Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Vendredi, 26 Décembre 2014

Depuis 2004, il est de coutume que tous les cinq ans, Game Freaks développe des remake des salves de jeux-vidéo Pokémon antérieures. 2004 a accueilli Rouge-feu et Vert-feuille, 2009 Or-Heartgold et Argent-Soulsilver, c’est donc sans une trop grande surprise mais avec un enthousiasme des plus palpables que nous accédons en 2014 aux versions Rubis-Omega et Saphir-Alpha (ou ROSA pour les intimes), montures modernes et améliorées des célèbres versions Rubis et Saphir sorties initialement en 2002 et marquant la troisième génération Pokémon. Les deux nouveaux jeux de la franchise des monstres de poches furent donc très, très attendus, mais le résultat est-il à la hauteur de nos attentes ? Ô combien oui !




Nous parlons bien d’un remake, mais Game Freak reste sur les acquis des versions X et Y puis la refonte graphique est de nouveau utilisée. La notion de mise-à-jour est donc plus que jamais de mise, de quoi permettre aux plus jeunes de découvrir ce chapitre de la licence Pokémon ou pour les plus vieux de se replonger dans l’aventure sous un autre angle. Evidemment, l’impact est bien plus grand si l’on connait les jeux sur lesquels ROSA se basent tant les différences sont importantes.

Actualiser le jeu sans perdre ses repères, telles étaient les ambitions de Game Freak lors du développement de Pokémon ROSA. La cinématique d’ouverture est la même que celle sur GameBoy Advance, mais remis aux goûts du jour et à l’instar des titres Rubis et Saphir, le joueur démarre son aventure dans un camion de déménagement. Pour ce qui est de la suite, le jeu nous mène d’émerveillement en émerveillement. L’ambiance des versions d’origine est bien présente, on visite avec une joie immense Hoenn qui nous est présentée sous un jour nouveau. Cette région est peut-être celle qui a le plus de personnalité avec Kalos, grâce à son inspiration des îles japonaises du sud. Cette identité est fortement appuyée par les améliorations graphiques opérées depuis le passage sur 3DS, et apprécier l’environnement n’en est que plus facile. Tout est donc mise à jour, il en va de même pour la bande originale qui fera verser une larme de nostalgie tant les thèmes d’origine sont reconnaissables et parfois même améliorés.




Outre le fait que l’inconditionnel soit caressé dans le sens du poil par toutes ces mises aux goûts du jour, Pokémon ROSA avait des objectifs : Mélanger du vieux avec du neuf, faire que ce nouveau duo de versions soit une aventure avec un intérêt inédit pour les vieux de la vieille, et ainsi revenir grandement sur le principe des Mega-Evolution en leur apportant une ouverture nouvelle, celle des Primo-Résurgences. La nouveauté, elle est partiellement présente par la mise à jour esthétique qui nous fait bien redécouvrir Hoenn, mais elle ne s’arrête pas là. L’histoire est en effet grandement centrée sur les Mega-Evolution, une bien bonne idée qui vient dans un premier temps grandement appuyer l’histoire des Pokémon légendaires, Kyogre dans le cas de Saphir-Alpha. Pour autant, la thématique des Mega-Evolution ne fait, dans un premier temps, qu’apporter de la consistance au scénario sans tellement être expliqué. Les mystères qui se devaient d’être expliqués ne seraient finalement que des foutaises de la part de Game Freak et Nintendo ? On pouvait le penser après le goût amer laissé par le scénario de X et Y, véritablement prometteur mais jamais vraiment exploité. L’aventure principale était la digne copie de celle de Rubis et Saphir sur GBA, avec quelques nouveautés dont le sujet des Mega-Evolution et Primo-Résurgence, nous n’en saurons pas plus… dans un premier temps. Puis vient l’Episode Delta, un chapitre supplémentaire totalement inédit qui vient donner à ces versions toutes ses lettres de noblesse scénaristiquement parlant. Une nouvelle menace guette Hoenn, et il sera bien évidemment question d’en découdre avec une créature légendaire pour sortir la région d’affaire. Un nouveau personnage important fait, par la même occasion, son apparition et est le moyen idéal pour développer les légendes de Hoenn mais aussi apporter de véritables réponses aux mystères nés dans X et Y. Outre une figure à laquelle on ne s’était pas attachée autant depuis N, la réalisation et la mise en scène, très animation japonaise, de ce chapitre le rend particulièrement captivant, notamment sur sa conclusion. L’aventure se dote ainsi d’une heure de jeu supplémentaire environ, un supplément important et appréciable.




