KIM Byung Jin - Actualité manga

KIM Byung Jin キムビョンジン

Interview de l'auteur

A l'occasion de la sortie du 4ème opus de Warlord, nous vous proposons de découvrir notre interview de l'auteur de la série, Kim Byung Jin, qui était l'invité des éditions Ki-oon au festival Japan Expo en juillet dernier !
 

 
 
Manga-News : Bonjour et merci de nous avoir accordé cette interview ! Après Chonchu, vous avez travaillé sur Jackals, une série à destination du marché japonais. Comment ce projet est né ?
Kim Byung-Jin : En vérité, pour être honnête je n'avais pas l'intention de travailler sur la série Jackals. Je suis arrivé sur ce projet de façon imprévue. Initialement, je devais travailler sur une adaptation en manhwa de Final Fantasy mais ce projet a finalement été annulé. Dans le même temps, on m'a parlé du scénario de la série Jackals, qui était prêt. Il manquait juste un dessinateur. Intéressé par le scénario, j'ai donné mon accord pour réaliser les dessins et en définitive le projet s'est monté en à peine deux mois, ce qui est très rapide par rapport à un projet nippon où il faut normalement compter une année de préparation en moyenne avant un lancement.


Comment s'est déroulée votre collaboration avec le scénariste Shinya Murata ? Est-ce que vous vous êtes vus ou avez-vous travaillé à distance ?
Au début de notre collaboration, nous avons bien évidemment beaucoup communiqué et j'ai donc fait plusieurs voyages au Japon pour parler directement avec Shinya Murata, surtout dans le cadre de la réalisation du premier tome. Ensuite, nous avons atteint notre « rythme de croisière » et n'avons plus communiqué que par mails ou par téléphone.
 
 
 
Jackals est marqué par le design incroyable des armes des personnages. Comment les avez-vous conçues ? Êtes-vous passé par un travail de documentation pour leur élaboration ?
Je n'ai pas fait de travail de recherche particulier, je me suis plutôt inspiré des visuels qui m'ont marqué tout au long de ma vie. Ainsi, j'avais en tête depuis très longtemps le design d'Alligator, l'arme géante utilisée par Nichol.


Toujours dans Jackals, on peut évoquer le lieu où se déroule l'action : Cicero City. Une ville rongée par le crime, la corruption, les organisations criminelles... Avez-vous eu des inspirations particulières pour retranscrire l'aspect mafieux et débauché de cette ville ?

En fait cette ville fait partie de l'univers original de Jackals tel qu'il était présenté dans le scénario de Shinya Murata. C'est un monde qui se positionne juste après l'industrialisation et est très chaotique. Mais après réflexion et un peu de recul, je trouve que cette représentation fait que la ville manquait trop de réalisme.


Entre Jackals et Warlord, on note des différences dans votre style graphique. Dans Jackals, le trait est assez brutal, épais et fourni, tandis que pour Warlord, le trait est plus fin, plus dynamique. Ce changement est-il voulu ou marque-t-il simplement une évolution de votre style graphique ?
Les deux : Volonté et expérience !
En fait, pour être plus clair concernant Jackals, l'histoire se déroulait dans un univers fantastique que j'ai imaginé très brutal. Pour refléter cette ambiance, il fallait que les traits soient épais et chargés de force, exactement comme pour Chonchu. Tout le travail a ainsi été manuel.
Pour Warlord, je me suis mis à travailler à l'ordinateur, ce qui demandait d'autres compétences graphiques. En conséquence je me suis entrainé à avoir un style mieux adapté au travail informatisé.
 
L'auteur en pleine dédicace.
© Ki-oon


Dans Warlord, pour le design des personnages, est-ce que vous avez eu des influences particulières ?
Lorsque je me prepare à dessiner un titre, je n'ai pas pour habitude de faire des recherches particulières, je m'inspire essentiellement de mon vécu, comme le cinéma, la musique, la mode... tout ce que je vois en fait !
Ainsi, pour le design d'un personnage ou d'une arme, je fais un mix de ce j'ai pu voir et je m'en inspire.


Dans Warlord, les démons et leurs chefs les Lords ressemblent un peu à des orcs et ont un look impressionnant. Comment ont-ils été élaborés ? D'autres créatures monstrueuses vont-elles bientôt apparaître ?
Étant un grand amateur de jeux vidéo et de romans de fantasy, j'ai voulu que le design des démons de Warlord ressemble à celui des orcs qu'on rencontre communément dans ces deux domaines. D'ailleurs, pour Warlord l'idée était que l'univers de la série puisse être assimilé petit à petit à celui de Donjons et Dragons, mais dans une mouvance plus orientale.
Concernant les autres créatures, je ne peux pas vous en dévoiler trop mais prochainement dans l'histoire vont apparaître les Ryongs, qui sont des esprits et représentent une autre caste que celle du peuple démon.
Dans Warlord, les Ryongs seront un peuple très minoritaire et ils ne sont pas une grosse force militaire comme les démons, mais ils auront néanmoins un grand rôle à jouer !

Scène d'ouverture dans Warlord, marquée par une attaque de démons.
Pour rappel, vous pouvez lire un extrait de Warlord en cliquant ICI.


Dans Warlord,  nous avons remarqué que les combats étaient stratégiques. On a des attaques de percée, des formations défensives, des attaques à cheval... Comment procédez-vous pour retranscrire ces différentes attaques ?
C'est mon service militaire qui m'a permis d'avoir les connaissances nécessaires à la retranscription de ce genre de scènes ! En Corée du Sud le service militaire, qui dure en moyenne deux ans, nous permet de nous familiariser avec ces notions.


Avec Jackals, vous avez été publié au Japon, tandis que Chonchu et Warlord se destinent au marché coréen. Quelles principales différences avez-vous remarqué entre les systèmes d'édition japonais et coréen ?

Déjà, le plus gros problème lorsque j'ai travaillé sur Jackals a été de ne pas parler japonais.
Enfin, pour répondre à votre question je dirai que l'édition au Japon est comparable à une gigantesque machinerie perfectionnée et puissante, tandis qu'en Corée il y a moins de moyens mais énormément de passion.


Remerciements à Kim Byung Jin, à sa traductrice ainsi qu'aux éditions Ki-oon.