OKAMURA Noriaki - Actualité manga

Interview de l'auteur

Publiée le Lundi, 29 Août 2011

De passage à Paris au sortir de la Gamescom de Cologne, nous l'avons rencontré dans un grand hôtel parisien.

L’histoire de votre jeu se déroule à Paris, dans une période encore vierge d’adaptations vidéoludiques. Est-ce l’une des raisons pour lesquelles vous avez choisi notre capitale, ou bien d’autres villes étaient-elles candidates pour les aventures du Docteur ?

Noriaki Okamura : En premier lieu, j’adore Paris. Je suis né et j’ai grandi à Kyoto, où j'y ai appris son histoire en arpentant ses rues et ses monuments. Ce que j’aimais dans les villes européennes, c’était qu’elles avaient réussi à garder, elles aussi, cette part de leur patrimoine. J’ai toujours admiré cela. Après, pourquoi Paris ? Deux choses en particulier : ses kilomètres de catacombes, et bien sûr, ses nombreux bâtiments du dix-neuvième siècle. On ne m’a pas autorisé à visiter les catacombes, malheureusement, mais j’ai pu me rendre dans la capitale avec l’équipe de développement pour faire des repérages pour le jeu.

Docteur Lautrec fait partie de la première génération de jeux 3DS. Comment s’est passé son développement ? Le jeu étant à la base prévu sur DS, avez-vous rencontré des difficultés particulières, notamment avec l’utilisation de la 3D ?

Dès les premières étapes du développement, j’ai entendu que la 3DS allait arriver sur le marché. C’est toujours très difficile de développer un jeu sur une nouvelle plateforme. En ce qui concerne la 3D, nous avons trouvé des moyens pour que le jeu rende bien sans donner de nausées aux joueurs qui activeraient cette fonction. En comparaison de la DS, ce qui nous a bien aidés ici, c’était la possibilité d’avoir plus de mémoire pour les cartouches de jeu. Cela nous a permis de mettre bien plus de données sur les monuments de Paris par exemple.

Contrairement à un Layton qui ne repose pour ainsi dire que sur les énigmes, Docteur Lautrec a été conçu avec un système de combat basé sur de la stratégie. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Le système de combat fait appel à des créatures, que nous avons appelées les Animatus. Ce sont des créatures qui défendent les trésors que le docteur et son assistante Sophie doivent récupérer dans les catacombes de Paris. Pour les combattre, vous devez opposer un Animatus capturé à celui qui défend le trésor. C'est là qu'intervient la partie stratégique du jeu : vous devez placer vos Animatus capturés de telle sorte à ce qu'ils puissent combiner leurs attaques et ainsi frapper plus fort contre leur adversaire, vous donnant un avantage certain sur l’issue du combat. Il faut cependant faire attention, car un Animatus ennemi peut être tué si sa jauge de HP est vide, et donc ne pas être capturé. Il faut donc faire constamment attention à la zone bleue de la jauge située en bas de l’écran supérieur de la console.

Malgré une note plutôt élogieuse de la part de Famitsu (32 sur 40), votre jeu n’a pas su trouver son public au Japon avec moins de 10 000 unités écoulées depuis sa sortie. Le prix à payer pour une nouvelle franchise sur une nouvelle machine ?

Au moment de sa sortie, le marché de la 3DS n’allait pas si bien que ça au Japon. Les joueurs nippons préfèrent toujours acheter des licences qu’ils connaissent bien. Nous espérons maintenant que la baisse de prix permettra d’étendre significativement la base de consoles installées sur l’archipel.

Justement, la récente baisse de prix mondiale de la 3DS, et ses excellents résultats (près de 200 000 machines écoulées la première semaine) vous encouragent-ils à continuer à développer sur le système ?

Je dois penser en tant qu’homme d’affaire et endosser pour cela plusieurs casquettes en même temps : producteur, créateur, joueur. Mais je pense que la 3DS est une plateforme attirante, ce qui fait que je continuerais à développer des jeux dessus, que ce soit des nouvelles franchises, tout comme des franchises existantes.

Enfin, quels sont vos projets futurs ? Avez-vous actuellement des jeux en développement ?


Je suis en effet en train de travailler sur un nouveau jeu, qui est également une nouvelle franchise. Mon souhait serait d’ailleurs de continuer les aventures du Docteur Lautrec, mais nous devrons attendre les résultats européens pour cela. J’aimerais étendre la franchise à d’autres villes, par exemple, et les intégrer dans le logo comme c’est déjà le cas avec la tour Eiffel dans Les Chevaliers Oubliés. J’espère beaucoup que les Français apprécieront mon jeu lorsqu’il sortira en octobre prochain !

Nous l’espérons tout autant. Merci beaucoup de nous avoir accordé cette interview !