GTO - Bad Company - Actualité manga
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GTO - Bad Company : Critiques

Bad company

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Septembre 2017

La saga d'Onizuka est assez complexe. Tôru Fujisawa ne s'est pas limité à Young GTO et GTO, il n'a pas hésité à créer différents dérivés à ses œuvres, souvent des suites, mais aussi des histoires se déroulant avant ou en parallèle. Bad Company a un statut assez particulier dans toute cette chronologie, puisqu'il s'agit du point de départ de toute l'histoire. Pourtant dessiné après Young GTO, ce court prequel se situe au cœur des années collège d'Onizuka et Ryuji. Plus important encore : il s'agit de l'histoire de la rencontre des deux compères.


Après avoir édité la série en fin des derniers volumes de Young GTO dans l'édition unitaire de la série, Pika profite des 20 ans de la série du Great Teacher pour proposer de nouveau cette histoire, cette fois sous la forme d'un épais volume intégral.


Avec Bad Company, nous découvrons un Onizuka, collégien, âgé de 14 ans. Exclu de son ancien établissement, Ryuji Danma intègre la même école que son futur compère, mais leurs premières interactions n'ont rien de chaleureuses. Apercevant le regard assassin d'Eikichi, Ryuji se prend d'intérêt pour lui, un intérêt qui débouche sur une violente rivalité au sein de laquelle chacun aimerait bien avoir la tête de l'autre. Mais Onizuka n'est pas un gaillard qui ne pense qu'à la baston. Avant ça, il y a ses potes, quelque chose que Ryuji peine à comprendre. Pourtant, c'est par cette histoire de potes, et des affaires de motos, que la jeune racaille s'ouvrira progressivement.


Bad Company se scinde en deux arcs bien distincts, chacun d'entre eux narrant une histoire qui aura pour même centre d'intérêt les premiers rapports entre Onizuka et Ryuji, et notamment la manière dont ce dernier va évoluer. Car malgré sa présence, le futur Great Teacher n'est vraiment pas la star de ce tome. Il occupe souvent la scène, certes, mais se montre en retrait en termes d'intérêt et de développement, le cœur de cette histoire étant bien Ryuji. Véritable tête brulée au départ, sans une once d'humanité, ce dernier va être amené à s'ouvrir, un développement qui fait la belle part à l'amitié sincère et la liberté, des valeurs qu'Onizuka a toujours véhiculées.


Il y a donc quelque chose de très frais dans Bad Company. Et outre les bastons entre loubards, c'est bien le traitement de la joyeuse bande de potes d'Eikichi qui intrigue d'un bout à l'autre. On sent une implication très personnelle de la part de l'auteur et une volonté de ne pas présenter les origines d'Onizuka et Ryuji à la légère et ancrer leur amitié dans des valeurs qui leur correspondent le mieux.  En ce sens, c'est tout à fait réussi tant cette sensation de liberté nous happe d'un bout à l'autre. Le tout ne manque pas non plus de rythme, avec des tensions dramatiques assez ponctuelles et plutôt remarquables vers la fin du volume, qui marquent aussi la dimension sociale des titres estampillés GTO, au sein desquels l'impact de la société sur l'humain n'est jamais loin. Néanmoins, il ne s'agit pas de la facette la plus approfondie dans Bad Company.


A ceci s'ajoute l'amorce de l'implication du binôme au sein d'une troupe de furyos, ainsi que la naissance d'une passion pour la moto. Tant de bases qui marqueront la suite de la saga et ne la quitteront jamais vraiment, rendant ce one-shot important à l'égard de toute la chronologie de Fujisawa. Cette aura est très mystique ici, clairement présentée comme un monde qu'atteindront réellement les compères un peu plus tard, histoire de justifier leur développement par la suite.


Graphiquement, il convient de noter que le style de Fujisawa est déjà assez net, ce parce que le one-shot a été dessiné après Young GTO. Alors, pour celui qui se lancerait dans la saga dans l'ordre chronologique, il y aura peut-être de quoi être dérouté de passer de Bad Company à la série suivante. Néanmoins, le tome atteste l'aura graphique de l'auteur : son style très marqué par les années 90, l'esthétique d'époque et l'ambiance furyo souvent dépeinte, et ces demoiselles à la fois mignonnes et séduisantes, sans jamais que le dessin ne tombe dans la vulgarité.


Concernant l'édition, Pika a logiquement repris la charte graphique des rééditions anniversaires de la saga, de quoi donner une certaine harmonie sur les étagères. La couverture, elle, se montre plus convaincante que celles concoctées pour les nouvelles montures des deux séries suivantes, une très bonne chose donc. Dans tous les cas, pouvoir enfin accéder à ce titre en tome unitaire est un plaisir que les fans auront tort de bouder.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs