Jeu Video - Actualité manga

Akiba's Trip - Undead & Undressed

Le test du jeu video:

Publié le Vendredi, 18 Novembre 2016

Quelque part dans Akihabara, un jeune otaku comme il en existe tant d'autres pensait être sur le point de faire la bonne affaire en dénichant une figurine collector ultra rare, mais se retrouve finalement séquestré par d'énigmatique individus, pieds et poings liés. Bientôt, le pauvre garçon se retrouve sur une table d'opération, sur le point d'être transformé en créature malfaisante. Il ne doit son salut qu'à l'arrivée soudaine d'une étrange jeune fille, Shizuku, qui parvient à le sauver en lui faisant boire un peu de son sang (en contact direct bouche-à-bouche, tant qu'à faire). Le bonhomme n'a pas vraiment le temps de capter qu'il vient de connaître le premier baiser de sa vie d'otak' puceau, car ce que lui déclare Shizuku va vite le placer dans une délicate situation : à l'instar de celle-ci, il est devenu une sorte d'Elu qui va devoir traquer la sombre et rampante menace s'immisçant dans le quartier : des vampires, qui s'y reproduisent en drainant l'énergie des passants. En tant qu'Elu, le gars que vous contrôlerez sera alors amené à rejoindre le groupe d'intervention d'Akihabara, qui a établi son camp dans un bar à manga pour préparer ses attaques. Attaques consistant essentiellement à... déshabiller les vampires, dont la peau ne peut supporter la lumière.



Aaaaaah, Akihabara, Akiba, le Quartier Electrique, paradis des geeks et otakus... AAvec un tel pedigree, rien d'étonnant à ce que ce célèbre quartier de Tôkyô se retrouve en vedette de jeu vidéo ! C'est ce que propose Akiba's Trip - Undead & Undressed, séquelle d'Akiba's Trip qui, lui, est sorti uniquement au Japon sur PSP en mai 2011. Undead & Undressed, de son côté, est d'abord arrivé en sur PS3 et PS Vita en novembre 2013 au Japon et en octobre 2014 en Europe, avant d'avoir droit à une adaptation sur PS4 en 2015. Le soft est développé par Acquire, que l'on connaît notamment pour la saga Way of the Samurai, et la saga semble avoir sa petite popularité au point d'avoir droit à une adaptation animée en 2017.

Comme son nom l'indique, le jeu se passe donc exclusivement dans le quartier d'Akihabara, et la perspective de s'y promener est sans nul doute l'un des gros arguments du jeu, d'autant que les développeurs ont clairement eu à coeur de reproduire le plus fidèlement possible les lieux ! Que ce soit dans l'agencement des rues et des boutiques, dans le nom de ces dernières, dans les spécificités de l'endroit comme les maid cafés, les écrans géants passant par exemple de vrais concerts d'idols (Acquire a eu à coeur de faire des partenariats), les nombreux panneaux et l'ambiance très geek et électronique, la plongée dans le quartier ne manque pas de détails et risque même de rappeler très facilement quelques souvenirs à celles et ceux qui ont déjà pu y aller. Au point que cette volonté de bien faire dans la retranscription fidèle d'Akiba pourrait réussir à faire oublier à une tranche de joueurs les nombreuses limites qui y figurent pourtant.



En tête de ces limites, le fait que bien que les rues d'Akiba ont été fidèlement reproduites, les intérieurs, eux, ne bénéficient quasiment jamais du même soin. Très, très rares sont les bâtiments dans lesquelles on peut rentrer à sa guise, ce qui finit par être frustrant. Sans forcément permettre de rentrer partout, il aurait été vraiment plaisant de pouvoir visiter plus en profondeur certains lieux.
L'autre problème sautera aux yeux de tout joueur dès les premières minutes : malgré toute la bonne volonté des développeurs, le jeu est techniquement complètement fauché. Les textures sont d'une laideur à faire peur, les problèmes d'aliasing et d'aplats de couleur sont omniprésents, tout comme les bugs de collisions avec les passants ou les murs devenant soudainement invisibles murs invisibles... C'est à peine digne d'un jeu d'arcade, sur PS3 c'est déjà très moche, et sur PS4 ça devient alors graphiquement complètement indigne. Terriblement décevant quand la boîte du jeu PS4 ose se targuer d'améliorations graphique qui, pour le coup, ne se remarquent pas du tout.
A cela, il faut ajouter les phases typées visual novel qui ne sont pas beaucoup plus jolies, les déplacement rigides (et pas du tout naturels) des personnages, une caméra qui n'en fait souvent qu'à sa tête en allant se planter dans des coins dont on ne peut la ressortit (me^me en utilisant le stick droit de la manette censé permettre de la bouger)... et des chargement incessants, qui se font après seulement quelques dizaines de pas ! Pour un jeu aussi limité techniquement, c'est difficile à pardonner, mais heureusement une option dans la mini-carte sur l'interface-smartphone (par ailleurs très confuse) permet de se téléporter d'un endroit à un autre quand la situation l'exige.



