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Manga Entretien avec Aya Oda

Mardi, 20 Août 2013 à 16h50 - Source :Soleil Manga

A l'occasion de sa venue à Japan Expo nous avons eu la chance d'interviewer la mangaka Aya Oda le temps d'une brève rencontre où nous avons pu aborder aussi bien la carrière de l'auteure que sa dernière oeuvre en date : Room Paradise, dont le premier tome paraît cette semaine en librairie !

Voici le compte-rendu de notre entretien !
 

 

Manga-News : Aya Oda, merci de nous avoir accordé cette interview ! Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer comment est née votre passion pour le dessin et le manga ?
Aya Oda : Au Japon, c'est assez naturel pour les jeunes enfants de lire des mangas, ma passion pour ce média est donc venue très tôt. Et c'est d'ailleurs en lisant des mangas que j'ai eu envie de dessiner, et que ma vocation de mangaka est née, alors que j'étais au collège.


Où tirez-vous votre inspiration pour la réalisation de vos œuvres ? D'autres artistes ou séries, ou plus de vos expériences personnelles, de votre vécu ?

Les deux ! En fait, toutes les situations sont potentiellement une source d'inspiration pour moi : quand je me balade, quand je regarde un film... J'observe beaucoup et je peux réutiliser ce que je vois dans mes œuvres... pour un mangaka, c'est essentiel !


Pouvez-vous nous citer un manga qui vous a particulièrement marqué ?
Le manga que je préfère a été réalisé par Chie Shinohara et s'intitule Yami no Purple Eye (titre inédit en France, ndlr). Cette série est sortie dans les années 80 et nous raconte les aventures d'une jeune fille dotée d'une mystérieuse marque de naissance qui s'avère être magique... J'ai adoré ce manga !

 



De tous vos shojos, de quelle héroine vous sentez-vous le plus proche ?
J'apprécie tout particulièrement Saika, l'héroine de Lovey Dovey (série disponible en France chez Soleil, ndlr).

 



Il y a quelques années, vous quittiez le magazine Sho-Comi (orienté shojo) où vous étiez depuis vos débuts pour le magazine Petit-Comi (orienté josei). Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ? Cela relevait-il d'une envie d'écrire des séries plus matures ?
Avec le temps, malheureusement, je prends de l'âge... et mes lectrices évoluent aussi ! En conséquence, j'ai changé de magazine et choisi de travailler pour Petit-Comi, car ça me permet de suivre mon public.


Pouvez nous expliquer comment vous organisez vos journées de travail ?
Comme je travaille pour un magazine à parution mensuelle, je répartis mes journées de travail par rapport à cette durée.
Dans un premier temps, je vais réfléchir à mon scénario et lorsque ce dernier aura germé dans ma tête, je vais le coucher sur papier. Cela prend quelques jours en moyenne.
Après cette phase, je rencontre ma responsable éditoriale avec qui je vais discuter de mon scénario, et certaines modifications peuvent alors être faites. Par la suite, je passe à la réalisation des planches.




Vous travaillez à la main ou à l'informatique ?
Au début de ma carrière, je travaillais de façon classique, à la main. Mais aujourd'hui, je travaille exclusivement avec des outils informatiques.


Votre série série la plus longue compte 7 tomes (il s'agit de Tennen Hachimisu Ryô, ndlr). Proposer à vos fans des séries relativement courtes est-il un choix de votre part ? Comptez-vous un jour vous lancer dans une grande saga ?
En fait, ce n'est pas une volonté de ma part mais plutôt une directive imposée par les magazines dans lequels j'ai travaillé, et qui proposent majoritairement des titres assez courts. Mais si j'avais un jour l'occasion de faire des séries plus longues, ça ne me déplairait pas !

 



Vous avez également publié des courts récits regroupés en recueil, comme Ensemble jusqu'à la fin du monde. Quelles exigences particulières requiert ce genre d'exercice ?
L'écriture de nouvelles est un exercice assez difficile pour moi car il faut faire une histoire qui doit plaire aux lecteurs, mais seulement en quelques pages... J'espère que les nouvelles que j'ai réalisées ont plus à mes lectrices (rires).
Par contre, je trouve qu'un recueil de nouvelles a pour avantage de permettre de traiter beaucoup plus de sujets différents regroupés en un seul support. Par exemple, dans Ensemble jusqu'à la fin du monde, chaque récit narre une relation sentimentale, mais les personnages et l'environnement est différent d'une histoire à l'autre, ce qui apporte une richesse supplémentaire au titre !


