IWASA Yuko - Actualité manga

Interview de l'auteur

Publiée le Dimanche, 23 Octobre 2016

L’édition 2016 de Japan Expo a tenu à célébrer les 30 ans de Saint Seiya en grandes pompes, et c’est notamment autour de la série The Lost Canvas que se sont articulées les festivités. En effet, outre la présence de Shiori Teshirogi sur le salon, ce sont Yuko Iwasa et Osamu Nabeshima, respectivement character-designer et réalisateur de la série, qui ont répondu présent. Tous deux ont accepté de nous rencontrer au cours d’une interview qui a permis de mettre en lumière leur rapport à Saint Seiya et les spécificités de leurs métiers dans l’animation.


Bonjour Mme Iwasa et M. Nabeshima. Pouvez-vous d’abord nous parler de vos parcours dans le monde de l’animation japonaise ?

Osamu Nabeshima : Je regardais beaucoup de séries d’animation et je sortais d’une école de design. Le monde de l’anime m’intéressant beaucoup, je l’ai intégré.

Yuko Iwasa : C’est un peu pareil pour moi. J’aimais beaucoup les anime et je me suis dit qu’au lieu de les regarder, pourquoi ne pas contribuer à leur conception ?


Respectivement, quelles furent les difficultés rencontrées dans l’adaptation du manga de Teshirogi-sensei ? Mme Iwasa, comment êtes-vous parvenue à retranscrire le style très fin de la mangaka ?

Yuko Iwasa : Le dessin de Teshirogi-sensei est très détaillé. J’ai éprouvé, au départ, quelques difficultés quant aux détails très nombreux sur les armures sachant que lors de la mise en couleur, on perd souvent une partie de ces détails. J’ai réfléchi à dessiner les armures en fonction de leurs colorations et des ombres. J’ai fait pas mal d’essais, qui se sont soldés par beaucoup d’échecs, mais j’ai fini par obtenir le résultat voulu.


M. Nabeshima, la question serait plutôt la manière dont vous avez pensé l’œuvre d’origine en terme de réalisation.

Osamu Nabeshima : J’ai fidèlement suivi le manga pour l’adaptation. J’ai finalement fait peu de véritable adaptation afin d’être le plus fidèle possible au manga de Teshirogi-sensei.



The Lost Canvas a un format atypique pour une série d’animation Saint Seiya puisqu’elle consiste en deux saisons d’OAV. Pourquoi ce format plutôt qu’une série télévisée ?

Osamu Nabeshima : Je ne peux pas apporter de réponse exacte puisque la décision fut prise par les producteurs. Mais peut-être qu’à l’époque, il n’y avait pas de possibilité de diffusion télévisée, raison pour laquelle le format vidéo a été choisi.


Dans l’hypothèse où The Lost Canvas reprendrait, aimeriez-vous être de la partie ? Plus globalement, aimeriez-vous participer à un autre projet Saint Seiya ?

Osamu Nabeshima : Si une suite était prévue, nous voudrions bien-sûr y participer.

Yuko Iwasa : Si c’est un nouveau projet Saint Seiya, pourquoi pas ? Personnellement, j’aimerais bien, il faudrait simplement voir si le projet nous correspond.


Quel regard avez-vous sur le résultat final qu’est l’anime Lost Canvas ? Est-ce qu’une scène vous a rendus particulièrement fiers de ce résultat ?

Yuko Iwasa : Ca fait bien longtemps mais s’il y a une scène que j’ai particulièrement apprécié, c’est celle où Dôko entre en confrontation avec Alone.


Etiez-vous adeptes de la saga Saint Seiya avant d’arriver sur The Lost Canvas ?

Osamu Nabeshima : Je connaissais Saint Seiya car j’avais lu le manga et regardé certains épisodes du premier anime.

Yuko Iwasa : Je ne connais que l’œuvre animée mais pas le manga.



M. Nabeshima, vous avez aussi travaillé sur des films Détective Conan. Dans quelle mesure le travail sur un film cinéma est différent de celui sur une série, en terme de quantité et d’approche ?

Osamu Nabeshima : Il y a d’abord plus de temps et surtout plus d’argent, c’est une certitude. (rires)

Pour Détective Conan, c’est un film à suspense où il faut créer une atmosphère qui tienne sur deux heures. Chaque film de Conan est un thriller. Sur la série télévisée, on peut étaler ce suspense et le récit sur deux ou trois épisodes et même si la durée totale est la même qu’un film, le processus de diffusion est différent. Un film cinéma implique de tenir en haleine son spectateur de manière continue tandis que nous avons plus de marge sur un épisode télévisé.


Mme Iwasa, vous avez réalisé le character-design de différents anime. Un exemple impressionnant est celui du film Yowamushi Pedal qui a un style atypique. Comment parvenez-vous à intégrer votre touche personnelle à un design quand il s’agit d’une adaptation ?

Yuko Iwasa : Saint Seiya – The Lost Canvas et Yowamushi Pedal sont des œuvres qui existent déjà en manga, ce ne sont donc pas des œuvres originales. Dans un premier temps, j’essaie de ne pas dénaturer les personnages du récit initial. En terme d’approche, on essaie de représenter le personnage afin qu’il soit simple à dessiner pour nous, on ne se complique pas la tâche inutilement. On a toujours tendance à dessiner un personnage pour que chacun puisse l’appréhender.


Vous occupez tous deux des postes différents mais avez collaboré sur plusieurs anime. Comment se sont déroulées ces collaborations ? Avez-vous eu un impact l’un sur l’autre dans votre travail ?

Osamu Nabeshima : Nous travaillons dans un même studio qui produit beaucoup d’œuvres. Ce studio n’a pas forcément beaucoup d’employés, ce qui implique qu’on se retrouve sur de nombreux projets. Je ne sais pas si nous avons eu un impact l’un sur l’autre mais vu qu’on s’entend bien, ça nous permet de travailler plus vite.



Êtes-vous lecteurs de mangas ? Lesquels seraient vos préférés ?

Osamu Nabeshima : Je ne lis pas de séries en prépublication car je n’achète pas les revues. J’attends les sorties en volumes reliés. Je ne lis pas énormément de mangas mais quand un nouveau tome de Berserk sort, sachant que le précédent datera d’il y a deux ou trois ans, je serai toujours intrigué. (rires)

Yuko Iwasa : Pareil que M. Nabeshima pour les titres en prépublication. Ensuite, je ne suis pas une grande lectrice de mangas dans le sens où je ne lis que des œuvres qui me correspondent, qui me semblent intéressantes. Je tombe souvent dessus par hasard, je ne cherche pas absolument à découvrir de nouveaux titres.


Remerciements à Mme Iwasa et M. Nabeshima ainsi qu’à leur interprète.

Mise en ligne le 23/10/2016.