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Détective Conan - Enquête à Mirapolis

Le test du jeu video:

Publié le Vendredi, 07 Novembre 2014

Franchise parmi les plus lucratives au Japon, le manga Détective Conan a été adapté sous quasiment tous les supports: série animée, films, oav, dramas, et bien sûr jeux vidéo. Si le nombre de jeux adaptés de l'animé ne manquent pas au Japon, Enquête à Mirapolis sorti sur Wii en 2009 demeure à ce jour le seul jeu de Détective Conan à s'être exporté hors de ses frontières. Et malheureusement, on n'a pas eu droit à l'un des meilleurs.

Tout commence alors que le détective Kogoro Mouri est invité à l'inauguration de Mirapolis, un nouveau parc d'attractions pour les enfants. Sa fille Ran, le jeune Conan Edogawa et les Detective Boys l'accompagnent, vite rejoints par Heiji Hattori, le détective lycéen d'Osaka, et son amie d'enfance Kazuha Toyama. L'événement prend toutefois une tournure inattendue et dramatique lorsqu'un cadavre est découvert sur le bord de la piscine, censée être fermée. Le détective Mouri prend l'affaire en charge et soupçonne très vite le PDG de l'entreprise qui dirige Mirapolis, Tadaki Kai, qui semble connaître la victime bien qu'il affirme le contraire. Conan et Heiji redoutent que ce ne soit que le premier d'une série de meurtres et décident d'enquêter de leur côté.

Enquête à Mirapolis nous propose donc d'incarner le jeune Conan Edogawa, alias le détective lycéen Shinichi Kudo rajeuni, au cours d'une aventure composée de quatre grands actes qui sont autant d'affaires à résoudre, le tout étant lié par un fil narratif qui gagne en consistance à mesure que l'histoire progresse. Le concept du jeu se compose essentiellement de deux grandes étapes: la récolte d'informations sur le crime qui consiste à examiner le lieu du meurtre en mode point and click ou à interroger les témoins disséminés à travers le parc afin de récolter de précieux indices. En réalité, l'investigation des scènes de crime se contente systématiquement d'un seul écran à examiner sans avoir besoin d'explorer les environs de manière plus large comme on s'y attendrait normalement dans un jeu de Détective Conan, ce qui est assez limité. De même pour la phase consistant à interroger les témoins qui se limite malheureusement aux personnages importants de l'histoire et non aux visiteurs qui auraient pu tout aussi bien être des témoins de circonstance. Mirapolis a beau être un lien immense à visiter et regorgeant de visiteurs, ces derniers font partie du décor et ils ne servent à rien: ils ne savent rien des meurtres, ils n'ont jamais rien vu d'étrange pour nous mettre sur la voie et discuter avec eux a autant d'intérêt que de parler à un PNJ dans un vieux RPG. Là-aussi, l'intérêt se révèle vite très limité. La dimension enquête déçoit donc pas mal alors qu'on était en droit d'attendre un jeu beaucoup plus développé sur cet aspect pour un titre qui se revendique de la licence Détective Conan.




Maintenant, une fois tous les indices récoltés, on entre dans la deuxième phase du gameplay où il s'agit de créer des chaînes de raisonnements logiques à partir des informations obtenues afin de faire avancer le scénario. Grosse déception là-aussi puisque, contrairement à ce qu'on aurait pu attendre d'un jeu de Détective Conan, il ne s'agit pas de tirer des déductions logiques à partir des informations récoltées. On a déjà tout: les informations, les conclusions à en tirer... Il s'agit juste de "mettre de l'ordre dans les idées" si on peut dire, de classer toutes ces informations en fonction d'un élément à prouver, afin de reconstituer le fil logique de la réflexion. Pas de nouveau rebondissement surprise issu des déductions de Conan donc, le joueur prend déjà connaissance de toutes les informations lorsqu'il interroge les témoins. Et du point de vue du gameplay, il est tout simplement impossible de perdre puisqu'en cas d'erreur le joueur doit simplement réessayer là où il a échoué, et on finit forcément tôt ou tard par trouver la bonne combinaison. La seule pénalité dans ce cas est un compteur qui comptabilise les chaînes de bonnes réponses successives et qui repart de zéro en cas d'erreur, son utilité se limitant à débloquer quelques bonus sans intérêt à partir d'un certain nombre, mais pas de barre de vie qui diminue à mesure des erreurs de raisonnement comme cela pouvait être le cas dans certains des autres jeux. La difficulté est donc tout simplement inexistante, d'autant que trouver les bonnes combinaisons n'a souvent rien de bien sorcier... du moins lorsque l'élément à démontrer est correctement expliqué (ce qui n'est pas toujours le cas, notamment lors du dernier acte où on ne nous donne parfois aucune information sur l'élément à démontrer, laissant le joueur déduire au hasard en fonction des informations dont il dispose). Enfin, histoire de limiter encore le risque inexistant que le joueur bute sur un élément, il peut utiliser un "indice Conan", sorte de triche complètement inutile qu'il peut acheter dans les boutiques avec des points récoltés en participant à des minijeux, et qui lui indique directement la bonne information à cocher. Voilà en gros pour l'essentiel du jeu ! Quelques phases intermédiaires proposent occasionnellement de varier un peu les objectifs, mais elles sont bien trop courtes, peu nombreuses et souvent sans grand intérêt.

