PETAUT Eric - Actualité manga

Interview de l'auteur

Je me suis récemment rendu à Lulu Berlu afin d'y interviewer Eric Petaut. Je tiens à remercier Eric d'avoir accepté de répondre à nos questions, ainsi que pour son accueil et celui de ses collègues.


 
Bonjour Eric. Pourriez-vous présenter Lulu-Berlu pour ceux qui ne connaîtraient pas le magasin?

Lulu-Berlu existe depuis 1995. Il s'agit d'un des premiers magasins de jouets de collection en France. Un des derniers à être encore debout également. Cela fait presque 20 ans que nous vendons des figurines et jouets issus de séries télé, dessins animés, bandes dessinées, films, donc que des personnages connus des années 60 à la fin des années 80.

Nous couvrons environ 700 thèmes et avons plusieurs milliers de jouets sur notre site en disponibilité réelle. Cela touche aussi bien les séries européennes, qu'américaines ou japonaises. Les séries vues en France et quelques autres un peu plus obscures qui ont traversées les frontières pour arriver jusque nous.

 


Qu'est-ce qui vous a incité à ouvrir Lulu-Berlu?

C'est une rencontre avec mon associé. On avait envie de faire quelque chose ensembles. A l'origine, Lulu-Berlu vendait moitié brocante à la mode, un peu industrielle, moitié jouets. Puis, nous avons fait beaucoup de voyages à l'étranger pour aller chercher des jouets qu'on ne trouvait pas en France. Evidemment, à l'époque il n'y avait pas internet, donc nous nous sommes rendus de façon répétée au Japon, aux Etats-Unis et en Europe, et nous avons développé le secteur jouets au fil du temps jusqu'à avoir 150 m² de surface dédiée.

Il était opportun d'agrandir le secteur jouets parce qu'il y avait beaucoup de demande. C'était le début des collections un peu "jeunes". A l'époque il n'y avait pas beaucoup de personnes qui s'intéressaient aux Maîtres de l'Univers par exemple alors qu'aujourd'hui c'est très demandé.



Quelle est la clientèle type de Lulu-Berlu?

On a différents types de clients. Il y a les nostalgiques de 30-40 ans qui représentent le gros de nos collectionneurs. Il y a aussi des gens de passage qui découvrent la boutique et qui ont des petits relents de nostalgie. Ils ne sont pas collectionneurs mais craquent pour un objet qu'ils avaient étant enfants ou qu'ils n'ont pas eu. Il peut également s'agir d'un jouet qui rappelle des souvenirs ou pour faire un cadeau à un copain nostalgique de telle ou telle série de figurines.

Il y a quelques clients de la tranche d'âge 20-30 ans qui sont plus intéressés par les nouveautés, par les figurines de jeux vidéo notamment.

 
 
Est-ce que cette tranche d'âge est intéressée par les figurines de cette époque pour une autre raison? Par exemple des étudiants en publicité qui seraient intéressés par le packaging.

Il y a quelques graphistes. Il y a aussi des personnes qui font du cinéma d'animation avec des figurines et recherchent des modèles très articulés pour recréer des histoires.

On rentre aussi dans le phénomène du jouet décoratif. Il y a des personnes qui achètent des jouets pour les poser sur une étagère ou les mettre dans leur bureau parce que c'est dans l'ère du temps, aussi parce que ce sont des jouets qui commencent à entrer aux musées. Il y a eu plusieurs expositions ces dernières années comme l'exposition "Des jouets et des hommes" au Grand Palais où on voyait pour la première fois les Maîtres de l'Univers ou Goldorak à côté de jouets du début du siècle. Cela a continué avec l'exposition Star Wars ou Marvel. Du fait de cette entrée aux musées, on commence également à voir les jouets en salles des ventes. J'ai notamment organisé trois ventes à Drouot dont la dernière a eu lieu au mois de Mai. C'est nouveau pour eux également. Drouot n'avait encore jamais vu de Stormtroopers ou de Goldorak rentrer chez eux (rires).




Vous avez été nommé expert pour évaluer les jouets des années 60-80. Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste votre rôle et dans quel but vous avez été nommé ?

Pour être nommé expert il faut être reconnu par ses pairs c'est à dire par une chambre d'experts spécialisée dans les objets d'art et antiquités. Le secteur que je représente est très nouveau pour ces gens là car je suis le premier expert nommé pour cette spécialité. Bien sûr il y a des experts nommés pour les jouets d'avant-guerre, pour les petites voitures mais pour la gamme de jouets qu'on représente je suis le premier.

Cela sert à valider la valeur d'un jouet, d'un état pour s'en servir auprès d'une assurance en cas de vol, incendie, sinistres en tous genres, succession, divorce, etc. C'est une garantie qu'on utilise en cas de coup dur.




Avez-vous suivi une formation particulière pour obtenir cette nomination ?

Oui et non. J'ai fait des études d'histoire de l'art. J'avais déjà une envie d'être dans l'antiquité un peu brocante mais je n'avais pas encore décidé de me spécialiser dans le jouet. La période qui m'intéressait était le vingtième siècle alors qu'il fallait commencer par l'Antiquité pour arriver à cette période. Sans dire que j'ai arrêté les études disons que j'ai ensuite pris les choses en main (rires).

Interview réalisée par Romu.