Test - Short Peace - Ranko Tsukigime's Longest Day- Actus manga
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Jeux Video Test - Short Peace - Ranko Tsukigime's Longest Day

Vendredi, 25 Juillet 2014 à 10h00

Le jeu vidéo Short Peace - Ranko Tsukigime's Longest Day de Bandai Namco Games, faisant partie du projet de cross-media inventé par Katsuhiro Otomo, est arrivé en France en avril dernier. Aujourd'hui, découvrez son test, réalisé par Takato !
   
   
   
   
S’il y a bien un ovni qui est passé complètement inaperçu ces derniers mois, c’est Short Peace : Ranko Tsukigime’s Longest Day. Et pourtant, le jeu a de quoi aguicher : Développé par le studio Suda51 (à l’origine de No More Heroes ou Lollipop Chainsaw), le jeu a accueilli un casting d’artiste prestigieux pour sa réalisation artistique. Parmi les plus grandes têtes, Katsuhiro Otomo ou encore Yoshiyuki Sadamoto, rien que ça ! A cela s’ajoute une alchimie particulière puisque le disque a une double facette : celle du jeu en lui-même, mais aussi cella d’un blu-ray contenant quatre courts métrages. Par conséquent, voilà une double raison de craquer sur la bête.
    
   
   
Lorsque l’on accède au menu principal du jeu, la surprise est assez grande. En effet, le jeu ne propose, lors de son premier lancement, deux modes de jeu uniquement, à savoir une nouvelle partie et un accès à la galerie de bonus, évidemment vide. Au moins, le joueur n’a pas à réfléchir quant à la manière d’appréhender le soft.
   
En réalité, seul le titre Ranko Tsukigime’s Longest Day caractérise l’aspect vidéo-ludique de la galette et propose une courte épopée mêlée judicieusement animation et beat’em all, plateforme, voir shoot’em up lors de certaines phases. Majoritairement, les niveaux proposent une ascension 2D avec un scrolling déstabilisant. Le joueur, ou plutôt Ranko, doit se frayer un chemin d’un point A à un point B, en prenant soin de démolir tout obstacle sur son chemin et tirer à coup de fusil sur le monstre faisant office de scrolling, lorsque celui-ci s’approche un peu trop du joueur. Le rythme est très nerveux tant Ranko se déplace très, très vite, et le scrolling ne laisse aucun répit au joueur. Ce rythme prend d’autant plus d’efficacité que le joueur est presque immortel. Seul le « monstre scroller » peut le pousser à recommencer le niveau, mais les monstres lambda ne feront que le ralentir, de même qu’aucun vide n’est présent pour obstruer la progression de Ranko.
    
    
    
Le concept, à première vue, est simpliste, mais il puise tout son intérêt de l’univers abracadabrant du jeu. Difficile de résumer l’épopée de Ranko, cette lycéenne pourvue d’un cache-œil œuvrant la nuit pour la vengeance et vivant dans des plateformes coulissantes terrées dans des parking. La fantasie ne quitte jamais l’intrigue si bien qu’on ne lui cherche plus de sens : le studio Suda51 s’est laissé aller à ses délires associant une intrigue sans queue ni tête donc forcément hilarante à un game design en évolution constante, passant d’un style typiquement nippon à une orientation d’avantage comics américain. Ainsi, l’univers affecte le jeu et sa création artistiques. On ne sait pas précisément ce que sont les ennemis à abattre, et affronter un dragon à bord d’une moto dotée de canons laser n’a plus rien d’étonnant. On se laisse prendre au jeu et découvrir toutes les bizarreries du soft, sans jamais rechigner.
 
Si le concept est totalement addictif, on regrette que le jeu n’occupe pas plus de deux heures, sans aucune exagération. A peine plus d’une dizaine de niveaux constituent la partie Ranko Tsukigime’s Longest Day, si bien qu’on reste sur sa faim, et l’idée d’une possibilité d’aller encore plus loin dans le délire reste en tête. Néanmoins, grâce à la présence d’un timer et au concept farfelu du soft, la rejouabilité prend une part importante dans l’intérêt du jeu. Sans nuls doute, celui-ci a été prévu pour du speed-gaming tant une connaissance précise des niveaux est requise pour faire un sans-faute.
    
    
 
Une fois l’aventure terminée, les bonus se débloquent au joueur. A ce titre, que du classique, comme la présence des cinématiques ou d’une galerie de croquis, mais toujours appréciable pour visionner à foison les vidéos tellement décalées de Ranko Tsukigime. Notons aussi l’excellente idée de donner la possibilité au joueur d’accéder au niveau de son choix, un véritable plus tant certains varient dans leur gameplay.
 
