IRONS.D - Actualité manga

Interview de l'auteur

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous décrire votre carrière

N’Dish : Jeune auteur, All In est ma première œuvre. Avant ça j’étais graphiste infographiste…

Irons.D : Je scénarise depuis pas mal d’année sous plusieurs pseudos et différents formats… Pour Shogun, j’ai travaillé sur Holy Wars, Kenro, Alter, All In donc et bientôt Crusades. Dans d’autres domaines, j’ai entre autre participer au scénario et au game design du jeu Holy Wars, Sons of Enoch.

Comment avez-vous intégré la collection shogun ?

N’Dish :
J’ai rencontré Guillaume Dorison (NDLR : l’éditeur créateur de la collection Shogun) il y a environ deux ans à Eurasiam. En fait, c’était mon prof de théorie du scénario. Par la suite, j’ai fais pas mal de stages pour les Humanoïdes Associés où je travaillais pour Shogun comme graphiste infographiste en m’occupant entre autre du tramage d’Holy Wars. C’est à cette époque que j’ai rencontré le scénariste de la série, Irons.D, et qu’on a sympathisé…

Irons.D : Je connais l’éditeur de Shogun depuis longtemps, on travaillait sur pas mal de projets ensemble dans divers domaine lié à l’animation et aux jeux vidéo… On parlait de faire du manga en France depuis un bon moment alors ma venue sur Shogun était finalement assez naturelle.

Pourquoi avoir choisi le poker comme thème de votre série ?

N’Dish : Je joue au poker depuis pas mal de temps, et intégrant le Shogun Script Studio, je voulais écrire une histoire autour des gangsters américaine du temps de la prohibition, et justement à l’occasion parler de poker à travers quelques épisodes. Mais finalement le poker est resté mais les gangsters ne sont plus là…

Irons.D :
Pour être franc, c’est N’Dish qui m’a fait découvrir le poker. Avant j’étais surtout un gros joueur de jeux vidéo et de jeu de combat en particulier. Au début, j’y ai surtout vue un jeu bien sympathique pour soirée arrosé mais en lisant des bouquins de technique et surtout en regardant beaucoup de partie à la TV comme les World Of Series, j’ai compris le potentiel gigantesque de ce jeu en terme de personnage et de trames narratives. Le fait que le poker soit technique, mais mise aussi beaucoup sur la personnalité des joueurs tout en mettant en place des situations très tendues est idéal pour un scénario ! Aujourd’hui, je suis un grand fan de poker parce que je reste ébahit devant ses possibilités infinies et de sa façon si particulière de refléter les relations humaines.

Comment se passe votre collaboration entre scénariste et dessinatrice ?

N’Dish :
Ç a se passe très bien, au début Irène devait dessiner pour une autre série que nous écrivons avec le Shogun Script Studio, mais en voyant ses dessins nous avons décidé de faire quelque chose qui correspond plus à son style, le shonen, et donc nous nous sommes adaptés à son style pour faire une comédie. On adapte l’histoire en fonction de ce qu’elle sait faire. Entre scénariste, généralement nous convenons ensembles des grandes lignes et on se partage soit les scènes soit parfois des chapitres entier.

Irons.D :
N’Dish a bien résumé la situation ! Aujourd’hui, Irène et Laura du studio Xian Nu sont même devenues de véritables amis et quand elles viennent nous voir d’Espagne, on en profite pour bosser sur la suite, mais aussi apprendre à se connaître. Pas mal d’auteurs chez Shogun se connaissent depuis des années et forment une réelle petite famille… C’est des conditions de travail très appréciables, bien loin des clichés du milieu. 

Quel est votre rapport au manga, quelles sont vos séries préférées ?

N’Dish :
Le manga est une mine inépuisable, ça se passe plutôt par des coups de cœurs du moment, mais des séries comme GTO, City Hunter restent pour moi des moments agréables de lecture. Sinon j’aime bien le travail de Katsura pour les dessins, mais ses scénarios ont tendances à me lasser rapidement.

Irons.D :
A la base, j’étais surtout un grand fan d’animation, D’Akira à Seirei No Moribito en passant par Memories ou Ghost In the Shell… Bon, j’ai eu ma période Shonen comme tout le monde et aujourd’hui je suis toujours avec plaisir Bleach ou Full Metal Alchemist ! Ceci dit, j’ai vraiment des préférences pour les univers fantastiques, voire médiéval fantastique comme Berserk ou Bastard !!
Aujourd’hui, je lis plus des séries comme Zipang, 20th century boys, Vagabond, Old Boy… ou même Ushijima l’usurier de l’ombre… très bon celui-là ! En fait, j’ai toujours une âme d’ado pour les shonen nekketsu mais j’ai plutôt tendance à être impressionné par les seinen tendance borderline…


Qu’elles sont vos principales sources d’inspirations ?

N’Dish :
Tout ce qui m’entoure, mes amis et leurs anecdotes, des séries TV, certaines séquences de films…

Irons.D :
Parfois les mangas eux-mêmes, un peu de BD franco belge aussi… Mais 90% du temps, le cinéma, qui reste ma grande passion…

Vous avez choisit d’en faire une série très humoristique plutôt que sérieuse, pourquoi ?

N’Dish :
Parce que pour moi le poker est avant tout un plaisir, l’occasion de se voir avec des potes et de passer un bon moment. Pour moi il fallait qu’All In soit avant tout un divertissement, c’est déjà difficile d’expliquer les règles et de mettre en scène les parties sans que le lecteur ne s’ennuie ou ne s’y perde, qu’il est nécessaire de faire un contre poids avec de l’humour, c’est une question de rythme, et puis le style de la dessinatrice se prête bien à la comédie.

Irons.D :
En pensant aux mangas à thème en général, je pense tout de suite à des séries comme Yakitate Japan et cie. Des histoires où l’humour est utilisé pour faire passer au mieux un message ou le sujet. Comme dit N’Dish, pour parler au mieux d’un sujet comme le poker, il fallait un contre poids. De plus, quand on voit toutes les personnalités loufoques dans le monde du poker, comment passer à côté des personnages, et donc de l’humour dans ce type de série…


Pourquoi avoir choisi comme personnage principal un total anti héros, qui accumule les défauts, menteur, profiteur, un peu mytho ?

N’Dish :
L’anti-héros est très intéressant à traiter, et puis en tant que personnage principal, en exagérant ses défauts il devient plus humain. Le type bellâtre, sûr de lui, beau gosse prétentieux qui gagne tout le temps ça lasse vite. Dans le manga, il y a aussi beaucoup d’Anti-héros, comme par exemple Ryo Saeba, qui est certes très fort mais aussi un pervers, ou encore Onizuka de GTO, et puis je suis sûr qu’à peu près tous les Fans de Naruto ou DBZ préfèrent Sasuke ou Vegeta. On s’attache finalement plus au héros qui ont des caractères plus humain.

Irons.D :
Vous ne pensez pas que ce type de personnage est infiniment plus intéressant à suivre que le type parfait ? J’en ai un peu marre des Seiya, Goku ou même Echizen dans Prince Of Tennis, les mecs qui sont trop fort ou qui ne perdent jamais. Le problème avec ce genre de perso, c’est qu’ils peuvent difficilement évoluer. Par contre, si vous partez d’un looser complet, ce qui est le cas de Thomas, sa marge d’évolution vers du plus « positif » reste tout de même assez large. Il faut garder à l’esprit qu’un bon protagoniste n’est pas celui qui est forcément BON et JUSTE. C’est avant tout le personnage pour qui on éprouve de l’empathie, pour qui on va vibrer. Au cinéma, on peut penser à Tony dans Scarface, à la TV à Dexter… dans Dexter et en manga à Reito dans Death Note : pas tous des gentils garçons !


Vous placer l’action de cette série à la Baule pourquoi ce lieu précisément ?

N’Dish :
On cherchait un lieu avec un casino, Irons.D se rend souvent en vacance à la Baule, je lui ai donc fait confiance. Ça change un peu des traditionnelles villes de France, on aurait très bien pu mettre Cannes, par exemple, ça ne change rien à l’histoire. Sauf que La Baule Esboulac, c’est plus drôle justement et surtout plus inattendu !

Irons.D :
J’ai passé beaucoup de vacance là-bas quand j’étais ado avec une bonne bande de potes. Ça laisse des traces et surtout des anecdotes croustillantes à réinterpréter en manga !


Quel est votre rythme de travail, et comment s’organise-t-il ?

N’Dish :
C’est un travail quotidien, je travaille aussi sur d’autres séries, en tant que scénariste, trameur ou traducteur, mais en gros, il faut savoir qu’on essaie de garder un rythme soutenu et qu’on produit un chapitre de 30 pages par mois.

Irons.D :
J’ai un jour dans la semaine consacré à cette série, tout simplement…

Dans « All in » on parle aussi pas mal de jeu video, y jouez vous ? Sur quel type de support et quels jeux ?

N’Dish :
Oui je joue à la console, mais moi c’est pas mon truc, je suis pratiquement nul à tous les jeux, c’est surtout divertissant, mais Irons D., lui c’est un gros joueur, les jeux vidéo et surtout les jeux de baston 2D type Guilty Gear, ça c’est son truc, j’ai jamais réussi à le battre… C’est peut-être pour ça que je préfère les jeux de cartes, de dés etc… au moins là j’ai des chances de gagner !

Irons.D :
Je jouais beaucoup, j’ai aussi bossé dans des magazines de jeux vidéo etc. C’est d’ailleurs là que j’avais rencontré l’éditeur de Shogun, qui est aussi un gros joueur (comme quoi, ça aide parfois les jeux vidéo). Avant je jouais en arcade, puis sur Neo Geo aux King Of Fichters et autres Samouraï Spirits… Des RPG aussi quand j’avais le temps, mais c’était sur PC Engine, Super Famicom ou même Saturn… Depuis un bon moment, je joue encore à quelques jeux sur PS2 (Guilty Gear Accent Core, Hokuto No Ken…) mais je manque de temps… A l’occasion je pense faire un manga sur les jeux vidéo !
Chose amusante, le personnage de Oro dans le manga All In existe vraiment, c’est un grand champion de jeu de combat qui a régné sur toute l’Europe pendant de nombreuses années et à plusieurs jeux (Guilty Gear, Soulcalibur, Dead Or Alive etc.). Un jour on l’a fait joué au poker pour rire et il a trouvé le moyen d’utiliser des stratégies de jeu de combat au poker ! De plus, il a une manière de parler assez extravagante, alors on s’est dit que ça serait fun de le voir en manga… A noter que Irène l’a dessiné d’après photo, il a vraiment le même look en vrai. D’ailleurs, on peut le voir de temps à autre sur la chaîne No Life…

Pouvez-vous en quel mot nous évoquer la suite des aventures de Thomas ?

N’Dish :
Thomas rentre en terminale cette année, il va retrouver ses amis au Lycée. Oro, après la partie de la fin du tome 1, pense que Thomas peut être un atout, et il veut faire de lui un nettoyeur de pro, seulement Thomas ne veut plus entendre parler de poker et encore moins adresser la parole à Fanny. Ce qui compte pour lui c’est récupérer son pote Lionel, pour lui donner ses devoirs à faire et sortir avec Jennyfer de qui il est tombé amoureux…

Irons.D :
On continue sur notre remix du « Grand blond avec une chaussure noire » ! Plus sérieusement, dans cet album, les équipes vont se mettre définitivement en place pour se préparer à une grande compétition. On va aussi y suivre l’entraînement de Thomas par Oro et un test match contre la redoutable « team des montagnards » !!!