Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Jeudi, 01 Octobre 2015

L'intro de Crysis 2 vous place dans la peau d'un soldat, un Marine plus précisément. Un dénommé Alcatraz qui se retrouve à l'aube d'une mission qu'on devine capitale. A cet instant précis, le joueur ne sait rien du cataclysme qui est en train de se jouer au-dessus de sa tête, tout là haut dans la fourmillante Big Apple, la trépidante ville de New York. Et pour cause, notre héros et ses comparses ont élu domicile dans un sous-marin de la US Navy et se préparent à intervenir. Et comme une myriade de FPS, un évènement intervient et la bâtisse flottante se met à prendre l'eau de toutes parts, visiblement fracassée par une torpille ennemie. Après ce petit tutoriel d'apparat, vous vous retrouvez à la surface de l'Hudson, encerclé par des dizaines de débris. Dans le ciel, c'est la pagaille et la Statue de la Liberté au loin, semble en avoir pris pour son grade. Vos potes lâchent tous la rampe, aidés par les tirs fulgurants d'un vaisseau ennemi, et vous ne devez la vie qu'à un étrange individu habillé d'une combinaison étrange : un dénommé Prophet. Votre destin est sur le point de changer...



Nul n'est prophète en son pays

Par une pirouette d'envergure hollywoodienne, vous devenez le fameux Prophet, tout vêtu de sa nano-combinaison. Derrière cet accoutrement futuriste se cache un système basé sur le flux A.D.N, vous permettant de devenir un surhomme. Premier pas dans les ruines d'une vieille bicoque et New York la magnifique s'offre à vous. Forcément, ce n'est pas une promenade de santé qui vous attend. Une organisation appelée C.E.L.L vous courent après, afin de récupérer la superbe veste grise métallisée qui orne votre splendide poitrail. Dis comme ça, ça fait penser à de la bidoche, mais c'est justement pour éviter de vous faire trouer le derrière que vous allez semez la zizanie dans les troupes du C.E.L.L, qui sont bientôt rejointes par des aliens ou même l'armée. Pourtant, au départ, un simple flingue vous accompagne...



Nathan Gourde ? Ah Goulde pardon !

En quelques minutes, le scénario vous plonge dans la gueule du loup, dans le but de rejoindre un scientifique qui semble détenir un remède à tout ce bazar. Les premiers pas dans l'univers de Crysis 2 sont surprenants de maîtrise. Lorsque le joueur arrive dans le petit parc bordant l'Hudson, c'est une tarte visuelle qui s'offre à lui : effets de lumière à gogo, particules, hélico qui survole la zone, mer qui tangue, écrans de fumée, soldats qui scrutent les lieux…  mais nous y reviendrons. Il n'est pas question de rester contempler le paysage, (même si cela vous arrivera très souvent), vous avez une mission à accomplir. Très vite, les choses dégénèrent et New York, en plus d'être sous le contrôle des troupes du C.E.L.L, est la victime d'un terrible virus qui s'est propagé à la population. Niveau gameplay, Crysis 2 reste une valeur sûre avec des commandes qui réagissent instantanément et une ergonomie des boutons et de la croix qui permet d'atteindre facilement les fonctions de votre nano-combinaison . En revanche, ne vous attendez pas à une suite millimétrée de Crysis.


Le même en différent

Fini l'univers totalement ouvert du premier volet, Crysis 2 réutilise une formule éculée dans le domaine du FPS : la succession de zones. Mais nous arrêtons tout de suite ceux qui craignent un level design à la Homefront, on en est très loin. Ici, les environnements sont ouverts et vos objectifs peuvent être atteints de différentes manières. Par exemple, assez tôt dans le jeu, vous devez traverser toute une avenue et les troupes au sol sont absolument redoutables, à la fois dans la précision mais aussi dans leurs déplacements. Plusieurs choix s'offrent alors à vous. Vous pouvez choisir d'y aller en douceur, à coups de silencieux, ou au contraire, y aller de manière plus directe, tout en passant par les échafaudages, les égouts ou encore la rue. Ces diverses façons d'opérer offrent une immersion absolument géniale. De temps à autre, le jeu profite de couloirs pour vous poser, avant de repartir de plus belle. Par certains côtés, cela rappelle le mod phénoménal de Half Life nommé Rebellion, réalisé par deux Français. D'autant plus que l'intelligence artificielle, sans quelques couacs, s'avère surprenante.



