Dvd Chronique animation - Mob Psycho 100

Mardi, 27 Juin 2017 à 13h30 - Source :Chronique Animation

Si One est le créateur et scénariste de One-Punch Man, il est aussi l’auteur d’un autre manga qui a atteint les 14 volumes et Japon et qui vient de pointer le bout de son nez dans l’hexagone aux éditions Kurokawa : Mob Psycho 100. Alors, après le succès international de l’homme au poing surpuissant, il n’était pas étonnant qu’une adaptation animée de Mob Psycho 100 voit le jour.
Série de 12 épisodes produite par le studio Bones lors de l’été 2016, l’anime Mob Psycho 100 adapte le premier segment de cette série surnaturelle atypique, que ce soit par son ton déjanté ou le style pour le moins… particulier de One. Le pari d’adapter un tel manga était assez risqué étant donné les contraintes, graphique notamment. Et pourtant, Bones nous offre une série à la réalisation détonante, ce qui a valu à Mob Psycho 100 un certain engouement lors de sa diffusion.

Shigeo Kageyama, alias Mob, est un collégien au quotidien presque banal. Il est discret et peu épanoui socialement, si bien qu’il ne parvient pas à approcher la jolie Tsubomi, une élève de son établissement. Mais Mob se démarque sur un point : il possède des pouvoirs psychiques qu’il refuse d’utiliser en public. Pourtant, il n’hésite pas à mettre ses dons au service d’Arataka Reigen médium escroc sur les bords qui a pris Mob comme « disciple ». Dans ces conditions, vivre son adolescence n’a rien de facile et, à sa façon, Mob va chercher à s’émanciper.

Si nous avons découvert le manga Mob Psycho 100 récemment chez Kurokawa, c’est par l’adaptation animée que le titre de One s’est fait connaître en France. Le titre était attendu par les plus curieux, ne serait-ce pour voir dans quelle direction va nous guider, cette fois, le papa de One-Punch Man. Globalement, Mob Psycho 100 présente des similitudes comme des différences, et la plus grande d’entre elles réside dans la dimension surnaturelle de l’intrigue.

Exit les super-héros donc, et place aux possesseurs de pouvoirs psychiques. La série propose alors de suivre le quotidien de Mob, un collégien plutôt introverti qui possède des pouvoirs bien qu’il les cache au commun des mortels, excepté une poignée de personnes. Fidèle au schéma classique du manga pour adolescent, Mob Psycho 100 prend d’abord son temps pour s’intéresser au quotidien du jeune Shigeo, ses déboires d’adolescents comme ses interventions inopinées dans des affaires surnaturelles qui se dresseront face à lui. La forme est assez classique, mais c’est d’abord par son ton que la série sort directement du lot et divertit autant qu’elle amuse. Dans l’œuvre, les premiers épisodes notamment, l’humour est très présent, il est volontairement absurde et réside aussi bien dans l’excentricité des différents personnages que dans le grotesque des concepts, par exemple le design ridicule des différents esprits que Mob va exorciser. Et, évidemment, le mentor du héros est un concept à lui seul. Guide spirituel de Shigeo et expert dans l’escroquerie, Arataka Reigen est un véritable phénomène il amuse la galerie par sa couardise ou sa manière d’entourlouper tous ceux qui l’entourent, y compris son disciple. Le dernier épisode franchira d’ailleurs un seuil incroyable à ce sujet, proposant un spectacle aussi invraisemblable que jouissif… et culotté pour le personnage ! Malgré ça, Reigen reste attachant par les leçons de vie plutôt vraies qu’il inculque à Mob, même si elles découlent toujours de l’intérêt égoïste du « médium ».