Par ailleurs, j'avais évoqué plus haut le fait que Mirapolis est un immense parc à parcourir, mais en réalité ce n'est qu'à moitié vrai. Car si sa grandeur est impressionnante, l'intérêt à explorer le parc est virtuellement inexistant: il n'y a rien à y faire en dehors de l'intrigue principale et éventuellement de quelques minijeux, les décors sont bien trop vides et se ressemblent tous systématiquement, tandis que les figurants sont juste là pour nous donner artificiellement l'impression d'un endroit populaire et vivant. Ainsi, si le jeu nous donne superficiellement l'impression d'un parc gigantesque, il est en réalité bien vide et dénué de vie et le parcourir d'un lieu à l'autre devient finalement plus rébarbatif et lassant qu'autre chose. Peut-être est-ce pour cela que les développeurs se sont sentis obligés d'alléger le plus possible les déplacements du joueur à travers Mirapolis par tous les moyens possibles et imaginables: la possibilité de savoir directement où trouver l'un des personnages clés du jeu via la carte dans le menu, la possibilité de se téléporter instantanément d'un bâtiment à l'autre sans avoir à se taper tout le trajet, et même la possibilité d'aller rapidement d'un étage à l'autre d'un bâtiment grâce à l'omniprésence des ascenseurs. Et si tout cela ne suffisait pas, il y a même la possibilité d'utiliser le célèbre skateboard à énergie solaire pour accélérer les déplacements (l'autre gadget proposé, le badge des détectives, n'est là que pour la forme et n'a aucune utilité particulière). Tout cela allège considérablement les déplacements, permettant une progression plus fluide dans l'aventure sans toutes les longueurs qu'il y aurait eu autrement, mais cela gâche aussi complètement la dimension recherche du jeu puisqu'on sait déjà où trouver tous les personnages dans le parc (et si on ne le savait pas, on y passerait facilement deux heures pour trouver un personnage en fouillant tous les bâtiments, tous les étages, toutes les salles et toutes les chambres de l'hôtel, ce qui n'est pas tellement mieux). Et le joueur finit par devenir tellement dépendant de ce système que, les très rares fois où il doit réellement trouver un élément quelque part dans le parc sans qu'on le lui indique et sans même qu'on le prévienne, il croit en fait qu'il doit continuer à interroger les témoins pour obtenir de nouvelles informations et il finit par s'étonner de ne rien trouver de plus. Bref, tout cela a été bien mal pensé et, alors que le but était d'aider le joueur à la base, toutes les solutions trouvées n'ont fait qu'appauvrir ou alourdir davantage le gameplay. La véritable erreur a peut-être été justement de faire un décor aussi vaste alors qu'un environnement plus simple aurait permis de mettre davantage l'accent sur le gameplay plutôt que de s'embarrasser à chercher tous les moyens possibles pour alléger les déplacements.

Du point de vue des graphismes, c'est franchement assez médiocre, nous ramenant au début de l'ère Playstation 2 (pour rester gentil). Se balader dans Mirapolis n'a rien d'une promenade de plaisir en soi. La modélisation des lieux est très pauvre et épurée, et on a l'impression de revisiter sans cesse les mêmes décors vu que la quasi-totalité des étages et des chambres d'hôtel sont des copiés-collés des mêmes modèles. Quant à la modélisation des personnages, on pouvait craindre le pire avec l'hideuse cinématique d'introduction, mais heureusement le jeu n'en est pas encore à ce point. Ce qui ne change rien à la pauvreté des graphismes. On reconnait certes sans problème les personnages de la série et le style de designs propre à Gosho Aoyama, mais les modèles s'avèrent très pauvres et la caméra se maintient délibérément suffisamment éloignée des personnages pour éviter qu'on ne s'en rende trop compte. Mais le pire reste les animations s'avèrent encore plus archaïques que le reste, très minimalistes. Les expressions faciales des personnages restent ainsi figées et nos héros passent pour des ventriloques, tandis que leur gestuelle reste basique. Là-aussi, on se croirait revenu des années en arrière.




