Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Mercredi, 26 Octobre 2016

Hodai, un lycéen tout ce qu'il y a de plus normal, voit son quotidien basculer soudainement lorsque déboule Ekoro, un ange qui, pour diverse raisons, lui inflige une attaque on ne peut plus étrange : durant toute une journée, son sex appeal sera tellement fort qu'absolument toutes les filles du lycée, élèves comme enseignantes, seront toutes complètement folles de lui au point de le poursuivre de leurs ardeurs afin de l'embrasser, de leur faire leur déclaration, ou de l'attaque par jalousie ou par jeu de domination.
Une situation de rêve ? Pas si sûr ! Car chaque "attaque" de ces jolies jeunes filles tend plutôt à absorber un peu de son énergie. Ou quand le moindre cri d'admiration, le moindre baiser ou la moindre lettre d'amour devient mortelle...
Pour s'en sortir, Hodai devra, pendant tout la journée, tenir le coup face à ses plusieurs dizaines de groupies, aider Ekoro à combattre la petite démone Kurono, et venir en aide à ses amies d'enfance les soeurs Shinobu et Maya dont il découvre qu'elles sont des chasseuses de démons... Il doit à tout prix résister, car s'il ne trouve pas son véritable amour d’ici la fin de la journée, il sera maudit et demeurera seul à jamais.
Pour repousser toutes ces demoiselles, le jeune garçon aura avec lui une arme redoutable : les tirs "Phéromones", rendant les poursuivantes temporairement inoffensives en les plongeant en état de profonde extase.



Le rail shooter, un genre restant populaire auprès d'une niche et surtout au Japon, s'est offert en août 2015 dans son pays et fin juillet 2016 en Europe un nouveau représentant qui a su conquérir un certain public, si bien que son développeur Inti Creates vient tout juste d'annoncer une future mouture en réalité virtuelle. Et si Gal Gun : Double Peace a su trouver son public, c'est sans doute parce qu'il joue à fond et de façon décomplexée la carte du moe si chère à une niche.

On s'en rend bien compte dès la présentation de l'histoire, le soft ne se veut aucunement sérieux en proposant une histoire somme toute assez idiote, où la passion amoureuse d'une horde de jeunes filles toutes plus mignonnes les unes que les autres devient plus un enfer qu'autre chose pour Hodai. Au fil de son aventure d'une journée, il devra dès lors chercher son véritable amour pour s'en sortir, tout en aidant Ekoro à combattre Kurono et en épaulant Shinobu et Maya. Et qui sait, peut-être que son véritable amour se trouve parmi ces quatre filles-là... ou ailleurs ?



Votre mission principale est donc de trouver votre âme soeur et de parvenir à la conquérir d'ici la fin de la journée, et pour cela le mode Histoire se divise en 5 voies possibles à explorer, chaque route vous vouant à tenter de séduire la fille qui lui correspond. Shinobu, grande soeur tsundere par excellence (une jolie brune aux yeux bleus cachant ses sentiments derrière un sale caractère maladroit), et Maya, la petite soeur peu formée et toute douce qui a tout de la fille moe, sont les deux principaux clichés que vous pourrez conquérir dans un premier temps, les routes suivantes se débloquant une fois celles-ci finies. Vous pourrez alors ensuite tenter de séduire les deux soeurs en même temps (elle est pas belle la vie ?), Ekoro, Kurono, voire d'autres filles, chaque route ayant trois fins possibles ("bad end", "good end", et "true end" si vous parvenez au bout de la journée à séduire votre cible à 100%).
Pour parvenir à draguer comme il se doit la miss sur qui vous avez jeté votre dévolu, cela passe essentiellement par deux éléments dans le jeu. Tout d'abord certaines phases de dialogues : entre les phases de shoot le jeu propose des phases de type visual novel avec quelques passages ponctués de différents choix de réponse, et selon votre façon de parler aux filles vous gagnerez ou perdrez des points auprès d'elles (par exemple, vous gagnerez forcément plus de points si vous vous inquiétez pour leur santé que si vous insister pour leur tripoter la poitrine). Ensuite, des événements spéciaux arrivant au fil du jeu et impliquant directement la fille que vous voulez séduire, où il faudra lui venir en aide dans des situations plutôt gênantes sans faire d'erreurs à l'aide de votre touche de tir et de la fonction tactile du pad de la manette PS4.