En définitive, la partie ludique du CD a ce quelque chose d’envoutant, un univers tellement dérangé que le jeu en devient addictif, mais il s’avère malheureusement trop court pour qu’on puisse totalement s’immerger dedans. Alors, afin de compléter l’expérience, le disque propose une utilisation blu-ray, donnant accès à quatre court-métrages.
A ce titre, les amateurs d’animation japonaise seront aux anges tant ces petits films ont vu participer de grands noms dans leur domaine, comme Katsuhiro Otomo, le papa d’Akira. Nous découvrons alors quatre réalisations aux dimensions variées mais typiquement japonaise, allant de la poésie au récit de guerre, du Japon féodale et mystique à un univers post-apocalyptique. Autant dire que ces quatre petits épisodes sont indépendants les uns des autres et raviront tous les goûts, que ce soit par leur ambiance que dans leur réalisation. Le parti-pris artistique varie effectivement d’une histoire à l’autre, l’une pouvant prouver une réalisation entièrement numérique tandis que la suivante prendra la forme d’estampes. Difficile de caractériser globalement ces court-métrages, bien que nous puissions affirmer que la patte japonaise est omniprésente, jonglant entre des tonalités barbares et lyriques. Saluons aussi l’animation d’excellente facture réalisée par un vieux de la vielle : Le studio Sunrise, connu pour ses séries Gundam et Code Geass pour ne citer qu’elles.
Notons que pour la précommande du jeu, un art-book autour de ces animations était fourni, un pavé imposant permettant d’apprécier l’envers du décor. Si le livre est en japonais, cela n’empêche pas le joueur (et spectateur) d’admirer le travail visuel autour de de Short Peace.
 
Si nous récapitulons, le « disque » comprend un jeu d’environ deux heures à l’univers totalement déjanté et au gameplay addictif, ainsi qu’une compilation de quatre métrages à la réalisation artistique plus que soignée, et totalisant approximativement une heure. Si la recette est aussi curieuse qu’alléchante, le prix de l’objet est clairement un motif de dissuasion. Pour si peu de contenu, la bête est vendue une cinquantaine d’euros, un investissement conséquent pour cette production. Les fans du studio Suda51, et plus généralement les amateurs d’animation purement japonaise, adhèreront sans doute, mais nous n’avons clairement pas là un soft ciblant le grand public. On comprend alors pourquoi sa sortie fut si discrète, malgré la présence de pointures dans le casting de réalisation.
  
   
   
Graphismes
La pâte extravagante du studio Suda51 est bien présente, pour le meilleur et pour… le meilleur. L’univers de Ranko Tsukigime est des plus colorés, véritablement jouissif visuellement, et le contraste si particulier d’une cinématique à l’autre rend l’alchimie d’autant plus envoutante. Que ce soit le jeu ou les court-métrages, l’impact visuel est puissant.
   
Sons
Nous restons dans une ambiance étrange, typiquement pop-nippone, bien que la musique soit plus discrète que la dimension visuelle. Le doublage japonais, réussit, parvient à retranscrire tout le décalage de l’univers, si bien que la majorité des rôles sont campés par… deux comédiens, Maaya Uchida et Kenichi Suzumura ! Fort heureusement, la traduction des textes en français permet d’apprécier l’expérience comme il se doit, un effort notable de la part de Namco Bandai qui, pour ce pari risqué, aurait pu laisser le jeu en anglais.
  
Maniabilité
Le gameplay du jeu est très simple, presque intuitif. A part le joystick directionnel, seuls deux boutons seront utiles lors des niveaux, l’un pour donner un coup de lame, et l’autre pour tirer sur le scrolling persistant. Le système de jeu évolue au cours de l’aventure, passant du Beat’em all au shoot’em up, voir au jeu de plateforme. Le gameplay est aussi étrange que le reste du jeu, mais on adhère !
   
Durée de vie
Pour le joueur qui se contenterait de ne retracer l’aventure qu’une fois, la durée de jeu n’excède pas les deux heures, trois si on inclut le visionnage des courts-métrages. Ranko Tsukigime’s Longest Day a un fort potentiel de rejouabilité, ne serait-ce par son gameplay qui permet le speed-gaming. L’univers étant addictif, c’est avec joie qu’on savourera de nouveau l’aventure !
  
Scénario
Sans queue ni tête, l’intrigue du jeu est complétement addictive, oscillant entre la bizarrerie constante et le mindfuck à tout moment. L’ambiance dérangée du soft constitue sa force, si bien qu’on se demande où Suda51 a pêché toutes ces idées.
En termes de scénario et d’écriture, on accorde plus d’importance aux courts-métrages, réalisé d’une main de maître et abordant toutes sortes de thématiques de l’imaginaire nippon.
  
   
En résumé
Short Peace : Ranko Tsukigime’s Longest Day est un jeu particulier, ne ciblant pas le grand public mais plutôt des amateurs d’animation ou les férus de défis vidéo-ludiques. Le mélange, unique, peut laisser un goût amer en bouche, le tout étant très court et le prix restant fort. Néanmoins, pour les amoureux des créations japonaises, le tout est un Ovni à découvrir au moins une fois, dans lequel on se replongera avec plaisir.
  
  
   
   
L'avis du chroniqueur
Takato

Vendredi, 25 Juillet 2014
15 20

commentaires

Koiwai

De Koiwai [12669 Pts], le 28 Juillet 2014 à 22h21

Merci pour la piqûre de rappel, je comptais le prendre et ai fini par le zapper oO Il faut que je rectifie ça !

Bobmorlet

De Bobmorlet [5525 Pts], le 25 Juillet 2014 à 20h45

Un peu le bazar à l'écran.

akisa

De akisa, le 25 Juillet 2014 à 13h37

il a l'air simpa

erotaku

De erotaku, le 25 Juillet 2014 à 13h06

un jour j'y jouerai :p

Luciole21

De Luciole21 [2209 Pts], le 25 Juillet 2014 à 12h59

Un jeu dont je n'avais jamais entendu parler, et sur lequel je vais me pencher à coup sûr malgré la faible durée de vie, l'expenrience ayant l'air originale. 

winipouh

De winipouh [2147 Pts], le 25 Juillet 2014 à 12h46

je ne connaissais pas mais ce jeu a l'aire pas mal

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