Mais si le jeu a en soi toutes les raisons de décevoir, il a tout de même quelques qualités qui pourraient suffire à contenter les fans de Détective Conan. En premier lieu, le scénario du jeu est assez réussi et très fidèle à l'esprit du manga de Gosho Aoyama avec des rebondissements qui ne cessent de renouveler régulièrement l'intérêt de l'histoire à chaque nouvel acte. L'implication du joueur dans la progression du scénario, bien que superficielle, le rend d'autant plus agréable à parcourir avec l'envie réelle d'arriver au bout, ce qui peut amener le joueur à se montrer un peu tolérant face à un gameplay sans saveur et à un jeu assez médiocre dans l'ensemble. Cela en vaut d'ailleurs la chandelle car l'histoire possède de vraies qualités et réserve quelques belles surprises, au point qu'elle aurait pu faire une bonne intrigue dans la série, même si malheureusement la récolte d'indices tend à nous dévoiler des éléments clés du scénario sans véritable travail de mise en scène autour, ce qui tend à gâcher l'impact dramatique de certaines grosses révélations. Le joueur n'est même pas amené à déduire par lui-même l'identité du coupable, elle lui apparait clairement au début de l'acte 4, même si les aficionados du manga ne manqueront pas d'essayer de la déduire dès l'acte 3 avant d'aller voir plus loin (il est même possible de se spoiler complètement le coupable dès le tout début du jeu en remarquant l'absence d'un certain personnage sur la carte, logique puisqu'il était en train d'accomplir son premier meurtre à ce moment).

Enfin, un aspect sur lequel le jeu excelle tout particulièrement est d'arriver à nous plonger complètement dans l'ambiance propre à l'univers de Gosho Aoyama. Tout le long du jeu, les scénaristes ont fait en sorte que le joueur se sente vraiment dans la peau d'un détective de génie piégé dans le corps d'un enfant et perçu comme tel par son entourage avec ce double-jeu permanent de la part de Conan dans la manière d'interroger les témoins et de réunir les informations dont il a besoin. Les interactions entre les personnages sont par ailleurs très fidèles aussi à l'esprit de la série avec notamment la relation "bromance" entre Conan et Heiji comme moteur de l'histoire alors que les deux détectives sont amenés à faire équipe pour résoudre cette affaire. Pour des raisons de gameplay, Kogoro Mouri est représenté sous son aspect le plus sérieux lors de cette enquête, parvenant à obtenir des informations importantes mais en tirant souvent des conclusions beaucoup trop hâtives et arbitraires. Il revient donc à notre héros de rectifier le tir avec ses propres déductions. Pour le reste, les personnages issus du manga demeurent quasiment tous des figurants, passant la majeure partie du jeu dans leur chambre d'hôtel pendant l'enquête et n'ayant ainsi que des rôles très minimes (nous donner des informations essentiellement). On doit toutefois noter l'absence surprenante de fan-service, le nombre de personnages familiers demeurant très limité (neuf en tout) alors qu'il aurait été facile de se laisser aller à en rajouter à foison. Dans le cas présent, est-ce un bien ou un mal, difficile de le savoir tant l'intérêt du jeu est déjà suffisamment pauvre comme ça là où un fan-service plus prononcé aurait pu apporter un surplus pour les fans, aussi superficiel et gratuit soit-il. Quant aux personnages originaux, ils sont dans l'ensemble très réussis, que ce soit l'intrigant Tadaki Kai, le fondateur de Mirapolis, la femme de chambre délurée qui se prend pour une détective de génie en fouinant dans les affaires des visiteurs, la troupe de magiciens prise dans un étrange triangle amoureux tout en devant faire face à leurs propres problèmes personnels, ou encore le comédien raté qui ne manque pas une occasion de placer ses jeux de mots tout pourris (certainement le personnage le plus hilarant du jeu, en grande partie aussi grâce aux réactions désabusées de Conan). Dans l'ensemble, un bon casting qui contribue autant à rendre l'histoire intéressante et prenante qu'à assurer l'immersion surprenante du joueur dans l'univers de Conan, tout cela avec le mystère et l'humour propres au manga de Gosho Aoyama. Certainement la plus grande réussite du jeu !




