Aozora Ôendan - Actualité manga

Interview de l'auteur

Publiée le Mardi, 16 Septembre 2014

Au cours de cette Japan Expo 2014 nous avons pu avoir la joie d'interviewer les sympathiques Aozora Oendan, un groupe de supporters venu tout droit de Miyagi, une ville située dans le Nord-Est du Japon. Nous pouvions les retrouver tout au long du salon lors de quelques shows toujours dans le but de nous communiquer leur bonne humeur et surtout leur courage, une valeur qu'ils cherchent à transmettre à tout individu.


Bonjour et merci de nous avoir accordé cette interview ! Pouvez vous nous dire ce qu'est pour vous exactement un "Oendan" ?
Avec plaisir ! Pour nous les Oendan c'est un peu comme un rassemblement dans le but d'aider les gens, c'est une philosophie. Ensemble nous cherchons à transmettre un soutien, du courage afin que personne ne baisse les bras.

Comment devient-on un Oendan ? D'ailleurs, par quel procédé peut-on intégrer votre équipe ?
On nous pose souvent la question mais en fait n'importe qui peut rentrer, il n'y a pas de problème de nationalité, toutes les personnes qui ont des tripes, de la force sont les bienvenus tant que ce sont des hommes. Toi tu peux rentrer par exemple si tu veux ! (rires)

Pouvez-vous nous raconter la journée type d'un Oendan ?
Beaucoup de musculation ! Il faut faire du sport pour rester en forme !
(Le chef du groupe montre ici ses muscles et nous propose de se battre pour montrer comment il est fort, tout ça en rigolant bien sûr)

Avez-vous des rôles définis clairement au sein de votre équipe ?
En parlant au chef : Nous avons compris que vous étiez le leader du groupe, comment avez vous atteint ce grade ?
Oui nous avons bien des rôles définis notamment lors des prestations, mais il serait un peu long de tout vous décrire ! (rires communicatifs, il faut savoir que les Aozora Oendan étaient à peu près une quinzaine durant l'interview). Mais globalement il y a des sous-chefs, d'autres qui sont les percussionnistes sur les taïko et ceux qui portent les drapeaux.
Pour mon cas, je suis devenu le chef car c'est moi qui ai monté le groupe, tout simplement.

Décidez-vous vous même qui encourager, ou doit-on faire appel à vous pour avoir votre soutien ?
Si jamais on n'encourageait que les personnes que l'on a envie, cela ne serait pas raisonnable. Comme je l'ai dit avant, les Oendan sont proches d'une philosophie et la nôtre est d'encourager toutes les personnes qui ont besoin de soutien.



Aux Etats-Unis les cheerleaders sont également très populaires. Comment les percevez-vous par rapport aux Oendan ? Est-ce que vous les considérez comme un homologue américain et féminin ou quelque chose de complètement différent ?
Les cheerleaders sont plutôt dans des évènements sportifs et c'est vrai que chez elles on prime surtout le côté pétillant et voyant. Nous c'est un peu l'inverse : c'est-à-dire que toi par exemple, si jamais tu veux faire quelque chose il peut toujours y avoir des gens pour te gêner, t'empêcher d'atteindre tes objectifs. Nous on est là pour se battre avec eux, pour te donner la force de le faire et te montrer que tu peux aller au bout de tes volontés. On préfère donc la force mentale et les sentiments plutôt que le côté pimpant que l'on peut trouver chez les cheerleaders.

Est-ce qu'il existe des groupes de Oendan au féminin ? Si oui, sont-elles destinées à ne soutenir que les filles ?
Non, pas besoin. (rires)

C'est un peu une forme de phénomène sociétal pour essayer de pousser les gens à aller au bout de leurs motivations ?
Oui c'est un phénomène culturel, on est là pour dire aux gens que ce qu'ils font c'est bien, qu'ils ont fait le bon choix, de ce côté là ça fait partie de la culture. Mais malheureusement il y a de moins en moins de Oendan, c'est un phénomène qui disparait. Avant il y avait beaucoup de gens qui rentraient dans ces groupes, il fallait être motivé autant physiquement que mentalement, c'était un réel investissement. Maintenant dans les universités il y a une ou deux personnes qui rentrent, nous par exemple on est 50 personnes et on est le premier groupe du Japon.

Etes-vous des fans de manga et d'animes ? Si oui lesquels ?
Nous sommes tous des grands fans de Dragon Ball !

Quels sont les relations entre les différents groupes de Oendan ? Les connaissez-vous, êtes vous en conflit avec eux ou bien l'inverse ?
Il n'y a pas d'ennemis ni de rivaux entre nous. Ton plus grand ennemi, c'est toi-même !

Auriez-vous une anecdote particulièrement drôle ou originale au cours de votre carrière à nous raconter aujourd'hui ?
Il y avait une vieille dame un jour qui était malade et ne pouvait pas se lever, après l'avoir encouragée elle a pu se lever et marcher, un peu comme Heidi. (rires, le chef mimant la vieille dame)



Concernant les nouveaux membres qui rentrent dans votre groupe, doivent-ils subir un entraînement spécifique ou bien un genre de bizutage avant d'être officiellement un Oendan ?
Il n'y a pas d'entraînement particulier, vous connaissez le dicton "esprit sain dans un corps sain", il ne faut donc pas être quelqu'un de chétif ou enfant gâté, il faut se préparer mentalement à rentrer dans un groupe pour tous les jours, toute la vie. C'est sans doute ça le plus dur actuellement.

Comment planifiez-vous votre travail ? Est-ce que vous vous préparez un réel emploi du temps ou tout se fait au jour-même ?
Pour les entraînements on décide du jour et de l'horaire à l'avance, ça tombe souvent lors des vacances et des week-end justement pour se rencontrer. Pour le reste ça dépend vraiment de ce qui se passe autour de nous, des évènements actuels, etc...

Avez-vous un modèle, que ce soit un personnage fictif ou non ?
(seul le chef parle) Personnellement je n'en ai pas vraiment mais j'aimerais devenir un homme qui n'abandonne jamais et qui, pourquoi pas, deviendrait un modèle pour les générations à venir.

Question destinée au chef : Comment vous-même avez vous décidé d'être Oendan ? A quel âge êtes vous rentré dans la profession ?
Il n'y avait pas vraiment d'occasion particulière, mais par exemple lors de la catastrophe du 11 mars 2011 ma façon de penser a vraiment changé, quand je regardais le monde actuel je me disais que les gens avaient vraiment besoin de Oendan afin de leur faire surmonter cette terrible épreuve.

Merci beaucoup pour vos réponses !
OOOOOOOOSSSSSSSSS !!!!


Lors de la fin de cette interview, le chef nous a sympathiquement proposé de faire une photo avec eux en mettant leur veste et à crier "OOOOSSS" tous en choeur, tout en nous offrant une chorégraphie de soutien spectaculaire.

Merci à eux, à la traductrice ainsi qu'à la SEFA.
  
Mise en ligne en septembre 2014.