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The Legend of Zelda: Breath of the Wild - Edition limitée

Le test du jeu video:

Publié le Mercredi, 22 Mars 2017

S’il est un jeu qui fait parler de lui en ce début d’année 2017, c’est bien The Legend of Zelda – Breath of the Wild. Le dernier épisode de la franchise a le mérite d’inaugurer la Nintendo Switch, dernière console de Big N à mi-chemin entre la machine de salon et la console portable. Comme la Wii U l’a fait en son temps, quoi de mieux qu’une nouvelle aventure de Link pour lancer la console ? Aussi, c’est bien l’accueil incroyable du jeu qui en fait un titre particulier. Salué par le public comme les médias, Breath of the Wild donne l’air d’être l’un des plus grands épisodes de la série, si ce n’est le plus grand… Mais qu’en est-il vraiment ?

Avant de parler du jeu en terme d’expérience vidéoludique, parlons de son intrigue. Au début de Breath of the Wild, Link se réveille après un sommeil de 100 ans. Amnésique, il découvre un Hyrule presque désertique, ruiné par un conflit du passé. Livré à lui-même, Link reçoit pourtant la mission d’agir, et c’est cette aventure qui lui permettra de recouvrer ses souvenirs et combattre le mal qui a ravagé le monde un siècle avant…




Chaque Zelda, ou presque, permet au joueur d’incarner un Link qui se réveille sur une terre à secourir, par le biais d’une quête très souvent dictée autour de laquelle se greffe une multitude de tâches annexes qui donneront au héros l’occasion de s’enrichir de vies supplémentaires, d’équipements ou de toutes autres richesses. Pas dans Breath of the Wild, ou du moins de manière très différente. Le concept du jeu est même surprenant de simplicité : le joueur peut simplement faire ce qu’il veut. Au début de l’histoire, Link se réveille, une fois encore, sur un vaste Hyrule presque désertique et s’il lui est dit de réunir quatre emblèmes, rien ne marque l’univers qui s’offre à lui en terme d’intrigue et à ce titre, l’exploration du monde est totalement libre. Il faudra attendre de réunir ces quatre emblèmes, situés dans des temples dispersés sur la zone de départ, pour connaître l’intrigue de ce Breath of the Wild et surtout ce que la quête principale attend du joueur. Mais cela ne déroge pas à la règle première du jeu, celle imposée dès les débuts : faites ce qu’il vous plaît. Le soft, bien que pourvu d’une intrigue et d’une quête clef à suivre pour mener l’histoire à son terme, n’impose pas au joueur de la suivre. Le concept d’open-world de Breath of the Wild est donc poussé jusqu’au bout grâce à un monde d’une immensité incroyable pour un Zelda, un univers si riche qu’il pousse très souvent le joueur à s’écarter de ses objectifs premiers pour s’adonner à quelques tâches parallèles. Un sanctuaire à découvrir, un camp d’ennemi à saccager, une quête annexe à honorer ou tout simplement une falaise à gravir pour voir ce qu’elle cache… chaque recoin du monde de Breath of the Wild regorge d’idées, laissant le joueur libre de ses mouvements et rendant ce Zelda aussi intéressant qu’addictif. Pour renforcer cette immersion, Nintendo a donné toute une aura à ce nouvel Hyrule, ce en créant un monde en grande partie désert. Oui quelques bourgades subsistent, que ce soit le traditionnel village Cocorico ou encore des régions et ethnies qui parleront à ceux qui ont fait les plus grands épisodes de la saga, mais les pleines d’Hyrule sont souvent dénuées de vie si ce n’est un voyageur qui passe dans le coin et, surtout, des ennemis plus ou moins redoutables, allant des simples molblin aux Gardiens à la puissance destructrice en passant par des géants qui vous laisseront difficilement passer sur leur territoire. En résulte alors un dépaysement total, le joueur se sentant comme Link, seul dans ce monde beau, grand mais où les grandes populations ont disparu. Sur le plan technique, l’immersion est facilitée aussi bien par les graphismes qui jouent très bien sur les effets de lumière qui donnent une aura grandiose aux environnement pour peu que le soleil scintille, ainsi que la bande originale qui, lors des phases de voyages, est principalement marquée par quelques notes de piano pour approfondir l’ambiance solitaire de ce périple.




Mais Breath of the Wild est un jeu d’exploration seulement si on ne succombe pas à la tentation des richesses de l’univers, aussi il existe une quête principale, celle de sauver Hyrule bien évidemment. L’histoire que le jeu nous propose est somme toute classique : Ganon a dévasté le monde 100 ans auparavant et pour le vaincre, il vous incombera la tâche de partir en voyage à la recherche d’alliés avant de défaire ce fléau et retrouver ainsi la princesse Zelda. Mais ce n’est pas la non-originalité de l’intrigue qui nous intéresse aussi mais bien la manière dont elle est contée. Doté d’une dimension plus cinématographique que jamais, ce Zelda propose des phases de narration plus novatrice que jamais dans la saga, ce à base de flashback, de jeux de caméra, d’ambiances qui vont de l’épique à un mélancolique saisissant, et surtout d’un doublage français qui nous plonge dans l’épopée plus que jamais. On ne manque donc pas de frissonner lors de cette aventure ni même de verser une larme en apprenant le tragique passé de certains personnages, un parti-pris réussi donc pour cet épisode. Mais cela n’empêche pas de petits défauts, notamment le côté répétitif des quatre donjons principaux ainsi que la courte durée de l’aventure qui, si le joueur connait bien le chemin à prendre pour ce périple, pourrait achever l’aventure sans trop de mal en une journée. C’est très court pour un Zelda, mais sachant que le joueur est bien souvent tenté d’explorer les autres richesses du monde, il est facile de tomber dans des dizaines et des dizaines d’heures de jeu après s’être écarté de la quête principale. Au passage, il est amusant de constater que Nintendo, dans sa volonté de laisser le joueur libre de ses faits et gestes, rend possible le combat contre Ganon une fois l’aventure principale lancée. Certes le parcours est difficile dans ce cas de figure, mais il est réalisable.




Pour un jeu si amitieux, on attendait le gameplay au tournant. Celui de Breath of the Wild tente une approche intéressante en tirant partie des nombreux boutons des joy-con Switch et de l’héritage des nombreux volets précédents, tout en tentant des approches novatrices et bienvenues. En premier lieu, exit les armes et objets clefs récupérés dans les donjons, place plutôt à la tablette sheikah, une relique qui vous accompagnera dès le début du jeu et qui se verra doté de facultés débloquées dès la première demi-heure de l’aventure. C’est à partir de ces pouvoirs que la majorité des quêtes et énigmes pourront être accomplies mais il faudra faire preuve de jugeotte, notamment en ce qui concerne les différents petits sanctuaires, nombreux, mais indispensables pour obtenir de nouveaux réceptacles de cœurs ainsi que de l’endurance supplémentaires. Celle-ci déjà apparue dans Skyward Sword, fait son grand retour et s’avère bien utilisée. En courant ou en escaladant une paroi, Link s’essouffle, ce qui impose certaines limites dans l’exploration. Mais là aussi, tout sera question d’utilisation de la matière grise du joueur car en utilisant correctement le relief qui vous entourent, l’endurance ne restera pas un défaut bien longtemps.




La grosse nouveauté du gameplay vient de l’armement puisque Link n’a pas d’épée, de bouclier ou d’arc définitif qui lui sont attribués. Dans Breath of the Wild, chaque outil est doté d’une puissance ainsi que d’une résistance, certaines armes sont plus efficaces que d’autres mais toutes se brisent au bout d’un moment, certains tenant bon plus longtemps que les moins solides. Alors, on est souvent pris par la tentation d’acquérir un équipement plus robuste tout en sachant que certains ennemis et boss demanderont des armes redoutables. Et sachant que l’espace de l’inventaire est limité, bien qu’il puisse être agrandi à l’aide du peuple Korogu dont on doit retrouver les graines, nous sommes face à un exemple typique qui pousse Breath of the Wild à nous orienter vers diverses quêtes et une exploration plus soutenue, nous laissant volontiers oublier ces histoires de créatures divines et de sauvetage d’Hyrule. Et si on début on grincera des dents à l’idée de voir une hache redoutable se briser, ce choix de gameplay devient addictif, à l’image du titre tout entier.




Reste alors des défauts de maniabilités qui empêche au titre d’être parfait en tous points. Un coup de pression trop violent et Link se retrouve accroupi et donc ralenti, regrettable face à un boss, et la différence de geste est tellement faible que ce défaut du gameplay donnera parfois envie de jeter ses joy-con par la fenêtre. La difficulté, si elle peut être désagréable lors d’un one-shot de la part de l’ennemi, tient davantage du gameplay et à ce titre, difficile de la remettre en question. Il restera alors des petits soucis de caméra de temps en temps et une nécessité de prendre en main l’ensemble des raccourcis permis par la manette pour être plus réactif et ne pas s’emmêler les pinceaux en plein affrontement.

Autour de la sortie du jeu, on notera que la version Switch a bénéficie d'une édition limité difficile à obtenir sans passer par les précommandes qui ont précédé la sortie du titre. Ce collector réunit le jeu (en boîte) dans un carton aux couleurs et visuels de l'aventure, une sélection de pistes du jeu et une figure de la Master Sword plantée dans le sol, une référence à l'un des moments phares du jeu. Si le contenu peut paraître léger, on aurait par exemple aimer un art-book qui aurait eu beaucoup à montrer, la statuette est de bonne taille et de qualité. Et pour 30€ de plus que la version simple seulement, les fans auraient tort de se priver de cette sympathique édition.




Graphismes :
Pour apprécier la pâte visuelle de Breath of the Wild, il faudra accepter que la Switch n’ait pas chercher à miser sur les performances visuelles. En dessous d’un titre du même registre sur PS4 graphiquement certes, mais ce Zelda possède un certain cacher qui sied tout à fait à l’univers de Nintendo. Par ses environnements variés, ses jeux de lumière éblouissants et cette nature inspirée, le jeu a même une dimension un poil poétique et dépaysante. Notons au passage que la beauté du soft ressort mieux sur la Switch dans sa forme de console portable que sur un téléviseur.

Durée de vie :
Si on se concentre uniquement sur la quête principale, Breath of the Wild est l'un des moins longs Zelda sur console de salon. Mais l'exploration de ce monde ouvert est sujet à de nombreuses quêtes secondaires, liées ou non l'intrigue principale, dont l'accessibilité est facilité par l'immersion de l'univers et par le gameplay du jeu. Au final, il faudrait certainement plusieurs centaines d'heures de jeu pour achever cet opus à 100% car entre les très nombreux sanctuaires à débusquer, les noix Korogu à réunir et les quêtes à achever, il est difficile de ne pas trouver quoi faire sur ce Zelda.

Jouabilité :
Assez riche et aux possibilités multiples, le gameplay de Breath of the Wild n’est pas exempt de défauts. Au-delà de la complexité de la prise en main, on regrettera des différences de mouvements trop extrêmes par les mêmes boutons, nous embrouillant parfois lors d’affrontements. Mais cela reste infime par rapport aux nombreuses possibilités proposées par le titre.

Bande-son :
Pas de grands thèmes sensationnels pour ce Zelda, sauf lors de certaines phases de narration ou durant les combats de boss. Les musiques d’exploration de Breath of the Wild misent sur la légèreté et le dépaysement, une optique tout à fait réussit qui renforce notre immersion et rend le périple touchant à sa manière. On notera aussi des clins d’œil musicaux à différents moments, votre serviteur aura même versé sa larme à l’écoute de la discrète réinterprétation du thème de l’île du Dragon de Wind Waker, au sein du village Piaf.

Scénario :
L’intrigue de Breath of the Wild n’a rien d’innovant, mais elle brille par sa réalisation. Des moments qui auraient pu être banales sur des versions antérieures deviennent ici bouleversantes par la dimension technique du titre ou sa narration qui puise dans les codes cinématographiques. Alors, bien qu’il soit court, nous sommes plus que jamais impliqués dans le scénario de ce Zelda, et marqués par ses évènements et ses personnages.

En conclusion :
Il y a énormément de choses à dire sur Zelda : Breath of the Wild, autant de discours qu’on peut avoir que de manière de jouer et vivre le titre. Si on trouve évidemment des défauts au titre, ce renouveau de Zelda de la part de Nintendo, en plus d’être bienvenue, offre une claque de par son ambiance et l’immersion qu’il procure. Breath of the Wild est haletant, apaisant, bouleversant ou addictif selon l’expérience qu’on développe sur ce titre aux possibilités innombrables. Il serait alors plaisant de voir comment Nintendo peut développer cette recette sur de prochains épisodes, en approfondissant la quête principale par exemple ou en proposant des possibilités encore plus importantes. Dans tous les cas, ce Zelda, unique pour le moment et le plus ambitieux de la franchise, a de quoi séduire et même ceux qui regretteraient l’immense bruit fait par le titre depuis sa sortie ne pourront le nier : tout comme il y a eu un après Ocarina of Time dans la saga, il y aura un après Breath of the Wild.

Chroniqueur: Takato


Note de la rédaction