Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Jeudi, 14 Janvier 2016

Sorti au début du mois de janvier 2011 sur le PSN, Microbot a retenu notre attention par son environnement atypique. Présenté dans les trailers comme un shoot en apparence nerveux, le titre développé par Naked Sky Entertainment est aussi un maître dans l'art du déguisement. Explications.

Entrailles

Le scénario de Microbot est aussi simple que bien pensé : vous incarnez une puce mécanique injectée dans un corps probablement humain (on le suppose à défaut d'explications). Votre mission ? Annihiler une version de Microbot défectueuse qui, au lieu de combattre les virus, les a finalement rejoint. Pire, ce mal biomécanique a réussi à se développer et infecte désormais l'ensemble de son hôte. Dans les premières minutes de jeu, on est d'abord surpris par la qualité graphique du titre : Les effets de liquide, les vaisseaux sanguins qui s'animent au rythme du pouls, en bref, tout y est. Mention spéciale à l'impression de profondeur et de surdité des éléments qui nous entourent, Microbot utilise parfaitement les techniques mises à  sa disposition pour nous immerger dans son univers. Enfin, la musique, même si elle ne se renouvelle pas, plonge encore le joueur dans ce voyage au centre du bouillonnement vital.

Arrêt cardiaque

L'enrobage ne fait pas tout, et Microbot se situe complètement dans la catégorie des coquilles vides. Si d'usage, en soirée, l'alcool aide à s'étonner d'un visuel aguichant, le réveil est souvent plus délicat à négocier. Microbot se joue à la manière d'un Geometry Wars, le stick gauche permet de déplacer le robot, le stick droit de tirer sur les virus environnants. Là ou Geometry Wars est la gageure d'une action non-stop, c'est bien la symétrie exacte et contraire de ce Microbot. Mou, le vaisseau peine à se mouvoir et les ennemis semblent malheureusement souffrir du même syndrome. Par ailleurs, et malgré des teintes différentes, les niveaux finissent par se ressembler et le syndrome du mauvais shoot se fait sentir : on s'ennuie. Les plus optimistes avanceront que cette inertie exagérée colle parfaitement aux symboles organiques du titre, mais la répétitivité de l'action ne permet pas d'en faire un « ovni ».

Overdose

Comptez environ cinq heures pour terminer complètement le jeu, la seule possibilité de scoring étant le léger mode Défi. Un but : survivre le plus longtemps possible, avec une seule vie. Pour le reste, on devra se contenter d'un soft rempli de bonnes idées mais gâché sur le plan du gameplay. On aurait aimé profiter plus en avant de la personnalisation du Microbot, très bien pensée. Attaque, défense, gadgets, mobilité : de nombreuses options peuvent être débloquées et upgradées, mais la lourdeur globale freine les envies créatrices. Passons sur le mode coopération à deux joueurs, anecdotique, tant le level-design ne se prête pas à la manœuvre, de passages exigus en approximations de jouabilité. Un shoot nécessite souvent une certaine réactivité, et Microbot donne cette mauvaise sensation de ne jamais vraiment faire ce qu'on veut. Proposé à 7,99€ sur le Playstation Store, ce nouvel essai en milieu intraveineux a tout de vénal. Il est aussi stérile que la seringue qui l'injecte.
Par Argod Argam

Note de la rédaction