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Dragon Ball Z - L'Heritage De Goku

Le test du jeu video:

Publié le Jeudi, 26 Novembre 2015

Depuis les années 90, les jeux-vidéo adaptés de l’univers dantesque d’Akira Toriyama sont monnaie courante et à l’heure actuelle, c’est presque plusieurs jeux par an que nous pouvons apprécier de la licence Dragon Ball. Le dernier exemple en date est l’épisode Extrême Butôden sur Nintendo 3DS qui revenait à un style arcade très apprécié des vieux fans. Ce n’est d’ailleurs un mystère pour personne, la licence a proposé de nombreuses choses, majoritairement du jeu de combat mais aussi de la plateforme ou de l’aventure. Il existe pourtant une série d’Action-RPG assez particulière et destinée à la GameBoy Advance, celle des « Héritages de Gokû ». Fait rare, la série est développée par Infogrames, puis par Atari après la fusion des deux boîtes. C’est donc à des mains occidentales que nous devons cette trilogie assez connue des fans et très appréciée pour son second épisode… mais pas vraiment pour son premier.



Sorti en 2002, ce premier chapitre nous propose de revivre les sagas Saiyen et Freezer, autrement dit les beaux débuts de Dragon Ball Z. Un beau programme en soit, d’autant plus que le genre de l’Action-RPG pouvait se prêter à l’exercice d’adapter un monument comme Dragon Ball, mais les premières idées d’Infogrames sont finalement peu adaptées au récit que l’on connaît, et le résultat aboutit à jeu qui peut se montrer divertissant mais reste globalement vide et loin de satisfaire notre envie d’expérience par rapport à un jeu Dragon Ball Z.



Durant l’aventure, le jour est amené à contrôler Gokû et uniquement lui, l’histoire n’est alors développée que de son point de vue. L’action amène ainsi le joueur à affronter différents ennemis bien connus comme Radditz, puis Nappa et Vegeta, s’en suit alors la lutte contre le commando Ginyû avant de s’achever par le célèbre affrontement face à Freezer. Mais finalement, ces grandes phases ne représentent qu’un dixième de ce que le soft peut proposer puisque l’essentiel de l’aventure consiste à se rendre d’un point A à un point B en accomplissant différentes quêtes, nettement hors-sujet quand on connaît le scénario imaginé par Toriyama. N’espérez pas partir à la recherche des Dragon Ball, par exemple, puisque le joueur est amené à secourir un petit chaton perdu, à retrouver des œufs de dinosaures ou encore les magazines pornographiques de Tortue Géniale… Ces péripéties sont ainsi vides d’intérêt mais d’un autre côté, on est quelque peu obligés de les accomplir, ne serait-ce pour gagner un maximum d’expérience et monter de niveau afin de pouvoir tenir tête aux différents adversaires.



Vient alors le second gros point noir du jeu : son gameplay. En tapant des ennemis au corps à corps, Gokû peut vaincre ses ennemis et gagner quelques points d’expériences. Le premier souci est d’abord la nature de ces adversaires qui, jusqu’à la période Namek, ne consiste qu’en des hordes de loups ou de dinosaures. Fort heureusement, l’ambiance réelle de la série se ressent davantage sur Namek qui propose une ambiance presque apocalyptique et instaure en guise de simples ennemis des guerriers de Freezer.
Le constat est néanmoins désolant puisqu’en plus de proposer des hitbox hasardeuse, le jeu impose au joueur une faiblesse désolante qui pousse le joueur à d’abord attaquer ses adversaires au loin, ou alors à les frapper puis fuir de peur de se faire mettre au tapis rapidement. Ainsi, on en vient à subir des phases de leveling conséquentes et peu enthousiasmantes pour espérer réduire l’écart de niveau face aux opposants les plus forts, les combats contre les boss eux-mêmes impliquent de les attaquer au loin et en traître à l’aide de boules de ki afin de rester en vie, et ce n’est pas les herbes de guérison qui changeront la donne.



Du côté des techniques, le coup de coup est le coup unique au corps à corps. Le joueur a d’abord accès à une boule de ki qu’il peut charger pour augmenter la puissance avant de débloquer la Morsure du soleil et enfin le Kamehameha, fonctionnant comme la technique de base mais en plus puissant. On se rappelle en effet tous qu’il s’agit de la fameuse technique de notre héros a appris chez Kaioh, à moins que les concepteurs du jeu n’en aient eu rien à faire de l’âme de la série. Enfin, le joueur est amené à voler… mais à quel prix ? La « Danse de l’air » est symbolisée par des points de déplacements aériens, et chaque déplacement vous sera cher d’un point entier. En sachant que le joueur n’en possède même pas dix au début de sa partie, comprenez que voler ne sert finalement à pas grand-chose.



Graphismes :
Le jeu n’est pas moche pour de la Gameboy Advance, il s’avère même coloré et très joli à l’œil. On apprécie même la modélisation de certains lieux, notamment Namek qui est assez réussi. Seuls quelques sprites sont un ratage et défigure quelques personnages dans les phases de dialogues, mais ce n’est pas ce qu’on retiendra le plus.

Durée de vie :
Le jeu n’est pas très long puisqu’une fois que le joueur s’est fait à son fonctionnement, cinq ou six petites heures devraient lui suffire pour en venir à bout, et ce même en accomplissant toutes les quêtes. Quant à la rejouabilité, elle est simplement inexistante puisque cet Héritage de Gokû n’a rien d’autre à proposer que ce qui l’est déjà dans la première partie. Comprenez alors que par son vide sidéral, le jeu ne divertit pas bien longtemps.

Jouabilité :
Grosse bête noire de ce premier épisode, le gameplay en pâtit à cause de hitbox hasardeuses et d’un non équilibre des forces entre le joueur et les adversaires. Au final, ce sont des parties de trappe-trappe qui attendent le fan de Dragon Ball qui espérait se plonger dans un bon jeu, sans compter que les quêtes annexes sont aussi inintéressantes que sans rapport aucun avec l’univers de Toriyama. Ce n'est jamais fun, difficile de s'amuser et ce même lorsque le jeu nous propose un labyrinthe sans queue ni tête dans un temple Namek sorti de nulle part.

Bande-son :
Les compositions sont originales et agréables à l’écoute. Les thèmes oscillent entre le guilleret et le dramatique une fois qu’un atteint la saga Namek. En somme, on ne baisse pas forcément le son au cours de notre partie puisque certaines musiques servent l’ambiance comme il se doit, c’est même l’un des seuls facteurs qui nous permettent de poursuivre le jeu tant celui-ci a facilement raison de nos nerfs.

Scénario :
Dans les grandes lignes, l’histoire est celle de Dragon Ball Z mais l’aventure se focalisant sur le point de vue de Gokû, tous les rebondissements de l’intrigue passent à la trappe et l’épopée consiste à aller battre les méchants sans jamais rien développer de plus. Les vrais moments scénarisés sont alors ces quêtes plus ou moins annexes où Gokû doit jouer les justiciers en tout genre, déroutant pour un jeu estampillé Dragon Ball…

En résumé :
Partant d’une bonne intention et même de quelques bonnes idées de base, ce premier épisode de l’Héritage de Gokû est finalement un ratage. Entre un gameplay à côté de la plaque et des idées qui ne cherchent jamais (ou rarement) à s’inspirer du manga ou de l’anime d’origine, il est difficile pour un fan de trouver chaussure à son pied, voir même pour un amateur de RPG en général. Heureusement, le second épisode jouit d’une bien meilleure réputation…
  

Chroniqueur: Takato


Note de la rédaction