NoGoD - Actualité manga

Interview de l'auteur

Shinkou Shuukyou Gakudan NoGoD, ou tout simplement NoGoD, fait partie de ces représentants modernes du heavy-metal japonais rattachés au mouvement Visual Kei par leur esthétique très marquée. Composé de cinq membres que sont Danchou au chant, Kyrie et Shinno aux guitares, Karin à la basse et K à la batterie, le groupe soufflera sa dixième bougie courant 2015. Mais fait plus marquant pour nous, français, la troupe s’est présentée pour la première fois à son public de l’hexagone au cours de Japan Expo quinzième impact. Pour nous, ce fut l’occasion idéale pour rencontrer ces cinq artistes hauts en couleur, à travers une entrevue teintée de bonne humeur.
      
      
   
     
Manga-News : Vous avez récemment sorti votre nouveau mini-album, Shikisai, qui est un remake. Pourquoi avez-vous ressenti un besoin de revenir aux origines du groupe ?
Danchou : Le concept de ce mini-album, c’est les quatre saisons de l’année. Le printemps, l’automne et l’hiver sont des chansons qui existaient déjà tandis que celle de l’été venait juste d’être écrite. Pour nous, l’occasion se présentait de réunir ces quatre musiques sur un seul disque.
  
   
Un nouvel album sort au mois de septembre. Pouvez-vous nous en parler ? Comment avez-vous travaillé dessus ?
Danchou : Cet album est vraiment particulier car il n’a pas de concept. On a écouté toutes les chansons qui nous ont été proposées, puis on les a sélectionnées au hasard.
  
   
C’est une question qui s’adresse à Danchou, le chanteur. Dans l’émission Mujack, vous vous êtes dit fan des BiS, un groupe qui vient de se séparer. Pouvez-vous nous en parler ?
Danchou : Je pense qu’ils sont au plus haut de leur carrière et que c’est le bon moment pour arrêter. Par chance, je quitte la France le 8 juillet et je pense aller voir leur dernier concert au Japon.
  
   
Vous avez dernièrement participé aux compilations V-Anime Collaboration, version homme et version femme. Comment en êtes-vous venus à prendre part à ces projets ?
Danchou : A la base, ce sont les créateurs de ce projet qui nous ont sollicités, car ils aimaient notre musique et pensaient qu’elle était adaptée aux génériques d’anime. Nous avons ainsi eu droit à deux chansons, Sousei no Aquarion pour la version homme, et La Rose de Versailles pour la version femme. On a trouvé cette expérience vraiment bénéfique.
     
   
   
      
Votre musique est rattachée au mouvement Visual Kei qui prône la liberté. Selon vous, qu’est ce qui rend votre musique unique ?
Danchou : On écoute très peu de Visual Kei et davantage de musiques internationales. C’est sûrement cette influence qui donne à NoGoD son originalité.
  
   
Individuellement, quand vous êtes-vous intéressés à la musique, et quand avez-vous décidé de devenir professionnels ?
Shinno : Quand j’étais étudiant, je ne voulais pas particulièrement être professionnel. J’ai poursuivi car la musique est quelque chose que j’aime beaucoup.
Karin : C’est venu comme ça. Je voulais juste faire de la musique.
K : J’ai commencé la batterie à 12 ans. Pour mon envie de devenir pro, je ne sais pas vraiment…
Kyrie : J’ai commencé la guitare à 14 ans. Alors que je préparais ma rentrée à l’Université, je me suis questionné sur mon projet professionnel, et il s’avérait que j’aimais vraiment jouer de la guitare. J’ai donc continué à en pratiquer.
Danchou : Pour ma part, j’ai commencé tôt à fredonner des paroles de heavy-metal. C’était mon destin d’en chanter.
(Rires généraux)
   
   
Les paroles de vos chansons Sakura et Saikou sont très profondes et ont été écrites lorsque vous étiez jeunes. Or, vous avez récemment déclaré que vous ne serez plus en mesure de produire de telles paroles. Pensez-vous que votre expérience a bridé votre sensibilité ? Ou le fait d’être connu a-t-il engendré une certaine pudeur dans vos émotions ?
Danchou : C’est vrai que j’avais environ 10 ans lorsque j’ai écrit ces chansons, et je pense que c’est pareil pour tout le monde : quand on relit un ancien journal intime, on a un peu honte. C’est la naïveté de mon âge qui m’a permis d’écrire ces paroles. Ayant maintenant 30 ans, j’ai acquis une certaine maturité et je pense pouvoir écrire des chansons plus adultes.
   
    
Si vous deviez choisir une chanson parmi votre discographie dans le but de faire connaître NoGoD a un non-initié, laquelle choisiriez-vous ?
Shinno : Kakusei.
Karin : Kamikaze.
K : Kakusei.
Kyrie : Kakusei !
Danchou : Kamikaze.
(Rires généraux)
   
   
Comment se déroule la composition d’un morceau ? Est-ce un travail individuel ou plutôt collectif ?
Kyrie : C’est en général une seule personne qui se charge d’un morceau. Pour ce qui est de mon cas, j’écris puis je commence à mixer et arranger la chanson.
   
   
Quelles sont vos inspirations visuelles et musicales ?
Danchou : Concernant les costumes, nous n’avons pas de modèle précis car nous voulons faire quelque chose que les autres ne font pas.
Kyrie : Musicalement, ça dépend des chansons et des albums. Par exemple, pour l’album V sorti l’année dernière, nous avons pensé à un style particulier. On a alors écouté les artistes qui pouvaient nous guider dans cette direction-là.
   
   
Quel est votre plus grand accomplissement en tant que groupe ? Et votre objectif futur ?
Danchou : Nos plus belles réussites changent tout le temps. Par exemple, notre exploit le plus récent est notre concert à Japan Expo, car le public français est vraiment formidable. Ça nous a touchés. Et avec le showcase d’aujourd’hui, je pense que nos sentiments changeront à nouveau. J’ai enfin compris que notre musique a traversé les océans.
Nous aimons énormément la musique européenne, aussi notre grand rêve serait de faire une tournée sur ce continent. Après avoir acquis cette expérience, on aimerait revenir au Japon et gagner en notoriété.
   
    
    
Vous parlez beaucoup de musique étrangère, mais que pensez-vous du courant moderne de la musique japonaise ?
Danchou : Je pense que le Japon est en meilleure posture que les autres pays, et ce malgré le manque de popularité des groupes. On peut voir que les ventes de CD n’arrêtent pas de diminuer, mais l’engouement lors des concerts japonais est toujours très présent.
      
    
Vous attendiez-vous à un tel engouement de votre musique en France ? On a par exemple vu des cosplay dans le public du concert d’hier…
Danchou : C’est vrai qu’il y avait des cosplayers mais parmi-eux, deux étaient japonais et un italien. Bien que nous n’ayons pas sorti beaucoup de disques, on a ressenti l’enthousiasme du public lors du concert d’hier. La France nous a montré que ce que nous faisons est quelque chose de bien.
    
    
En mars 2015, vous fêterez vos 10 ans d’existence. Avec du recul, comment jugez-vous le chemin parcouru et l’évolution de votre carrière ?
Danchou : Ça nous a paru plutôt court, malgré la lenteur de notre évolution. Ces dix premières années nous ont donné les acquis pour continuer trente voir quarante ans.
    
     
Etes-vous fans de manga, d’anime, voir de jeux vidéo ? Lesquels ?
Danchou : Nous aimons tous les manga, dessins animés et jeux vidéo bien entendu.
Kyrie : Pour ma part, c’est Battlefield 4. J’aimerais vite rentrer chez moi et y jouer.
K : Les Vocaloïd.
Shinno : Les jeux sur smartphone.
Karin : Les séries où des hommes font l’amour… Je rigole ! (Rires généraux)
Danchou : J’adore Gundam, particulièrement Gundam Unicorn qui est très récent. En octobre, une nouvelle série va débuter, je suis impatient de la découvrir !
   
   
Avez-vous un message à faire passer à vos fans français ?
Danchou : Je vous remercie d’écouter NoGoD, que ce soit par les disques, internet ou la télévision. Nous voulons vraiment revenir en France, alors n’hésitez pas à nous encourager.
Karin : Excusez-moi, je vais parler un peu fort… 
(Karin se met à crier en citant les noms des membres de la famille de Danchou, s’ensuit des rires généraux).
Danchou : C’est Karin qui fait son sketch ! En fait, Hamamori est mon père et Keiko est le nom de ma mère.
Karin : Veuillez m’excuser…
   
    
    
Remerciements au groupe NoGoD, à leur interpète et accompagnateurs, ainsi qu'à l'équipe de Japan Expo.
   
Mise en ligne en octobre 2014.