Bitter Virgin Vol.3 - Actualité manga

Bitter Virgin Vol.3 : Critiques

Bitter Virgin

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 13 Mai 2010

La fin du deuxième volume voyait apparaître un nouveau personnage, qui prend logiquement de l'importance dans ce troisième tome: Izumi, la grande soeur de Daisuke, de retour dans sa famille pour mettre au monde le bébé qu'elle attend. Un retour qui ne se fait pas sans heurts, puisque, notamment, la mère de Daisuke, dans un premier temps, reproche à sa fille de revenir après une longue absence sans la moindre nouvelle, mais surtout, la jeune femme doit faire face aux ragots des villageois, prenant mal le fait qu'elle devienne une mère célibataire après avoir obtenu cet enfant d'un homme marié dont elle était folle amoureuse. Au fil du volume, on découvre en Izumi une femme attachante et à la forte personnalité, critiquant ouvertement Kazuki, poussant Hinako vers l'acceptation de ses sentiments pour Daisuke, tant et si bien qu'elle en vient, ici, à presque voler la vedette à Daisuke et à Hinako. De ce fait, pendant la lecture, on se demande un peu où veut en venir Kei Kusunoki en intégrant un tel personnage qui risquerait à tout moment de nous éloigner du sujet d'origine du manga. Mais finalement, on se laisse facilement prendre au jeu, la mangaka utilisant habilement ce personnage de femme enceinte pour mettre plus ou moins en avant un des autres drames qu'à dû subir Hinako: sa grossesse non voulue et la naissance de son bébé non désiré. Toujours à travers les interrogations plus ou moins pertinentes de Daisuke, qui se demande ce que l'élue de son coeur, de son côté, a bien pu ressentir durant toute cette période, la mise en parallèle entre Izumi et Hinako apparaît finalement loin d'être exempte de tout reproche, mais bien trouvée.


Quant à la narration, elle continue de s'inscrire dans une certaine représentation de la vie quotidienne. Et ici, tout tourne autour de la future naissance du bébé: mère et fille se réconcilient pour l'arrivée de l'heureux évènement, Daisuke se fait une joie de devenir tonton, Suzu de pouvoir dorloter le futur bambin, et Hinako, tout en prenant peu à peu conscience de ses sentiments, continue d'évoluer intérieurement en se montrant forte face à une chose qu'elle a elle aussi connue, à la différence qu'elle ne l'a jamais souhaitée. 


Tout semble se dérouler normalement... et c'est le moment que choisit la mangaka pour faire soudainement apparaître un véritable drame, qui change la situation du tout au tout. Et, suite à cette horreur inattendue, le lecteur, béat, assiste avec émotion aux réactions de profond désespoir des personnages, et surtout d'Izumi. Le tout est traité avec un réalisme saisissant, d'autant que les dialogues, à partir de ce passage, se font particulièrement touchants et sonnent terriblement vrai... Et pour cause: Kei Kusunoki nous apprendra, à travers une postface aussi sincère que touchante, qu'elle a elle-même dû faire face à un drame similaire alors même qu'elle dessinait ce manga. On reste bouche bée face à cette déclaration qui nous touche au plus profond du coeur, encore plus lorsque l'on accorde au volume une deuxième lecture, qui voit nombre de dialogues prendre une toute autre dimension. Quant à Izumi, elle se présente alors comme l'alter ego de la mangaka, qui nous fait part, à travers le personnage qu'elle met en scène, de sa propre expérience, et nous fait comprendre à quel point elle a pu en souffrir, comme si elle cherchait à exorciser sa propre tristesse.


Impossible de rester indifférent face au profondément touchant troisième volume de Bitter Virgin, qui pourrait même se révéler comme la plus ou l'une des plus poignantes lectures qu'il vous ait été données de croiser. Et si tout n'est pas parfait, si l'on reste exaspéré par une Kazuki de plus en plus insupportable voire horrible, et si l'on pouvait accuser la mangaka de s'être laissée aller, on ne peut que lui pardonner, tant le tout est empli de sincérité et d'humanité. Et on lui pardonne d'autant plus facilement que, finalement, l'apparition d'Izumi et le drame qui lui arrive, loin de faire oublier le drame de Hinako, amènent un parallèle maladroit mais acceptable entre les deux demoiselles, et précipitent l'évolution de notre héroïne dans son ouverture aux autres, comme le prouve la toute dernière page. A présent, on attend de pied ferme un quatrième et dernier tome que l'on espère à la hauteur.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs