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Le test du jeu video:

Publié le Mardi, 14 Février 2017

Née en 1996, la saga Resident Evil est l’une des plus connues de l’univers vidéoludique, et la plus célèbre parmi les sagas horrifiques du jeu-vidéo. La licence a beaucoup évolué en vingt ans, que ce soit par ses épisodes principaux ou ses dérivés, délaissant progressivement l’horreur et la survie mais de l’action, mais une action horrifique durant laquelle les héros se voyaient confrontés à des hordes de zombies et créatures issues du bioterrorisme. Capcom a entendu les cris de colère des fans qui se sentaient trahis par l’absence de frissons d’angoisse des derniers épisodes, aussi, Resident Evil VII – Biohazard s’annonçait comme le retour aux source tant attendus par certains : renaissance de l’horreur et de la survie, caméra subjective pour mieux s’immerger dans le jeu, présence de la Réalité Virtuelle pour accentuer l’immersion du joueur… Voilà ce qui semblait être un revirement total de cap pour Capcom. Et ça l’est, le résultat est même à la hauteur des attentes de tous ceux qui réclamaient de la peur et de l’angoisse !



Parlons d’abord du synopsis de ce septième volet. A l’heure où, dans la chronologie Resident Evil, le bioterrorisme a mis différents pays à feu et à sang, c’est un nouveau héros loin de ces attentats biologiques que nous découvrons : Ethan Winters. Sans nouvelle de sa femme depuis trois ans, il reçoit un jour une vidéo de sa part. Mia Winter ne semble pas aller bien, elle se trouve en effet enfermer quelque part, en Louisiane. Aussitôt, Ethan part lui porter secours et se retrouve perdu dans les bois, face à un manoir aussi délabré qu’abandonné… ou presque. Car Mia s’y trouve, et elle n’est pas seule. Outre la sauver, Ethan va progressivement faire la connaissance de la famille Baker, qui ne lui veut pas vraiment du bien, et apprendre comment sa femme s’est retrouvée en ces lieux, et le danger biologique qui frappe toute la villa…



C’est une grande nouveauté dans la saga Resident Evil : Cette nouvelle aventure se fera à travers de nouveaux personnages. Exit donc Chris Redfield, Leon S Kennedy ou Jill Valentine qui ne seront pas de la partie cette fois-ci. Voilà qui a de quoi décontenancer mais aussi permettre à ce septième épisode d’être plus une porte d’entrée aux nouveaux joueurs plutôt qu’une suite à proprement parler des volets précédents, en terme d’intrigue du moins. Car même si les scénarios de la saga tiennent sur un post-it, l’évolution de la chronologie pourrait toujours rebuter les nouveaux venus tant il est toujours fait référence d’éléments bien connus de la saga, de Racoon City par exemple… Mais il n’en est rien dans ce septième épisode où le joueur incarne Ethan et doit simplement survivre et sauver sa femme. Et c’est tout. Par de bioterrorisme d’envergure, juste de la survie dans un manoir délabré et effrayant. La recette pourrait ainsi rappeler fortement le tout premier épisode de la saga et le fameux manoir Spencer, le parallèle se tient puisque quelques idées du premier manoir ont été reprises pour la gigantesque demeure des Baker, notamment celle d’une cabane au fond de la forêt qui abrite un danger des plus angoissants… Mais clairement, le tout tient davantage de l’hommage que de la repompe tant ce que propose Resident Evil VII est différent. On passera donc outre le scénario de ce nouvel opus, bien que découvrir les secrets de cette intrigue classique à travers les notes de personnages distillées ci et là est toujours un plaisir, bien que la démesure de l’exploitation du virus, sur la fin du jeu, pourrait peut-être faire grincer des dents…



En terme de gameplay, cela passe par la caméra subjective, une première dans l’histoire de la saga. Solution de facilité ? Pas vraiment puisque ce REVII n’a rien d’un FPS bourrin. La caméra est astucieuse et bien pensée tant l’axe de vue du joueur et simplement celui qu’il serait par son regard, la caméra ne lui permettant donc plus de voir d’autres éléments qui permettraient d’anticiper le danger. Pour que le choix soit réussi, il fallait des environnements sombres et on est servis de ce côté tant la majorité des lieux du jeu se déroulent dans une quasi pénombre, la lampe-torche étant finalement la meilleure arme du joueur. Le visuel est donc primordial dans cette nouvelle aventure horrifique, et cela passe aussi par des mécaniques cinématographiques, l’utilisation des codes liés au cinéma horrifique qui font mouche tant ils stoppent immédiatement le joueur qui serait amener à s’élancer trop rapidement dans a visite du manoir. Et pour une encore meilleure réussite de cet aspect survie, il fallait des munitions limitées, et encore plus que dans le premier volet s’il vous plaît ! Il est ainsi de rigueur d’économiser les balles au maximum, de chercher à tout prix de meilleures armes en fouillant les moindres recoins de la demeure, et esquiver au possible car monstre qui se trouvent sur votre route… Car sauf avant les grands boss du jeu, Resident Evil VII sera plutôt avare de ce côté-là.

D’ailleurs, il n’est pas question de simplement cavaler et survivre puisque les énigmes prennent plus d’importance dans ce nouveau volet. Moins complexes que celles des premiers volets mais plus délicates que celles des derniers opus en date, la difficulté de ces énigmes trouvent un juste milieu, menant à des phases de recherches généralement bien pensées qui impliquent de fouiller la zone alentour, sans avoir à faire de allers et retours incessants entre les deux bouts du manoir.



On pourrait trouver des reproches à cette suite en terme de gameplay, notamment la lourdeur d’un Ethan même en situation critique, lors de l’ouverture d’une porte par exemple, avec un Jack Baker par loin derrière soi. Effectivement, voilà qui est crispant sur le coup et qui vaut parfois quelques morts au joueur mais avec du recul, force est de constater que cela fait partie du gameplay bien pensé que Capcom et qu’outre la frayeur pure, c’est le stress lors des actions plus rythmée qui fait aussi mouche dans Resident Evil VII.

Sur le plan technique, le jeu s’avère beau. En particulier, les quelques plans de jour sont bluffant tandis que la 3D se ressent davantage dès que le jeu passe dans la pénombre. Pour autant, le tout profite assez bien des capacités de la Playstation 4 ou de la Xbox One et en Réalité Virtuelle, le résultat a de quoi être immersif. Quant à la bande sonore, ce sont plus des musiques d’ambiance plus que de grandes compositions musicales qui ont été réalisées pour le soft, mais celles-ci accomplissent parfaitement le travail demandé : appuyer l’ambiance de Resident Evil VII. On retient alors globalement des pistes qui renforcent la sensation d’effroi et de malaise, sans oublier la mélodie propice au confort et à la sensation de sureté dès qu’un enregistreur et une caisse à objets sont dans le coin. Et puisque l’on parle de pistes sonores, impossible de ne pas évoquer le doublage français qui est une franche réussite. Hormis l’interprète d’Ethan qui soit surjoue, soit se montre trop passif, le reste du casting est bien choisi et habile pour donner vie aux personnages. Mention spéciale à la famille Baker qui, même en VF, semble folle à lier et les entendre au loin donne à quiconque la seule envie de fuir…



Graphismes :
Visuellement, Resident Evil VII – Biohazard est d’excellente réalisation. Les environnements sont davantage bluffant de jour que de nuit, ironique pour un opus de la saga, mais globalement le titre n’a pas à rougir. De ce fait, l’utilisation de la Réalité Virtuelle ne peut constituer un frein. Mais l’impact à l’écran est bien plus grand par l’utilisation de codes cinématographiques, globalement pour les cinématiques qui usent très bien des ficelles visuelles du cinéma d’horreur ou de filtres dès qu’on entre en séquences de flashback, séquences aux allures bien particulières.

Durée de vie :
Là est peut-être l’un des gros bémols de ce Resident Evil VII : le jeu n’est pas bien long, il sera plié en une dizaine d’heures, beaucoup moins pour quiconque retenterait une partie en connaissant le jeu sur le bout des doigts.. La rejouabilité, elle, sera plutôt minime du fait du manque d’ajouts, on prendra plaisir à s’infliger une torture supplémentaire par le mode de difficulté maximum et éventuellement débloquer tous les items du jeu, mais il faudra passer par les DLC pour prolonger véritablement l’aventure. Si un chapitre supplémentaire est prévu pour avril, il est douteux qu’un premier DLC ait déjà vu le jour en moins de deux semaines après sorties officielle du soft… Non, Capcom n’a pas abandonné sa manie de puiser dans le portefeuille du joueur. A 70€ le jeu incomplet, ça fait mal.

Jouabilité :
Le gameplay de ce septième opus est plutôt intuitif, peut-être même plus que les épisodes 5 et 6 en ce qui concerne l’utilisation de l’inventaire et la manipulation des éléments chimiques pour donner naissance à des remèdes de soin ou des munitions. Et une fois le joueur familiarisé avec la visée FPS, ce qui n’est pas forcément le cas de tous d’entrée de jeu, se défendre face aux créatures en tous genres et la famille Baker est assez aisé aussi. Reste un élément qui peut aussi bien être un défaut qu’une qualité : le côté lourdaud du personnage, sa faculté à être ralenti en pleine course-poursuite et la lenteur qu’a le personnage à déverrouiller une porte, problématique quand Jack Baker vous poursuit hache en main. Notons que cela apporte aussi beaucoup de stress aux différentes situations et de ce côté-là, c’est bien pensé de la part de Capcom.

Bande-son :
La bande originale du jeu est discrète, elle appuie les ambiances et a la particularité de rendre les combats contre les créatures les plus effrayantes particulièrement stressants. On saluera aussi le doublage français du jeu dont la seule fausse note est l’interprète d’Ethan, qui sous-joue ou surjoue selon les moments, conférant au héros un petit côté nanar.

Scénario :
Les intrigues de Resident Evil, on les connait. Un virus biologique dont nous apprendront les origines de la contamination, et roulez jeunesse. Reste que la découverte progressive des différents points de l’intrigue par des notes distillées ci et là dans le jeu est plaisante. On regrettera peut-être trop peu de liens avec les précédents opus de la saga, liens qui se dévoilent surtout à la toute fin du jeu et à ce titre, le rebondissement de la toute fin apportent leur lot de fan-service… mais aussi de questionnements sur la suite de la saga. Resident Evil 8 ou DLC à venir, les fans voudront des réponses !

Conclusion :
Après un passage de l’horreur à l’action à tendance horrifique par son bestiaire de gros monstres, Resident Evil retourne vers la survie pure en territoire à vous glacer le sens, mais de manière différente par rapport aux premiers volets. Ici, la première personne est utilisée de manière très maline, et la reprise de différentes mécaniques des premiers jeux, comme les énigmes plus travaillées et la pénurie de munitions, aboutissent à une aventure où l’horreur ne nous quitte vraiment jamais… Nous avons peut-être là le volet de la saga le plus effrayant tant Capcom insiste sur l’angoisse et la renouvelle très bien tout en long des 10-15 heures qui attendent le joueur. Forcément, ceux qui voulaient de l’action pure seront déçus, mais descendre quelques bestioles est toujours possible… de manière beaucoup moins intensive. Les fans ont râlé, Capcom les a entendus, aussi Resident Evil VII marque par l’expérience glaçante proposée. Reste qu’on aurait aimé prolonger le plaisir de jeu autrement que par des DLC vendus à prix fort.

Chroniqueur: Takato


Note de la rédaction