Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Jeudi, 14 Janvier 2016

S'il y a une chose qu'on ne peut enlever à l'homme, c'est son imagination. Aussi drôle que cela puisse paraître, il suffit de revenir en arrière pour se rendre compte que les prévisionnistes étaient totalement à côté de leurs pompes. Dans les années 50, nombreuses étaient les personnes à penser que l'an 2000 serait l'apanage des voitures volantes. De même, certains ingénieurs en informatique imaginaient des puces atteignant la température du soleil. En 2011, non seulement on est très loin des véhicules virevoltant dans les cieux, mais la technologie a permis d'améliorer notre confort. Au-delà de ces élucubrations scientifiques sans queue ni tête, le cinéma est le meilleur moyen d'accéder à l'exagération, ou plus directement au rêve. Le long-métrage Tron, paru en 1982, en est un parfait exemple. Il y a bientôt trente ans, ce fut une manière pour l'homme de pénétrer dans un monde virtuel (d'autant que les séquences ont été travaillées… au format texte, la souris à boule n'étant alors pas répandue) et cette tradition se perpétue avec sa suite Tron Evolution. Qui dit film dit forcément adaptation vidéoludique. Bip… bip… bip… nous rentrons dans une zone de turbulence, nous sommes attaqués par des 1 et 0… Houston, nous avons un problème de RAM… il s'agit d'un bug……. Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii…

Reprenant l'univers du film qui sort le 9 février prochain (soit mercredi à l'heure où nous écrivons ces lignes), Tron Evolution fait le lien entre l'original de 82 et celui de 2011. Si l'entrée en la matière s'avère un peu brutale, le joueur comprend rapidement que c'est un peu le boxon au pays des électrons. L'histoire gravite autour de la lutte entre les Isos et les Basiques, et c'est à peu près tout. Le scénario, loin d'être un modèle du genre, est servi par des cinématiques qui manquent de punch. Sans avoir vu le long-métrage, il est vraiment difficile de s'y retrouver. Vous campez le rôle d'un Moniteur Système. Avec son ensemble noir et son casque, il fait penser au pilote de la série télévisée Tonnerre Mécanique (Street Hawk en V.O). Grand sauveteur devant l'Eternel, sa mission est digne de celle de Néo dans Matrix. Fichtre, ça promet !

Ci-Tron

De nature, les adaptations vidéoludiques ne sont jamais de grandes réussites, la faute à des limitations techniques et narratives évidentes, dans le but de coller au film tout en suivant une ligne directrice. Dans ces conditions, difficile pour les développeurs d'aller chercher loin dans leur imagination. Pourtant, Propaganda Games (qui a malheureusement fermé ses portes il y a peu) s'en sort ici avec les honneurs. Ersatz de Prince of Persia dans un univers futuriste, Tron Evolution expérimente différents gameplay. Outre les phases de plateforme, vous devez mettre quelques tatanes bien senties à vos adversaires tout en devenant pilote de l'impossible aux commandes des lumicycles, ces fameuses motos représentatives de l'univers chapeauté par Disney. Il nous arrive même de prendre le contrôle d'un tank. Sur le papier, Tron Evolution respire donc la variété mais le résultat final est loin d'être convaincant à 100 %. A force d'être pressé dans tous les sens, le fruit finit par s'appauvrir en vitamines.

Tron-çonneuse


Le problème de Tron Evolution, c'est qu'il enchaîne les séquences comme on aligne les perles. Il n'y a véritablement de lien entre elles et il ne faut que quelques minutes pour être complètement perdu. Si l'univers est parfaitement respecté, on tourne en rond trop souvent. Certes, les zones exploitables sont matérialisées par des petits indices visuels, mais il faut sans arrêt lutter avec la caméra. Dans la moitié des cas, elle se positionne mal et il n'est alors pas facile d'exploiter toutes les possibilités du jeu. Par exemple, durant les phases de plateforme, votre protagoniste peut sauter, courir sur des murs ou encore utiliser un grappin qui lui permet de se mouvoir de bâtiment en bâtiment. Il arrive trop souvent que la focale soit à la rue et qu'on fasse une jolie chute dans le vide. Heureusement, le respawn est ultra rapide, mais à force de tourner en rond, on sent clairement que le gameplay n'est pas optimisé comme il aurait dû l'être. On ne se fait pas au monde de Tron Evolution en un claquement de doigts. L'autre partie du jeu concerne les affrontements. A ce niveau, cela fonctionne plutôt bien grâce aux bonnes idées du lancer de disque. Différentes combinaisons existent et si le tout est assez classique, il demeure efficace même s'il ne faut pas s'attendre à un gameplay très stratégique. Au fur et à mesure, vous débloquez de nouvelles facultés et armes (disque lourd, disque explosif, disque invalidant…) qu'il faut alors activer via des bornes prévues à cet effet. En terme d'interactivité, vous pouvez toucher des zones bleutées qui vous redonnent de la vie, ou passer sur des plots qui ré-équipent votre arsenal. L'important est donc d'équilibrer les phases offensives et défensives. Pas inintéressant. Pour terminer, les phases en véhicule ne sont pas désagréables, même si le tank n'est qu'un mastodonte sur roues muni d'un gros canon. En revanche, les courses en lumicycles sont bien plus funs, avec des explosions dans tous les sens et une vitesse raisonnable (mais pas exceptionnelle).

E-Tron ?

Le jeu de Propaganda Games n'a rien d'un mauvais jeu, mais il est tout simplement bancal à quasiment tous les niveaux. Si les amateurs du film retrouveront l'ambiance fabuleuse signée Daft Punk, les autres n'y verront là qu'un énième jeu d'aventure trop ambitieux. Le multijoueur existe et fait son petit effet, mais il ne tiendra pas le choc face aux ténors du genre. En terme de réalisation, la galette est plutôt correcte. Il arrive fréquemment que l'immensité du monde de Tron surprenne et qu'on se sente tout petit. En revanche, on ne peut que regretter un manque de variété criant. Du bleu par ci, un peu de vert par là soutenu par une touche de orange… Tron Evolution n'a rien du foudre de guerre sur le plan de la créativité artistique. Comme on dit souvent dans ce genre de cas, ce n'est pas un mauvais titre mais il est à réserver aux amateurs du film.

Chroniqueur: Manga-News


Note de la rédaction