à découvrir, qui s'avère être autant un allié intéressant de par la nature de son pouvoir, qu'un excellent vecteur d'humour et d'ambiance barrée grâce à sa personnalité atypique. Mais c'est surtout l'ennemie apparaissant ici que l'on retient puisqu'elle semble vouée à avoir un rôle sur la longueur : Aligura la Reine Monomaniaque, "demoiselle" dont la malfaisance illimitée et le caractère fou sont proportionnels au décalage de son look. Enfin, on apprécie de voir l'univers de Hellsalem's Lot s'enrichir d'un nouveau lieu important : Pandorum Asylum, prison renfermant pas moins de 40 millions de prisonniers et se présentant sous la forme d'un ténébreux et lisse obélisque près de l'autoroute.

Le fun est donc une nouvelle fois bien présent, le divertissement est assuré par deux récits aux ambitions différentes, mais tous deux plaisants à parcourir, car la patte Nightow fait des merveilles. Action décomplexée, humour barré, rythme sans temps morts, personnages bien campés... auxquels il faut ajouter le sens de la mise en scène de l'auteur et son inventivité dans les designs de personnages secondaires (Vedette par exemple, mais aussi la tarée directrice de la prison Alice Never-Haywards).

Les dernières pages du tome voient Yasuhiro Nightow offrir une postface quelque peu particulière : écrite en mai 2011 (époque de la sortie du tome au Japon), elle fait forcément écho aux catastrophes de mars 2011. On y découvre un auteur s'engageant un peu par certains aspects, mais restant assez fidèle à lui-même dans le ton. Un mélange de sérieux et d'humour pas inintéressant à lire.


Critique 1


Leonardo qui se fait racketter et chercher à se venger de son agresseur, Steven qui organise une petite soirée qui tourne mal, Zapp contraint par l’une de ses conquêtes d’aller chercher son chat… Le quotidien des membres de Libra n’est pas de tout repos dans cette véritable jungle hostile qu’est Helsalem’s Lot. Mais hors de ces déboires presque burlesques, un danger s’apprête à menacer la ville, aussi Klaus va chercher à l’endiguer en faisant appel à un vieil ami emprisonné…

Comme de coutume, ce nouvel opus de BBB se construit autour de deux intrigues, chacun adoptant son propre ton et proposant des péripéties indépendantes. Le premier de ces récits n’est pas le plus prometteur en termes d’impact sur la série d’une manière générale. Sur ce premier segment, Yasuhiro Nightow s’adonne de nouveau à ce délire qui le caractérise si bien, celui de proposer des mésaventures à la fois barges et effrénées pour les membres du Libra. Pas de gros ennemi à l’horizon, juste les tracas du quotidien de quelques personnages, sur une ambiance volontairement décalée, rendant cette première histoire particulièrement déjantée et plaisante à souhait. C’est d’ailleurs l’occasion de voir une véritable mise en avant du personnage de Chain, femme forte par excellence qui ne restait que trop en retrait par rapport à Zapp ou Klaus.

La seconde partie du tome, aussi la plus dense, est certainement la plus captivante. Partant d’un nouvel arc confrontant le Libra, et Helsalem’s Lot tout entier, à un nouveau danger, l’auteur livre un récit qui instaure un ennemi qu’on sent important sur le long terme. Développée en grande pompe, cette intrigue permet aussi l’entrée en scène de Deldro Brody, une nouvelle figure déjantée qui vient rejoindre le casting loufoque de Libra. L’action domine davantage dans cette partie bien que l’excentricité du style de Nightow ne soit jamais de mise. L’utilisation du personnage de Deldro est ici efficace, le caractère du personnage jouant énormément, sachant que ses compagnons de mission ne sont pas en reste et bénéficient, pour la plupart, d’un rôle à jouer. Évidemment, l’entrée en scène d’Aligura la Reine Monomaniaque a aussi son importance sur le lecteur qui, au fil des chapitres, découvrent des entités de plus en plus malfaisantes, constituant de véritables menaces tant pour le Libra que la ville de Helsalem’s Lot qui enchaîne les catastrophes…

En définitive, c’est un volume qui caractérise à merveille le style de Yasuhiro Nightow que nous propose ici le mangaka. Entre histoires farfelues et une intensité grandissante page après page dans le second arc présenté par ce volet, le divertissement est total, efficace à tout moment, et se trouve sublimé par le style visuel toujours si riche et atypique de l’auteur. Notons toutefois qu’une postface dessinée particulière marque ce volume après tant de déboires, de délires et de combats : le tome ayant été publié peu après la catastrophe de 2011, on découvre le ressenti d’un auteur engagé à dessiner, une fin de tome plus sinistre après une lecture excellente.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs