Accel world Vol.5 : Critiques

En 2026, dans un autre univers, vit Kazuto Kirigaya, alias Kirito, joueur rescapé de Sword Art Online il y a quelques années. Lorsqu’un ami lui demande de tester pour lui une nouvelle machine de jeu virtuel particulièrement sophistiquée, reliée à un ordinateur quantique, il ne s’attendait pas à pouvoir interagir avec des « spectres », des joueurs utilisant un même type d’appareil dans un univers parallèle et une époque futuriste. C’est ainsi que « l’Epéiste Noir » rencontre Silver Crow. Débute alors une bataille valeureuse pour les deux joueurs et guerriers dont l’issue est plus qu’incertaine…

Le teaser de fin de quatrième opus nous avait promis une grande surprise, l’affrontement entre les deux personnages principaux des univers de Reki Kawahara à savoir Kirito et Haruyuki, c’est pourquoi la première grande partie de ce cinquième opus se consacre à cette rencontre improbable qui a de quoi faire frétiller les fans dans l’idée. On pouvait toutefois se demander comment réaliser un tel exploit sachant que les deux joueurs sont issus d’époques différentes et de ce côté-là, le récit effectue une petite pirouette un peu alambiquée, mais assez crédible par rapport au ton de l’œuvre et au développement des techniques ultra sophistiquées qu’aime imaginer l’écrivain dans ses romans, bien que l’idée ait émergé dans l’esprit du mangaka Hiroyuki Aigamo.
Toute cette séquence du volume ne fait pas avancer l’intrigue, on s’en doute bien. Tout ici est une manière de créer du fan service, permettant à l’auteur de se faire plaisir et de proposer un spectacle euphorisant pour les fans assidus. Et à ce titre, il y a de quoi être satisfait puisque la bataille est acharnée et palpitante, parvenant à tirer le meilleur des capacités des deux personnages tout en entretenant un certain suspense quant à l’issue de la bataille. Du point de vue d’Accel World uniquement, cela permet aussi de se rendre compte des progrès effectués par Haruyuki dont les efforts sont plus que perceptibles désormais.

Notons d’ailleurs que cet épisode n’occupe que la moitié du volume, une durée idéale puisque l’affrontement ne traîne pas en longueur, et permet à la véritable intrigue de reprendre sa route bien que le mangaka apporte encore quelques idées nouvelles par rapport au light novel et à l’anime. Peu d’action cette fois-ci, mais une mise en avant plus que bienvenue de Chiyuri, l’ami d’enfance du protagoniste qui n’a été que trop mis sur la touche jusqu’à présent. Le personnage est même habilement traité, que ce soit dans ses relations avec Kuroyuki qui évoluent, ou dans sa naissance en tant que joueuse de Brain Burst tant son avatar est un choix ingénieux pour les combats à venir. Assez antipathique dans les premiers opus, Chiyuri se rattrape largement ici.
On sent d’ailleurs qu’une nouvelle partie importante se met progressivement en place. Si l’introduction de la demoiselle au cœur de la guerre du monde accéléré est riche en fan-service, agréable sans être grossier, de nombreux dialogues continuent du distiller des informations à propos du jeu, que ce soit pour enrichir le gameplay ou tout simplement nourrir le scénario concernant les six rois. L’univers reste ainsi maîtrisé et captivant, les prochaines batailles s’annoncent donc prometteuses !

En réalité, l’appréciation de ce cinquième opus dépendra de la sensibilité du lecteur, car il est évident que les fans de Sword Art Online apprécieront davantage l’opposition entre Haruyuki et Kirito que les lecteurs qui n’ont pas connaissance de cette autre œuvre. Néanmoins, le combat reste convaincant et dynamique et sachant que la seconde partie du tome prépare habilement le terrain pour la suite du récit en introduisant sérieusement Chiyuri, nous avons bien affaire à un tome de transition d’excellente facture qui sait aussi bien faire plaisir aux fans que développer l’intrigue et l’univers.