La même fidélité se retrouve du côté du son. La grosse surprise, c'est qu'on a droit pour une fois aux musiques originales de la série animée, ce qui est très rare dans les localisations occidentales où, pour des raisons de droits, les musiques originales présentes dans les versions japonaises sont souvent remplacées par des compositions originales sans intérêt. Ici, on est accompagné tout le long du jeu par les musiques officielles de l'animé ce qui est un vrai plaisir, même si on regrettera un emploi plus qu'abusif du thème principal de Détective Conan. Alors que je le trouve génial en soi et très entraînant, pour le coup on frise l'indigestion, ce seul thème étant présent pendant l'intégralité des phases de déplacements du jeu (seules les cutscenes et les mini-jeux proposent des thèmes différents) et ne cessant toujours de tourner en boucle. On connait tous cette sensation de lassitude en entendant les mêmes chansons à succès revenir en boucle sur toutes les chaînes de radio. Bah là, c'est exactement l'effet que ça produit, bien que ce thème soit excellent.

Enfin, pour le plus grand plaisir des fans, le jeu nous propose deux des doublages officiels de la série animée: les voix originales japonaises et les voix américaines. S'il est bien connu que la version américaine de Détective Conan (renommée Case Closed pour l'occasion) est une hérésie, entre les voix caricaturales et les noms américanisés (Rachel Moore, Richard Moore, Anita Hailey, Harley Hartwell...), la version japonaise est une véritable bénédiction pour les fans, permettant de retrouver les seiyus phares de la série tels que Minami Takayama (Conan Edogawa), Megumi Hayashibara (Ai Haibara), Akira Kamiya (Kogoro Mouri), Wakana Yamazaki (Ran Mouri), Ryo Horikawa (Heiji Hattori), Yuko Miyamura (Kazuha Toyama), Wataru Takagi (Genta Kojima), Ikue Otani (Mitsuhiko Tsuburaya) et Yukiko Iwai (Ayumi Yoshida), tandis que les rôles secondaires sont confiés pour les plus importants à d'autres valeurs sûres du doublage japonais tels que Rikiya Koyama (l'actuel interprète de Kogoro Mouri dans l'animé) ou encore Mamoru Miyano (Light Yagami dans la série Death Note). Un doublage d'exception servi par une traduction française très soignée de la part de l'éditeur Nobilis, proche des dialogues de la version française du manga, donnant ainsi vraiment l'impression de jouer à un épisode de l'excellente série animée.




Maintenant, du point de vue de la durée de vie, le jeu ne nous propose qu'une seule aventure répartie sur un total de quatre actes, ce qui équivaut en moyenne à sept heures de jeu en prenant son temps. Le jeu est donc très court, pouvant être bouclé en un après-midi, et le concept même rend le degré de rejouabilité proche de zéro (une fois la partie terminée, le joueur connait déjà toute l'histoire et il n'y a donc aucun intérêt à y revenir). Aucune quête annexe non plus en marge de l'intrigue principale pour tenter d'allonger un peu la durée de vie. Du coup, pour la doper artificiellement, le jeu nous propose quelques mini-jeux pouvant être accédés presque à tout moment de la partie, mais ces derniers s'avèrent au mieux d'un intérêt médiocre, au pire proche de l'injouable. Ces jeux permettent de gagner des points pour ensuite acheter des indices Conan (les fameuses "triches" inutiles) ou toutes sortes de bonus sans grand intérêt sur lesquels même les fans de la série rechigneront certainement à s'attarder. Bref, pas grand chose pour dynamiser le jeu de quelques heures de plus.

Il était évident d'entrée de jeu que ce jeu n'allait s'adresser qu'aux fans de Détective Conan et qu'on ne devait pas s'attendre à des merveilles en terme de durée de vie, mais on pouvait tout de même en espérer un bon jeu ne serait-ce que le temps d'une partie pour justifier au moins un achat en occasion, histoire de se divertir le temps d'un après-midi avec l'univers et les personnages phares de Gosho Aoyama. Seulement, sans aller jusqu'à le taxer de daube, le jeu se révèle bien trop médiocre et sans réel intérêt du point de vue du gameplay. Malgré l'immersion réussie dans l'univers de Détective Conan et une histoire intéressante et riche en rebondissements qui suffiront peut-être à contenter les fans le temps d'une partie, le jeu en lui-même est une vraie déception pour tout ceux qui espéraient enfin profiter d'un jeu vidéo basé sur l'univers d'une de leurs licences favorites. Il en est d'autant plus dommage que l'échec commercial et critique du jeu ait condamné toute possibilité de voir un jour les derniers opus sur consoles portables sortir chez nous alors que ces derniers, bien plus inspirés, proposent des expériences de gameplay plus intéressantes et plus proches de l'esprit du manga de Gosho Aoyama dans les phases d'enquête que ce qu'on nous propose dans cet opus Wii. La relation entre la licence Détective Conan et le public français n'a jamais été facile, aussi était-on surpris par l'initiative de Nobilis d'exporter un de ces jeux vidéo en France, et malheureusement ce premier contact fait figure d'essai raté. Si on ne peut que respecter l'initiative courageuse de cet éditeur, on regrette qu'il n'ait pas eu un meilleur opus à nous faire découvrir. Dommage car nul doute que cette franchise possède un énorme potentiel pour des jeux vidéo que cet Enquête à Mirapolis n'a pas su saisir par absence totale d'ambitions et d'idées de gameplay originales, passant complètement à côté de ce qui aurait pu potentiellement devenir un très bon jeu basé sur l'univers de la série. Clairement les intentions n'y étaient pas et c'est vraiment regrettable alors que les fans n'auraient pas demandé mieux que de pouvoir enfin profiter d'un vrai jeu sur Détective Conan.