Mais pour être convaincante, une version de Pokémon ne doit pas se limiter à une histoire exploitant correctement sa mythologie. Les mécaniques de jeu doivent être nombreuses, voire parfois renouvelées. Sur ce dernier point, on retrouve tous simplement les acquis des jeux de la sixième génération, comme par exemple le type fée et la fameuse Mega-Evolution qui apportaient une dimension stratégique supplémentaire et bienvenue. Les créatures pouvant atteindre ce nouveau niveau de transformation sont d’ailleurs plus nombreux, et chercher toutes leurs gemmes évolutives est un défi qui prendra du temps.
Quelques caractéristiques propres à Rubis et Saphir font ainsi leur grand retour. D’abord, les tants attendues bases secrètes sont présentes et améliorées. Votre repère n’est pas juste un cocon douillet mais peut devenir une véritable arène de combat pour permettant d’interagir avec le reste du monde. Conquérir les drapeaux des autres bases peut vite devenir un passe-temps agréable, de même que la collecte de tous les objets décoratifs.
La culture des baies, indisponibles pour les possesseurs de cartouches Rubis, Saphir et Emeraude dont la pile interne est épuisée, est présente elle-aussi. Les joueurs à la main verte s’en donneront à cœur joie, en plus de pouvoir confectionner les pokéblocs qui permettront de booster les compétences de vos créatures pour les concours de beautés. Ces derniers ont aussi répondu présent et vous donneront même l’occasion d’acquérir un Pikachu cosplayer, une autre preuve que Game Freak a su innover et ici de manière amusante. Outre la conquête des arènes, les compétitions de beauté apportent son lot de quêtes annexes.

L’un des plus gros défauts de X et Y, c’est son absence quasi-totale de missions à accomplir une fois la Ligue Pokémon défaite et l’Episode Delta déroulé. Qu’à cela ne tienne, Game Freak a entendu ses fans et cette fois, plus question de s’ennuyer une fois l’aventure principale conclue. Outre l’Atoll de combat qui remplace le Battle Frontier, le fait de pouvoir cultiver ses baies et personnaliser sa base secrète donne de quoi faire, sans bien sûr oublier le classique enrichissement du pokédex. Et justement, à ce sujet, le joueur aura de quoi faire pour compléter son encyclopédie car les développeurs ont eu la maligne idée de rendre possible la collecte de la quasi-totalité des créatures légendaires, toutes générations confondues. Cette nouvelle aventure s’appuie sur l’une des nouvelles mécaniques de jeu consistant à voyager à dos de Latios ou de Latias dans l’univers aérien pour atteindre facilement certaines destinations et en découvrir quelques inédites, ou se terrent les Pokémon uniques. Armé et Pokémon X, Y, Rubis-Omega et Saphir-Alpha, seules les bestioles distribuées via des event vous manqueront.




Si on veut évoquer toutes les fonctionnalités inédits de ROSA, nous pouvons aussi parler du système de navigation qui reprend les réussites de X et Y comme le PSS ou la Poké-récré, mais qui facilité notre exporation du monde de Hoenn en nous indiquant par exemple les lieux de culture des baies ou encore quels pokémon ont été rencontrés sur certaines zones. A ce titre, une nouveauté enrichit l’activité de capture des bestioles, l’apparition des silhouettes des créatures dans l’environnement qui permettent, avant de se jeter dans les hautes herbes, de savoir à quoi nous avons affaire. Attention, pour ne pas effrayer le pokémon, mieux vaut marcher à pas de loup…

Mais au milieu de toutes ces richesses et de toutes ces qualités, un défaut fait grincer des dents : cette tendance à trop faciliter l’aventure. On retrouve ainsi ce même Multi-exp aux capacités exagérées au possible mais qui, désactivé, permet de conserver un petit degré de difficulté quoique minime. A côté de ça, un pokémon légendaire vous sera livré sur un plateau d’argent, de même pour les CS pour lesquelles on ne se donne plus la peine de chercher, sans parler des nombreux PNJ qui nous guideront un peu trop dans l’aventure, au risque de nous brider dans notre exploration de Hoenn.