Mob Psycho 100, derrière cette facette volontairement loufoque, exploite très bien le schéma classique du titre nekketsu tout en apportant sa patte. Ainsi, Mob sera amené à croiser des adversaires de plus en plus forts et faire face à de sombres complots. En ce sens, la série ne se contente pas de son humour pour divertir et bien que cette tonalité ne soit jamais vraiment abandonnée, une intrigue plus sérieuse vient apporter un rythme et un véritable fil conducteur à cette adaptation animée. Alors, les combats sont de plus en plus présents dans la série, et ils sont démesurés. Si on voulait une nouvelle fois comparer One-Punch Man à Mob Psycho 100, on mettrait en parallèle la surpuissance de Saitama au pouvoir enfoui en Mob, une force psychique destructrice qu’il n’éveille qu’après avoir atteint un niveau de stress et d’adrénaline de 100%. Alors, les pouvoirs psychiques ne sont qu’un prétexte à des combats spectaculaires au possible, les personnages finissant par utiliser leurs poings et s’envoyer valser dans tous les sens. C’est bien à ce titre que la direction artistique fait des merveilles, notamment la réalisation de Yuzuru Tachikawa.

Esthétiquement, la série retranscrit la simplicité et la maladresse du trait de One, mais mis en couleur et animé de manière fluide, le tout apporte un cachet à l’anime tout en restant fidèle au style du manga. Le character-design de Yoshimichi Kameda respecte le trait d’origine, et c’est aussi ce design simpliste en permanence qui permet à l’humour de briller. Mais quand l’action montre le bout de son nez, la série prend une toute autre ampleur : elle devient spectaculaire et exaltante et permet à Mob Psycho 100 de figurer parmi les grands du nekketsu. La réalisation y est pour beaucoup : celle-ci est fluide et brutale, elle joue aussi bien des effets de couleurs détonants que des séquences en sakuga merveilleusement maîtrisées sur la série. Si tous les combats sont exaltants, certains sont de véritables spectacles visuels et justifieront le visionnage consécutif d’un même épisode. A l’heure où seul le premier tome du manga est sorti en France, on reste curieux de voir comment One mettra en scène les affrontements dantesques de l’intrigue, notamment dans l’arc de la 7ème section de la Griffe.

Côté fidélité à l’œuvre originale, il nous est donc difficile pour le moment d’analyser ces douze épisodes. Néanmoins, l’anime adapte le premier tome tout en incluant des éléments nouveaux, propices à l’action histoire de rythmer la série et respecter le schéma des épisodes de série télévisée. Rien de dérangeant toutefois, le tout restant très fidèle à l’œuvre de One.

Du côté des grands noms, on notera la présence de Kenji Kawai à la composition musicale. Pourtant, ce n’est pas sur Mob Psycho 100 que le compositeur aura été le plus inspiré. Les thèmes, s’ils servent bien l’ambiance de la série, ne restent pas forcément en tête. Pire encore, l’artiste à tendance à recycler certaines mélodies déjà entendues dans ses compositions sur Gundam 00.

Côté génériques, c’est surtout l’opening, 99 par Mob Choir, qui surprend visuellement comme il reste en tête musicalement. La chanson est efficace et entraînante tandis que la réalisation du générique est digne de la série : nerveuse et déjantée. Le générique de fin, s’il est sympathique, reste plus discret. Refrain Boy du groupe All Off est pourtant une bonne chanson, mais que la série ne met pas assez en valeur. En conclusion, on ne pourrait que conseiller Mob Psycho 100, aussi bien pour sa réalisation impeccable et spectaculaire quand l’action se montre que pour ses différents délires, absurdes bien souvent. La série adaptée du manga de One est clairement dans le haut du panier des anime de 2016, si ce n’est le meilleur anime de 2016 en ce qui concerne la réalisation. Notons que si l’œuvre ne bénéficie pas (encore ?) d’édition physique en France, Crunchyroll la propose légalement et gratuitement. Aucune raison de passer à côté de cette pépite de l’animation, donc !

L'avis du chroniqueur
Takato

Mardi, 27 Juin 2017

18.5 20

commentaires

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De ume [712 Pts], le 27 Juin 2017 à 16h02

C'est vrai que c'est une bonne série.

Je constate aussi des animes qui ont eu beaucoup de succès mais qui ne sortent pas en DVD/Blu'Ray chez nous.

Puella Madoka Magica (la série n'est disponible qu'en téléchargement) pourtant une version japonaise sous-titres anglaise intégrale des 13 épisodes est dispo

Je ne parle même pas de FREE ou de Yuri On Ice.

Je crois que je vais commencer à acheter des VOSTA vu que nos éditeurs français ne suivent pas.

Et quand j'aime un anime, j'aime l'avoir en support physique. Mais peut-être est-ce dépassé?

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