Pour le reste, les 7 épisodes (divisés en 1 à 3 sous-parties) de chaque route se résument surtout à parcourir de fond en comble les lieux-clés du lycée (salles de cours, couloirs, vestiaires, infirmerie, casiers, gymnase, piscine, terrain de sport...) et ses alentours (parc, route bordée de cerisiers...) tout en tirant sur la moindre fille se dressant devant vous.
Evidemment, chaque cible touchée rapporte des points d'expérience vous faisant monter en niveau, quelques combos (ecstasy shot, tir rapide...) étant aussi de la partie pour vous faire gagner de l'expérience plus vite. De plus, certains miss s'avèrent un peu plus particulières que les autres, car possédées par un mini-démon qui les rend plus coriaces et qu'il faudra aussi abattre, avec ce que ça implique de gain d'expérience supplémentaire.
Au bout d'un certain nombre de filles touchées, vous être libre d'activer quand vous le voulez le fameux "doki doki mode" : pouvant inclure une à trois filles à la fois selon la montée de votre jauge, ce mode vous propose de tripoter ces demoiselles, et il vous revient de trouver les parties du corps les excitant le plus afin de leur faire atteindre l'extase dans un temps imparti et de gagner ou perdre des points dans votre profil.



Au-delà de mettre hors d'état de nuire toutes ces innocentes demoiselles cherchant simplement à vous "pécho", les différents lieux sont aussi ponctués d'autres objectifs, à commencer par les requêtes : dans votre téléphone avant chaque niveau, vous pouvez consulter les demandes de différentes filles, essentiellement dénicher des fantômes ou retrouver des objets loufoques ou un peu pervers (comme, à tout hasard, une culotte), ce qui vous amènera des points d'achat. Ces points d'achat, qui s'obtiennent également au fil de vos montées de niveaux, vous serviront dans la boutique du lycée à acheter diverses améliorations (montée de puissance de tirs, de points de vie...) ou des objets débiles (des caméras supplémentaires pour observer sous tous les angles les filles pendant le doki doki mode, un objet permettant de calculer plus vite leurs mensuration, un autre permettant de rendre leurs vêtements transparents... bref). Les niveaux vous demanderont aussi de dénicher quelques tenues supplémentaires (de base il y a l'uniforme scolaire, le tenue de gym et la maillot de bain, puis d'autre sont donc à débloquer), de débusquer les carnets scolaires des filles, de zoomer sur le corps des miss pour déterminer leurs mensurations (que de bon goût), ou de tirer sur des... euh... trucs roses (ça ressemble un peu aux cacas de Dr Slump) permettant d'acquérir plus de points. Et voila.



Revenons sur un point brièvement évoqué au fil des précédents lignes, et qui est la partie qui occupera le plus longtemps les joueurs les plus acharnés : la possibilité de compléter peu à peu le profil des filles, selon plusieurs critères : leurs mensurations (obtenues en zoomant sur leur corps dans le jeu, donc), leur personnalité (en ramassant les carnets), leurs parties du corps les plus sensibles (via le doki doki mode)... Une fois un profil complété, direction le mode galerie où vous aurez droit à quelques bonus évidemment pas bien finauds (comme les mater en 3DS sous tous les angles et, dans diverses poses et dans différentes tenues). Si les plus perv... hum, assidus d'entre vous veulent tout compléter de ce côté-là, cela prendra sans doute bon nombre de parties puisqu'il y a plus de 70 demoiselles à découvrir.



Gal Gun : Double Peace tire beaucoup de son ambiance résolument pas sérieuse. Bien que fortement ancré dans un registre vicieux, le titre sait plutôt bien tirer partie de la stupidité de son concept. L'histoire est, de base, débile, et ne cesse de le démontrer au fil de ses rebondissements (par exemple, les motivations de la démone Kurono sont plutôt absurdes). Les phases de "contact physique" où vous devez aider votre dulcinée offrent surtout des situations gênantes ubuesques (aider Shinobu qui est coincée dans une fenêtre, soigner le corps de Maya, sauvez ces deux-là des tentacules d'un monstre...). Et il faut voir les réactions hystériques des filles poursuivant le héros, qui vont souvent loin, ne serait-ce que par leur cri d'extase proche de l'orgasme quand elles sont touchés par les phéromones ou par le doki doki mode. A ce titre, les comédiennes de doublage, plutôt bien variées selon les filles, semblent s'être fait plaisir. Hodai lui-même, dans les phases de visual novel, peut afficher des choix de réponses complètement débiles. Le résultat est un jeu qui se veut clairement léger, pas prise de tête, et c'est à vous de voir si vous accrochez à ce genre de trip assez pervers. Certains s'amuseront sans mal et y verront un ensemble humoristique pas sérieux, d'autres ressentiront sans aucun doute un profond malaise face à la vision de la gent féminine qui est offerte.