Fire in the hole

L'ennemi ne se laisse pas faire, c'est le moins qu'on puisse dire. S'il arrive qu'ils vous regardent bêtement, foncent sur vous comme des débiles ou se bloquent littéralement, leurs réactions sont étonnantes. Ils n'hésitent pas à se fondre dans le décor, à vous contourner, à balancer des grenades, à se cacher derrière un pan de mur ou encore à déguerpir afin de vous surprendre plus tard. A partir du mode normal, l'ennemi demande une vraie approche stratégique et foncer dans le tas ne sert strictement à rien, à moins d'être suicidaire. Voir sans être vu, ce n'est pas simple. C'est là que les fonctions de la nano-combinaison se révèlent… très pratiques.


Par Toutatis et par Crysis

A l'inverse de ce cher Obélix, Alcatraz n'est pas tombé dans une marmite de potion magique. Mais tout comme le gaulois grassouillet, il se retrouve confronté tant bien que mal à l'adoption de la nano-combinaison. Outre l'armure qui permet de résister plus longuement aux rafales des tirs ennemis, le joueur peut adopter la furtivité, en devenant totalement invisible. Cela permet de traverser une zone infestée d'ennemis en douce, à condition de vérifier le niveau de charge de la jauge située en bas à droite. En plus de ces éléments, la combinaison que vous portez vous fait accéder à différentes options, facilitant votre quête.  Bruitages sonores indiquant la position de l'ennemi, silencieux, consommation ralentie de la jauge… etc, mais il faut avouer que cet ensemble n'est utile qu'en mode de difficulté le plus élevée. Parmi les éléments plus classiques, vous retrouvez la vision thermique et autres joyeusetés de ce genre, comme le HUD qui permet de scanner les environs.



Décrochage de mâchoire

Tout comme Crysis en son temps, Crysis 2  met une belle tarte. On pouvait craindre une variété des environnements mise à mal, mais Crytek s'en sort avec les honneurs. Les graphismes se renouvellent plutôt bien et on est souvent ébahis de l'impression de grandeur qui nous entoure. Choisir une métropole comme point d'ancrage géographique n'était pas une mauvaise idée, c'est une certitude. Visuellement, c'est sublime de bout en bout, avec des effets spéciaux dans tous les sens, qui donnent un rendu organique à la grande majorité des textures. L'animation assure, les bruitages sont impeccables et les doublages - en français - sont justes. Le CryEngine 3 a décidément de beaux jours devant lui… et nous qui prouvions craindre une version console au rabais, il n'en est rien, même si la version PC est un chouïa supérieure sur le plan visuel.


Un multi défoulant

Attendu au tournant, le multi de Crysis 2 détonne pas mal, même s'il ne réinvente rien à la formule connue de tous. Ce qui est appréciable, c'est que Crytek Studios  a veillé à développer un excellent système d'expérience, permettant de faire évoluer sa combinaison ou son arsenal. Plus vous jouez, plus votre équipement s'avère efficace. Dommage toutefois que les modes se résument à du match à mort (aussi bien en solo qu'en équipe), à un mode assaut (défendre ou attaquer une zone), à un Capture the Flag (capturer le drapeau de l'équipe adverse) ou encore à l'extraction qui consiste à récupérer toute une série d'objets. C'est classique mais à terme, on imagine que les serveurs seront bien remplis, tant l'ensemble assure le spectacle.



Le débat

Aussi bon soit-il, Crysis 2 va diviser car il fait les choses d'une manière différente de son aîné. Ici, on se trouve plus en présence d'un FPS comme on en voit assez souvent, avec une progression assez linéaire. On sent que les développeurs ont été un peu étriqués, preuve en est de la présence de véhicules (que le joueur peut conduire) qui ne servent pas à grand-chose. Crysis 2 n'est pas Crysis et s'adapte à sa base multi-support, c'est sans doute à ce niveau que la grogne sera la plus virulente. Sorti de là, c'est une vraie réussite, avec un solo de 8 heures très intéressant (ne vous attendez pas à une mise en scène innovante) et un multi qui prolonge le plaisir pour un bon moment. 

Note de la rédaction