 

Dans Room Paradise, les personnages travaillent dans le milieu de l'architecture. Pourquoi avec choisi ce thème ?
En fait, j'ai toujours eu beaucoup d'intérêt pour l'art en général, et pour l'architecture en particulier. Alors quand j'ai eu l'opportunité d'utiliser ce thème dans ma nouvelle série, je n'ai pas hésité ! (rires)
Lorsque mes personnages parlent d'architecture dans Room Paradise, j'effectue toujours des recherches au préalable afin que les dialogues soient le plus crédibles possible.

Au début de Room Paradise, Somei Saya, l'héroine, est propriétaire d'un appartement et est épanouie dans son travail. D'une certaine manière, elle incarne; tout du moins au début du récit; cette notion de femme japonaise moderne et célibataire, par opposition à l'image de la mère japonaise qui reste au foyer et élève des enfants. Ce choix de vie est d'ailleurs critiqué par les collègues de Somei dans les premières pages du manga.
Avec ce postulat, souhaitiez-vous dénoncer quelque chose ?

C'est vrai qu'au Japon, ces dernières années l'image de la femme qui travaille et qui reste célibataire s'est beaucoup développée. A l'inverse, l'image de la femme japonaise traditionnelle telle que vous la décrivez dans votre question tend à s'amenuiser au fil du temps.
Dans le passage que vous évoquez, où Somei Saya subit les commérages de ces collègues, j'ai souhaité que mes lectrices puissent se retrouver dans cette héroïne, et qu'elles y trouvent de la force si elles-mêmes subissaient ce genre de brimades au travail.
Par contre, je n'ai pas souhaité dénoncer quelque chose, mais plutôt montrer une situation qui peut exister dans la vie de tous les jours.


L'entretien s'est ensuite terminé par trois questions posées à Iker Bilbao, responsable éditorial pour Soleil Manga.

Iker Bilbao, en tant qu'éditeur pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a plu chez Aya Oda ? Pourquoi cette mangaka est devenue l'une des auteures phare de votre collection Shojo ?
Il faut rendre à César ce qui appartient à César. C’est notre prédécesseur, Laurent Duvault, qui a découvert Aya Oda et a eu un coup de cœur pour Playboy Café. Lorsque nous avons repris la collection, le titre n’était pas encore programmé, nous l’avons donc découvert à ce moment-là et avons apprécié la fraîcheur du récit et la beauté du dessin. Le succès de Playboy Café a été très soudain et celui de Lovey Dovey juste après nous a convaincu que nous avions la chance d’avoir une auteur vraiment en phase avec son public en France.

 



La publication d'autres oeuvres d'Aya Oda est-elle prévue prochainement ?
Nous espérons bien proposer les œuvres futures d’Aya Oda chez Soleil Manga.


Après Aki Shimizu en 2006, Aya Oda est la seconde auteure japonaise que vous faites venir à Japan Expo. Comptez-vous désormais faire venir un mangaka chaque année ?
Cette année, c’était exceptionnel en raison de nos 10 ans. Inviter un auteur demande un investissement (en dehors de l’aspect financier) très très lourd pour une structure comme Soleil Manga. Toutefois, tout est question d’opportunité, donc sait-on jamais !



Remerciements à Aya Oda, aux responsables des éditions Shogakukan présents à ses côtés, et à Iker Bilbao & Johanna Ardaillon des éditions Soleil Manga.

commentaires

skippy

De skippy [807 Pts], le 21 Août 2013 à 16h07

Merci pour cette interview, à présent je connais un peu mieux l'auteur :)

J'espère voir de nouvelles licences de cette auteur chez Soleil :D

kotoha

De kotoha [1171 Pts], le 20 Août 2013 à 20h58

J'aime beaucoup ses mangas et ses dessins.

Txeng

De Txeng [2137 Pts], le 20 Août 2013 à 19h45

intéressant :)

Rosalya

De Rosalya, le 20 Août 2013 à 18h45

L'entretient était GÉNIAL !!!! Si seulement il en avait plus souvent se serait encore mieux
fanie

De fanie [536 Pts], le 20 Août 2013 à 17h25

Depuis le temps que je l'attend ce manga! En plus, c'est pas comme si les josei sortent par centaines en France

akiko

De akiko [5480 Pts], le 20 Août 2013 à 17h15

En tous cas je prefere ses josei que ses shojo ^^ Donc moi le changement me dérange pas du tout =)

Alors peut etre que je tenterai celui la =) 

kyryana

De kyryana [937 Pts], le 20 Août 2013 à 17h15

Elle est vraiment très sympa. J'ai vraiment très apprécié la dédicace.Merci pour cet entretien. :D

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