Graphismes :
Rubis-Omega et Saphir-Alpha ont repris la refonte graphique opérée sur les versions X et Y. Le tout est visuellement très beau, un avantage quand on sait que l’environnement de la région de Hoenn est marquée d’une puissante identité sud-japonaise. Les combats en 3D sont, eux aussi, toujours aussi plaisants, et la seule entrave reste cette saccade persistant des mouvements des bestioles durant les affrontements. Notons aussi que lors des cinématiques, un étonnant effort a été fait par Game Freak en termes de mise en scène. Entre le cinéma et l’animation à certains moments, le récit nous transporte.

Jouabilité :
Inutile de revenir sur la maniabilité qui relève du jeu d’enfant. La possibilité de marcher doucement pour saisir les pokémon des hautes-herbes est un plus appréciable. Outre cet aspect, de nouvelles mécaniques de jeu, souvent reprises de la sixième génération, viennent accentuer notre plaisir in game. On apprécie notamment ce menu si riche et pourtant à la navigation aisée.

Durée de vie :
On reprochait à Pokémon X et Y de ne pas divertir très longtemps à cause d’une absence pure et simple de quêtes une fois l’aventure principale bouclée. Mais dans ROSA, que nenni puisque l’aventure de base aux multiples objectifs optionnels se dote d’un chapitre scénaristique supplémentaire inédit en plus de la présence de presque tous les pokémon légendaires de la franchise pour mieux compléter son pokédex. Tant de choses à faire pour finir le jeu à 100%... il serait difficile de s’ennuyer, même une vois l’épopée principale close.

Bande sonore :
Prenez l’ensemble des thèmes des versions Rubis, Saphir et Emeraude et remettez-les aux goûts du jour, à la sauce X et Y. Le résultat semble alléchant, et il l’est. On se replonge ainsi avec une belle nostalgie dans l’ambiance musicale de la troisième génération qui nous ferait presque verser notre petite larme. A côté s’illustrent quelques thèmes totalement inédits, notamment autour du chapitre Delta. A titre d’exemple, les musiques centrées sur Amaryllis s’imprègnent de beaucoup de mélancolie. Mais la pratique valant mieux que de longs discours, le mieux est de savourer le jeu et son ambiance musicale.

Scénario :
L’intrigue de Pokémon Rubis, Saphir et Emeraude était le premier à associer la lutte contre la team ennemie au contexte des créatures légendaires. Reprise dans les générations suivantes pour devenir un classique des jeux Pokémon, l’idée se voit ici enrichit par le concept des Mega-Evolution et Primo-Résurgence, ce qui donne au récit un peu plus de consistance. L’Episode Delta vient, lui, apporter un court scénario supplémentaire, en lien direct avec l’intrigue autour de Kyogre et Groudon, tout en nous donnant quelques éléments d’explication autour de la Mega-Evolution. Scénaristiquement, ROSA n’est peut-être pas si loin des versions Noire et Blanche qui se situent au sommet de la liste. Difficile de trancher.

En résumé :
Très attendues par les fans, les versions Rubis-Omega et Saphir-Alpha de Pokémon donnent un souffle nouveau à la franchise grâce à la reprise des éléments de X et Y tout en épaississant le jeu d’une aventure plus longue et d’une multitude de mécaniques nous permettant de diversifier notre périple. Entre un scénario plus riche qu’à l’accoutumée, des quêtes multiples, les nouvelles mécaniques de jeu et la réalisation superbe du soft, difficile de cacher notre enthousiasme. Autant dire qu’on passera de très longues heures sur ces opus qui font preuve d’une honorable richesse. Pourvu que les prochains titres soient de cette qualité, car ROSA serait peut-être la meilleure fournée de versions à l’heure actuelle si sa facilité n’était pas aussi grande.
  

Chroniqueur: Takato


Note de la rédaction
Note des lecteurs