KODAMA Yûki (H) - Actualité manga

KODAMA Yûki (H) 小玉有起

Interview de l'auteur

Publiée le Dimanche, 18 Octobre 2015

A l'occasion du Salon du Livre de Paris, les éditions Kurokawa nous ont proposé de rencontrer Yûki Kodama, auteur du shônen vampirique et iconoclaste Blood Lad, et qui a participé à de nombreux niveaux au projet crossmedia Hamatora. Derrière le mangaka, nous avons découvert un lecteur passionné, comme le laissent transparaître les nombreuses références disséminées dans ses mangas...
   
   
   
   
Bonjour M. Kodama. Dans votre manga Blood Lad, on note de nombreux clins d'oeil à des séries cultes. Dans votre jeunesse, quels sont les mangas et auteurs qui vous ont le plus influencé ? 
C'est une question qui revient souvent, mais je retiendrais surtout Akira, Dragon Ball et YuYu Hakusho.
  
  
Aujourd'hui, êtes-vous encore un lecteur assidu, malgré votre travail ? Quels sont les œuvres que vous appréciez aujourd'hui ?
Aujourd'hui, je n'ai plus beaucoup le temps d'aller m'acheter des mangas, mais je scrute toujours la sortie des Hunter x Hunter ! Sinon, mon coup de cœur du moment, c'est Scott Pilgrim.
  
  
Appréciez-vous d'autres bandes-dessinées occidentales ?
Je suis très intéressé par la BD franco-belge ou les comics. Malheureusement, ce sont des ouvrages très difficiles à trouver au Japon, ils sont assez rares dans nos librairies. 
  
  
Le vampire est, comme Staz le dit, souvent représenté de manière élégante et est souvent l’objet de romance afin d’en faire un monstre délicat. Au contraire, Staz est un otaku qui prend difficilement les choses avec sérieux… Comment en êtes-vous venu à rompre à ce point avec l’image classique du vampire ?
Lorsque j'ai commencé à travailler sur la série, je me suis rendu compte de la quantité d’œuvres traitant le thème du vampire. Je souhaitais me démarquer en proposant un héros à contre-courant des clichés habituels. Mais comme tout le monde s'engouffre dans la même image, ce fut finalement assez facile de le détourner !
  
  
D'ailleurs, quel est votre regard sur la mouvance de romances adolescentes que l'on connait depuis quelques années, notamment la saga Twilight ?
La mode des vampires ne peut être que bénéfique à ma série ! D'ailleurs, on dit souvent que ma série est un « Anti-Twilight », mais je pense que même les amateurs de cette série se reconnaîtront dans quelque chose qui est son total opposé.
   
  
Assez vite, on se rend compte que Blaz, le frère de Staz, nourrit d’étranges projets. On comprend alors que l’histoire est réfléchie à l’avance. A quel point anticipez-vous les évènements à venir ?
Au début de la série, j'étais parti dans une totale improvisation. Ne sachant pas combien de temps allait durer le manga, je ne me souciais pas trop de la suite. Puis, quand la série a trouvé son public et que j'ai compris qu'elle allait tenir plus longtemps, je me suis mis à réfléchir à la trame globale de mon scénario.
 
  
Pour aller plus loin, savez-vous déjà à quoi ressemblera la fin de la série ?
Oui, je sais à présent comment je souhaite achever l'histoire, et je fais en sorte que l'on s'y dirige doucement mais sûrement...
  
  
  
  
En 2010, Blood Lad a été adaptée en une courte adaptation animée. Dans quelle mesure avez-vous été impliqué pour créer la série ?
J'ai essentiellement participé au projet en tant que consultant. Je n'ai pas imposé de directives franches, mais l'équipe de l'anime est souvent venue me demander des conseils, notamment au niveau de l'adaptation du scénario. Mais mon rôle est resté relativement mineur.
  
  
En comparaison, Hamatora est un projet dont les deux versions (manga et anime) ont été conçues en parallèle. Pouvez-vous nous en dire plus ? Quelle a été votre implication, côté animé ?
Les débuts du projet Hamatora ont été assez particuliers : lorsqu'on m'a sollicité pour le projet, il n'y avait encore rien de fait. Il n'y avait pas encore d'histoire, mais juste une liste de personnages rapidement définis, que l'on m'a demandé de dessiner à partir de ces quelques éléments. C'est seulement une fois que les personnages ont pris vie que le scénariste a commencé à inventer le récit.
  
  
La conception du manga s'est-elle déroulée au même moment ?
C'est un peu plus compliqué que ça : j'ai en effet commencé à dessiner le manga, qui devait débuter avant l'anime. Mais, entre temps, le scénario de l'anime a été complètement revu ! J'ai donc dû tout jeter et recommencer de zéro ! Et au final, c'est l'anime qui est arrivé avant.
  
   
Est-ce pour cela que le manga est devenu une préquelle de l'anime ?
C'est une des raisons, mais nous voulions surtout que les lecteurs/spectateurs puissent commencer à leur guise par l'anime ou par le manga, les deux récits pouvant se découvrir indépendamment.
  
   
  
  
Avez-vous été consulté sur le reste des produits autour d'Hamatora ? (jeu vidéo, roman...)
J'ai surtout été approché au départ pour le lancement de l'anime, mais mon implication sur la suite a été bien plus réduite. Aussi je me suis surtout concentré sur le manga, et je n'ai pas participé aux autres déclinaisons.
  
   
L'anime étant prolongé avec la saison 2, Re : Hamatora, une suite est-elle prévue pour le manga ?
A l'heure actuelle, rien n'est envisagé à ma connaissance, pour ma part je n'ai rien prévu de ce côté.
  
  
Quels points retenez-vous de ces premiers pas dans le monde de l'animation ? A l'avenir, avez-vous envie d'y retourner ?
Je retiens beaucoup de positif dans ces deux expériences, et cela m'a tellement plu que je participe actuellement à un nouveau projet... Mais je ne peux pas encore vous en parler !
  
  
Revenons à Blood Lad avec son spin-off humoristique, Bloody Brat… Comment est né le concept de cette série dérivée ?
L'idée est venue de mon responsable éditorial, M. Kato, et j'ai tout de suite été emballé par son idée.  De plus, c'est lui qui a suggéré de confier le dessin à Kanata Yoshino, un vrai fan de Blood Lad. Je n'ai pas trop le temps de m'en préoccuper, mais je leur fais pleinement confiance !
   
   
Remerciements à Yûki Kodama et à Grégoire Hellot, directeur éditorial des éditions Kurokawa.