Reste que le jeu souffre beaucoup d'un autre aspect : s'il est léger dans son ambiance, il est aussi très léger dans son gameplay. Le soft offre très peu de possibilités à ce niveau-là : la touche carré pour tirer, la touche triangle pour activer le doki doki mode, et la touche R1 pour zoomer seront vos principaux alliés. Il y a bien les mouvements ralentis en appuyant sur la touche L1, et les tirs chargés activés en gardant enfoncée puis en relâchant la touche carré, mais ils ne servent quasiment à rien (le tir chargé se résume surtout à assommer l'adversaire... ce qui est inutile, sauf pour pouvoir prendre plus tranquillement leurs mensurations). Durant les phases de contact physique, la bonne idée vient clairement de l'utilisation du pad de la manette, mais selon l'utilisation qu'il faut en faire les actions peuvent vite devenir trop imprécises et laborieuses. Et des idées comme les filles possédées par les mini démones sont pauvres, puisque se résumant finalement là aussi à marteler la touche carré. Enfin, on restait intéressé par l'idée des profils : il faut choisir en début de partie un profil (normal, gentleman, studieux, pervers, sportif...) ayant une influence sur vos atouts (4 atouts : l'intelligence, le physique, le style, et la perversité) et censés aussi faciliter ou rendre plus dures vos relations avec les filles (par exemple, en étant studieux vous séduirez plus facilement les filles sérieuses), mais concrètement l'influence de tout ceci ne se ressent quasiment pas au fil du jeu.
En dehors de ça, c'est le néant : on découvre tous les éléments de gameplay en seulement quelques dizaines de minutes de jeu, aucun véritable enrichissement n'est présent sur la longueur, ce qui fait que l'ensemble apparaît vite très répétitif et peut lasser.



En dehors du mode histoire, le mode "score attack", comme son nom l'indique, se résume à parcourir les niveaux en essayant de faire les meilleurs scores possibles mais n'apporte quasiment rien. Arrivent en suite le mode "collection" regroupant les galeries de filles, de stats et d'illustrations à débloquer, puis le mode "dressing room" où vous pourrez vous amuser à relooker ces demoiselles. C'est pauvre.



Scénario :
L'histoire de Gal Gun : Double Peace, mélange poussé d'absurdité, d'érotisme et de moe, a la mérite de ne pas se prendre au sérieux, mais divisera selon qu'on y voit un divertissement rigolo et léger ou un truc pouvant mettre mal à l'aise.

Durée de vie :
Compter deux grosses heures pour finir une partie en mode histoire. Ajoutez à cela le fait qu'il y a 5 routes différentes avec quelques écarts dans chacune d'elle, et les différentes choses à découvrir et débloquer sur les nombreuses filles, et l'on obtient un jeu à la durée de vie très honnête si l'on est acharné et si l'on ne se lasse pas rapidement par un contenu très répétitif.

Gameplay :
L'un des gros points noirs du jeu, souffrant d'un gros manque de renouvellement et d'enrichissement.

Graphismes :
De la 3D pas exceptionnelle mais fluide, dans un style typé manga/animé assez coloré et frais, et jouant à fond sur le moe. De ce fait, les filles sont toutes adorables, et de ce côté-là le travail de design effectué a su leur conférer une certaine diversité.

Sons :
Les différentes voix se sont fait plaisir ! Par contre, les musiques se résument à quelques pauvres morceaux pop revenant constamment en boucle et finissant par casser les oreilles, même si elles collent bien à l'ambiance du jeu.

En résumé :
Gal Gun : Double Peace est un pur jeu de niche comme seul peut en faire le Japon de par son concept à la fois coquin et idiot. Si tant est qu'on ne ressente pas un malaise face au truc, le jeu peut facilement amuser pendant quelques heures, et le format court et rejouable de son mode histoire fait que c'est typiquement le genre de soft auquel on reviendra de temps à autre pour se détendre, après une dure journée par exemple. Mais cela ne suffit par à occulter les grosses tares d'un gameplay extrêmement pauvre qui peut rendre l'ensemble vite lassant.
  

Chroniqueur: Koiwai


Note de la rédaction