Après la pluie Vol.3 - Actualité manga
Après la pluie Vol.3 - Manga

Après la pluie Vol.3 : Critiques

Koi ha ameagari no youni

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Octobre 2017

Akira, 18 ans, belle et svelte, voue un profond amour pour Masami, la quarantaine, père divorcé, banal, et commençant à perdre ses cheveux. Et tandis que le simple patron de petit resto tente de faire comme si de rien n'était face à cette jolie lycéenne qui lui a avoué ses sentiments, l'adolescente, elle, tente difficilement de se rapprocher de lui.


Le 2ème tome s'achevait sur une situation plutôt délicate, et il en est d'ailleurs de même concernant la fin de ce 3ème volume. Mais une fois désamorcée avec un certain humour la situation dans laquelle Akira s'est retrouvée, Jun Mayuzuki poursuit son récit sans changer de cap, dans une ambiance quotidienne fine et subtile qui doit toujours beaucoup au duo de personnages principaux.


Ici, on suit avec plaisir les tentatives d'approche d'Akira et ses réactions. La jeune fille a un profond désir d'apprendre à mieux connaître le quarantenaire dont elle s'est éprise, et elle tâtonne dans ce sens, notamment en commençant à s'intéresser à la littérature classique que Masami aime tant. Certains livres, comme le Rashomon d'Akutagawa, trouvent un certain écho en elle pour certaines raisons, mais pendant qu'elle découvre cet univers littéraire et qu'elle voit Masami si bien en parler, la demoiselle pourrait également voir ressurgir devant elle quelque chose qui lui manque. Tout d'abord par le biais de Haruka, amie du collège avec qui elle courait, puis via un livre de photos de course dont elle avait peut-être besoin... Pendant ce temps, Masami, lui, a l'impression que depuis peu les moments de joie sont plus fréquents dans sa vie, peut-être qu'Akira n'y est pas étrangère. De même, il arrive enfin à mieux parler avec son personnel, même s'il a toujours l'image d'un vieux quarantenaire banal et dépassé qui ne communique même pas par smartphone. Mais au-delà de ces petits soucis, lui aussi pourrait voir ressurgir certaines choses du passé, ne serait-ce qu'à travers un livre...


Mayuzuki peaufine tout doucement ses personnages, et ici il n'y a pas de grosses évolutions, mais simplement le portrait de personnages qui suivent le cours de leur vie en avançant à leur rythme. Tout est question d'observation : Mayuki n'est pas forcément très bavard, et nous invite surtout à scruter le ressenti de ses personnages à travers les visuels. On se régale alors en regardant les diverses petites réactions d'une Akira qui reste exquise : sa façon d'exprimer sa jalousie quand tout le monde parle du hamster alors qu'elle tente de dire des choses à Masami, sa lutte contre la chaleur avant d'aller travailler, sa manière de se cacher quand Haruka n'est pas loin, la mélancolie qui semble poindre un peu en elle quand elle regarde le livre de photos, son léger rougissement quand elle renifle doucement le vêtement que Masami lui a prêté... tout ça, quand elle ne nous déstabilise pas simplement avec son regard. L'auteur s'applique sur toutes ces petites choses qui en disent quand même long, et sait les sublimer en soignant toujours son découpage, surtout quand il joue sur une même vue pendant plusieurs cases à la suite.


Ainsi, la lecture reste vraiment jolie et doit beaucoup au traitement tout en subtilité de Mayuzuki sur ses personnages qui demandent à être observés, sur ses planches et sur ses dialogues qui n'en font jamais trop. Après trois tomes, on est assurément dans de l'excellente tranche de vie, bien dosée et attachante.


Concernant l'édition, Kana continue d'offrir des jaquettes complètement différentes des Japonaises, mais là où celles des deux premiers tomes étaient bien trouvées pour le choix de l'illustration, ici le résultat déçoit un petit peu plus avec son fond verdâtre pas franchement joli, l'absence de Masami, et une robe qui semble avoir été rendue un peu plus transparente que sur l'illustration originale (ce n'est peut-être qu'une impression, mais si c'est bien le cas, était-ce vraiment nécessaire ?).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs