FURUKAWA Shiori - Actualité manga

FURUKAWA Shiori ふるかわしおり

Interview de l'auteur

C’est dans une ambiance très détendue que Shiori Furukawa a répondu à nos questions. Très enthousiaste, elle se donne à cœur ouvert, et même si elle avoue ne pas avoir l’habitude des entretiens, c’est avec franchise et sans hésitation qu’elle répond, pour aller jusqu’à nous révéler un secret qu’elle dissimulait à tous jusque là!
  
  
Manga-news: Pouvez-vous nous résumer en quelques mots votre parcours?
Shiori Furukawa: J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à écrire et à dessiner. C’est en remportant le premier prix pour mon manga Koi, lors du 372ème «Manga school», décerné par le magazine Bessatsu Magaret, que ma carrière de mangaka a réellement commencé. J’ai écrit quelques One shot, mais Five est à la fois ma première longue série et mon tout premier succès.
     
     
Pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé juste après le prix « Manga School » décerné par le magazine Bessatsu Margaret?
(Rires) C’était une grande surprise! Vous savez, ce genre de chose, c’est par téléphone que vous l’apprenez. Et c’est sur un ton assez neutre que l’on vous dit «Vous avez gagné le premier prix du 372ème Manga School» ! Alors je me demandais si ça n’était pas une farce. Vraiment, au début, c’est très dur d’y croire!


                              


                      
                  
A quel moment pensez-vous qu’un artiste arrive à maturité? Est-ce qu’il y arrive un jour d'ailleurs?
Je pense qu’il faut toujours continuer à travailler et à faire des efforts. Sans cesse s’exercer est nécessaire pour progresser, et ceci est valable pour tous. Sans cela, nous ne pouvons pas évoluer, et au contraire, nous régressons. Moi-même, je fais beaucoup d’efforts pour m’améliorer encore davantage.
   
   
Pensez-vous que votre style graphique, très différent des shojos habituels, pourrait convenir à un shonen par exemple?
J’ai déjà essayé de dessiner comme dans un shôjo classique, mais ça ne me ressemble pas, et je ne suis pas à l’aise. Pour le shonen, non! (rires)
Avec le shojo, je peux faire facilement part des sentiments des jeunes filles. De plus, je ne pense pas avoir le niveau pour faire du shonen. Mais je ne considère pas Five comme un shojo, cette série est un peu à part!
   
   
Five est votre première série longue. Est-ce que le travail est différent d’un One shot?
Non, ça n’est pas très différent. Il faut toujours respecter les délais pour rendre son travail...
                                                        


                            
                                                   
Chaque tome est composé d’histoires quasi indépendantes, ce qui est assez rare dans le shojo. Est-ce un choix de votre part ou une volonté de l’éditeur?
J'ai décidé de cette forme pour Five car de ce fait, il est pour moi plus facile de faire bouger les personnages, de leur faire vivre beaucoup d’aventures. Toutefois, à partir du tome 3, les histoires sont moins indépendantes et se suivent davantage.
   
   
Pensez-vous donner plus d’importance à certains personnages secondaires?
(Rires) Vous faites référence à Gundam? Savez-vous qu’il a déjà ses fans? Ce genre de personne, dans la vie réelle, est très utile pour détendre l’atmosphère lorsque l’ambiance est tendue. Gundam sera présent encore longtemps!
   
  
Est-ce que le chiffre 5 représente quelque chose de particulier pour vous?
(De façon très enthousiaste) Cette question m’a déjà été posée plusieurs fois. On pense souvent que ce chiffre n’a aucune signification, mais je vais vous dire ce qu’il représente réellement pour moi. Sachez que je n'ai jamais répondu clairement à cette question, même à mon éditeur ici présent. C’est une véritable exclusivité pour vous!
Lorsque vous ajoutez le signe de la bouche à l’idéogramme du chiffre cinq, cela veut dire «soi-même». Vous pouvez retrouver cette écriture dans les tomes et illustrations. J’utilise toujours le signe de la bouche en plus du chiffre cinq, ainsi, Five est «moi-même», il me représente en quelque sorte!
Ci après, un visuel du Kanji représentant le chiffre "5" et du Kanji signifiant "bouche".

       


    
   
Merci pour cette révélation! Hina est la seule fille parmi une classe composée uniquement de garçon. Que pensez-vous de l’amitié entre fille est garçon?
Je pense que ce genre de chose est tout à fait possible. Moi-même, j’ai beaucoup d'amis garçons.


Est-ce que vous vous êtes inspiré de personnes réelles pour créer les personnages principaux?
Oui! Moi-même j’ai connu des garçons beaux et populaires. Et j’ai également connu une fille, qui comme Hina, ne supportait pas le café, et pouvait aller jusqu’à perdre connaissance! C’est à la fois assez drôle, mais surtout dangereux!
  
  
Quand on parle d’élite on pense tout de suite à des élèves très studieux, tout le contraire des Five. Avez-vous voulu casser un cliché ou une image?
Je pense qu’il est important de consacrer du temps à ses passions et plaisirs. Ainsi, on travaille mieux. C’est un message que je veux faire passer. D’ailleurs, mon blog me permet de m’évader, et depuis que je le tiens, je fournis un travail plus conséquent qu’auparavant. Toutefois, je n’ai pas besoin de prendre beaucoup de temps libre, car j’aime travailler.
   
  
Five, qui est votre première série longue, se classe régulièrement parmi les meilleures ventes au Japon. A quoi est dû ce succès selon vous?
C’était une réelle surprise pour moi! C’était assez difficile pendant les 5 premiers tomes, et je pensais même arrêter le travail de mangaka... Je ne savais alors pas si j’allais faire de Five une longue série. J’aimerais savoir à quoi est dû ce succès mais honnêtement je n'en ai aucune idée! En tout cas je remercie tous mes lecteurs!
    


          


                                          
Vous êtes une grande fan de Aya Nakahara (mangaka, auteure de Lovely Complex, ndlr). Pouvez vous nous en parler un peu?
On s’échange beaucoup de mails et des informations sur beaucoup de choses, nous allons ensemble à des soirées et au cinéma... C'est une véritable amie!
         
     
Enfin, pourquoi vos personnages tirent-ils souvent la langue?
(Rires) Parce qu’ils cherchent une proie! Toshi est un prédateur!
  
    
Merci beaucoup!
Merci!


         


Remerciements à Shiori Furukawa, Shoko Takahashi pour la traduction, à Shueisha et aux éditions Kana.