Graphismes:
Les graphismes sont pauvres, les décors se ressemblent tous et manquent cruellement de profondeur et les animations sont archaïques. On n'a cependant aucun problème à reconnaître les personnages issus de la série animée, bien que la caméra se maintienne systématiquement à distance raisonnable pour nous épargner la pauvreté des modèles. La mise en scène générale est très pauvre aussi.

Son:

Si on s'épargnera volontiers le doublage américain, on retrouvera avec un plaisir immense les voix japonaises de la série qui bénéficie d'un casting très prestigieux. Le plaisir de retrouver aussi les musiques officielles de la série animée, une vraie rareté dans les localisations occidentales, est malheureusement atténué par l'emploi bâclé qui en est fait, le thème principal étant ressorti en boucle pendant plus de 90% du jeu et les autres ne faisant que quelques apparitions occasionnelles en fonction des situations.

Maniabilité:
Malgré quelques idées originales, le gameplay particulier des phases d'enquête de cet opus Wii ne sert pas du tout l'intérêt du jeu et la difficulté est inexistante. Les phases de déplacements ne présentent aucun intérêt et le jeu fait tout pour les alléger au maximum.

Durée de vie:
Si on ne s'attend bien sûr pas à un important degré de rejouabilité avec ce type de jeu, l'aventure ne prend en tout qu'environ sept heures de jeu et il n'y a pas grand chose d'autre à faire dans le parc en marge de l'intrigue. Quelques minijeux tentent de gonfler artificiellement la durée de vie mais ils ne présentent strictement aucun intérêt et certains sont proches de l'injouable.

Scénario:
Le gros point fort du jeu ! L'histoire est intéressante et très prenante et les scénaristes ont vraiment développé l'immersion du joueur dans la peau de Conan. Cela se ressent notamment dans ses interactions avec les autres personnages, traité comme un enfant tout en pensant comme un adulte, ou dans ses relations avec les personnages issus du manga qui ont été très fidèlement retranscrites. On nous donne vraiment l'impression de jouer à un épisode de la prestigieuse série animée.

Conclusion:
Pour une fois, un jeu vidéo Détective Conan quitte les frontières du Japon pour s'aventurer sur notre territoire et c'est malheureusement loin d'être un bon jeu. Entre un gameplay mal pensé et une réalisation globale très médiocre, les fans pourront toutefois se contenter du plaisir de participer pour une fois à une aventure dans l'univers de la série animée, fidèlement retranscrit à travers une très bonne histoire riche en rebondissements, des personnages dont les relations sont parfaitement retranscrites dans le jeu, ainsi que les voix japonaises et les musiques officielles. Car c'est bien là l'unique intérêt de cet Enquête à Mirapolis: jouer à un jeu qui ressemble à un épisode de Détective Conan. Et comme dans la série, il n'y a guère d'intérêt à revenir en arrière une fois qu'on connait le fin mot de l'histoire. Aussi, c'est un jeu voué d'office à prendre la poussière sur une étagère à l'issue d'une partie de quelques heures. S'il peut valoir le coup en occasion pour les gros fans vu l'absence d'autres jeux vidéo dérivés de la série sur notre territoire, on regrette surtout que l'unique opus qui nous ait été proposé n'ait pas été l'un des plus intéressants. Détective Conan mérite bien mieux que ça et les fans aussi qui ne voient guère leur patience récompensée avec un jeu aussi pauvre.
  

Chroniqueur: GlassHeart


Note de la rédaction