Avec tout ça, est-il quand même possible de s'amuser ? Hé bien, là-dessus, ce sera à vous de voir. Akiba's Trip a le mérite d'avoir un concept fun et décalé, à savoir vaincre les ennemis en les déshabillant en pleine rue (d'où le jeu de mot du titre trip/strip, ha ha ha), auxquelles s'ajoutent quelques autres missions d'autres genres mais elles n'ont plus pas bien glorieuses, comme aller prendre des photos pour un otaku. Le soft ne se prend évidemment pas au sérieux, pour s'en convaincre il suffit de voir certains dialogues ou la réaction des gens dans la rue, et dès lors s'installe une certaine ambiance qui donne envie de s'amuser. Hélas, même si la perspective est délirante sur le papier, le jeu souffre d'un gameplay qui s'avère vite très limité. Un point qui pourrait plaire à une partie des joueurs est le fait que l'on n'a pas besoin de beaucoup de touches : les joysticks pour bouger le personnage et la caméra, triangle pour avoir de l'aide, carré pour sauter, rond pour pousser les passants, croix pour interagir, et L1 pour passer en mode attaque (où tout ce que vous aurez à faire est de d'appuyer sur ces quelques mêmes touche pour foutre des beignes et arracher les différents vêtement). De ce fait, le soft est facile à prendre en main... pour ne jamais évoluer par la suite ! En plus d'être peu dynamique dans ses moments de combat, l'ensemble ne s'enrichit jamais de nouvelles réelles technique, ce qui fait que ça devient très vite très très répétitif et limité. Et ce, bien que vous pourrez effectuer différents types de strip-tease (en force, enchaîné, ou à l'unisson).



Un autre intérêt peut alors venir des différentes fins possibles selon les choix faits durant le jeu, ainsi que de l'aspect "collectionnite" qui se réveillera chez certains joueurs face à la possibilité de récupérer des nouveaux équipements et vêtements, voire de les fusionner.

Dans les nouveautés promises pour la version PS4, hormis les (non) améliorations graphiques, on trouve l'utilisation du pad tactile de la manette, de nouveaux dialogues, des interactions Livestream (ce qui est plutôt plaisant), ou encore un éditeur visuel qui vous permettra de changer certains éléments graphiques d'Akiba pour par exemple donner au quartier un look plus typé manga ou simplement plus allumé en modifiant las couleurs comme vous le souhaitez (et ça aussi, c'est plutôt sympa, même si ça n'enlève rien à la mocheté du jeu). Notons également que les DLC sortis sur les version PS3 et PS Vita sont inclus d'office. La principale nouveauté reste toutefois le mode Toybox, qui en gros vous propose de jouer en version "cheatée", en ayant déjà armes, vêtements et accessoires, à votre disposition, mais sans que cela n'ait de répercussion dans votre progression du jeu (impossibilité de sauvegarder, des débloquer des trophées...).



Scénario :
Disons-le clairement, le scénario n'est qu'un prétexte pour se promener dans Akiba et foutre les gens à poil dans une ambiance qui se veut fun. Pas grand chose à en attendre de plus.

Graphisme :
Bien que les développeurs affichent toute leur bonne volonté dans la transposition fidèle du quartier d'Akihabara, on sent malheureusement à chaque instant que le jeu est fauché. Ce n'est évidemment pas genre de jeu auquel on joue avant tout pour les graphismes, mais là, c'est vraiment très très limité...

Jouabilité :
D'un côté, une simplicité certaine dans la prise en main grâce à un nombre peu important de touches. De l'autre, aucun renouvellement, aucun enrichissement au fil du jeu, ce qui fait que ça peut vite devenir très répétitif, lassant et poussif, encore plus quand on prend en compte le rendu patauds des phases d'action.

Durée de vie :
Le jeu bénéficie d'une assez bonne durée de vie si vous ne vous lassez pas avant d'en arriver à bout, notamment grâce à ses différentes fins.

Bande-son :
Ah, il y a des musiques ? Plus sérieusement, le jeu manque cruellement d'une forte identité sonore, ce qui est dommage car ça aurait pu rendre les choses plus immersives. On retient essentiellement certains sons typiques d'Akiba, mais globalement ça reste assez pauvre.

En résumé :
De par sa virée dans Akihabara, son concept fun sur le papier et son gameplay sans prise de tête, Akiba's Trip - Undead & Undressed devrait tout à fait avoir de quoi plaire à une niche de joueurs pas trop regardants. Mais concrètement, difficile de vraiment passer outre la catastrophe technique et visuelle qui plombe souvent le tout.

Chroniqueur: Koiwai


Note de la rédaction