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Manga Rencontre avec Ankama

Mardi, 07 Août 2012 à 12h47 - Source :Ankama

A l'occasion de Japan Expo, nous avons eu le plaisir de rencontrer Elise Storme et Marion Amirganian des éditions Ankama. Compte-rendu !
 


 

Manga-News: Pour commencez, pouvez-vous présenter aux lecteurs votre rôle au sein des éditions Ankama ?
Elise Storme (ES): Je m'occupe des publications "Krosmoz", c'est à dire ce qui regroupe les 2 univers DOFUS ou WAKFU. Je suis en charge de collection de manga comme celle du DOFUS Manga ou DOFUS Monster mais aussi de collections de B.D. (WAKFU Heroes par exemple) ou d’artbook (Les Making of de la série animée WAKFU).

Marion Amirganian (MA): Je suis en charge de plusieurs types d'ouvrages chez Ankama. Je m'occupe principalement de bandes dessinées type Tu mourras moins bête, Angus, les BD de différents formats et aussi en grande partie des mangas puisque j'ai fait ma formation, entre autres, à Tonkam avant de venir à Ankama et, du coup, étant lectrice et ayant déjà travaillé sur les mangas, je me suis retrouvée assez naturellement avec Elise à travailler sur les mangas de la collection Kuri. Je suis également en charge des mangas de création comme Appartement 44, par exemple.
 
 
 
  
  
Depuis plusieurs mois, on a vu assez peu de nouveautés d'auteurs japonais dans votre collection. Où en est votre label manga actuellement ?
MA: Le label Kuri a été effectivement créé pour les achats de droits qu'on avait fait sur 5 mangas et qui font partie de nos réflexions globales autour de ce qu'on veut proposer en terme de publications. Les achats de droits, c'est un univers un peu compliqué quand on est nouveau puisque c'est tout ce qui se travaille sur le long terme. On a signé ces mangas, on les a traduit, suivi et, aujourd'hui, c'est vrai que l'on se pose un peu la question de "Est ce qu'on continue ou pas à faire des achats de droits ?"
Pour l'instant, on a absolument rien décidé et ni oui ni non n'est acté, mais je peux vous confirmer qu'aucun autre achat de droits n'est prévu pour l'instant et dans les mois à venir.
 
 
Et pour les séries en cours, iront-elles jusqu'à leur terme ?
MA:  Pour les séries en cours, c'est pareil. Là, pour le moment, on a été jusqu'au bout de nos engagements contractuels avec les maisons d'édition japonaises. Soil est terminé en septembre en 11 tomes donc là on approche du dénouement hallucinant de cette série. Et pour le reste ça dépend, c'est un peu du cas par cas. Comme je vous le disais, on est en train de réfléchir à tout ça et pour le moment on a pas encore de réponse. On sait que La paire et le sabre s'arrête au Japon donc là, forcement, on va la finir. Pour le reste, on y réfléchit et l'on fera, par contre, une communication officielle très prochainement, dès que ce sera décidé.


Soil est une série alternative, adressée à un lectorat assez restreint tout en étant encensée par la critique. A-t-elle su trouver son public ?
MA: Oui, je trouve.

ES: Comme vous dites, c'est un manga un peu underground, alternatif et oui, elle a trouvé son public. Les fans nous suivent et sont impatients de connaitre la fin et nous aussi d'ailleurs ! (rires)

MA: C'est vrai que c'est intéressant parce que ce n'est pas du tout un public manga "classique". Atsushi Kaneko, c'est un auteur plutôt catalogué "indé" de par son trait et son univers assez spécial, alors qu'il a des millions d'exemplaires vendus au Japon à son compteur. Et c'est ça qui était intéressant aussi pour nous car, chez Ankama, c'est vrai qu'on a peu cette culture de l'auteur maison et de l'auteur un peu spécifique avec son univers particulier et Atsushi Kaneko, pour ça, il nous correspondait très bien et c'est extrêmement logique finalement qu'on ait fait Soil, même si c'est un univers qui est un peu dur, un peu angoissant.
On a effectivement trouvé un public qui est d'ailleurs venu en nombre à Angoulême quand on a invité Atsushi Kaneko, on a fait tout un évènement autour de Soil et Atsushi Kaneko n'a pas arrêté, que ce soit en interview, en dédicaces. On a vraiment senti que les gens l'attendaient au tournant et qu'ils étaient ravis de connaitre son travail qu'ils connaissaient déjà de par son autre publication, en l’occurrence Bambi. Et le public de Bambi a, je pense, suivi assez naturellement sur Soil et on a pu toucher d'autres gens parce qu'on proposait ça en même temps que d'autres choses. C'est intéressant pour nous d'avoir des mangas pour différents publics.
 
 
   
 
 
 
La base de fans est donc en extension et a pu encenser le titre...
MA: Oui, voila. Je pense que les gens qui achètent Soil et qui l'aiment et qui le suivent ne sont pas forcement les mêmes qui lisent DOFUS, Appartement 44 ou Debaser et c'est donc bien d'avoir un auteur avec un univers aussi riche et particulier.


Vous publiez également Black Joke, de l'auteur de Battle Royale. Est-ce que cela a contribué à la réussite de la série ?
MA: Je pense que c'était un point d'accroche important et à ne pas louper parce que Battle Royale et Black Joke sont un peu liées avec un univers un petit peu "trash" et assez proche. Après, est-ce que ça a contribué au succès ? Je ne pense pas, parce que Black Joke est une super série qui, dans son style, est extrêmement bien réalisée avec énormément d'humour en même temps que de l'action et des scènes plus violentes et c'est vrai que c'est quelque chose qui, à mon avis, a accroché les gens peut-être au début mais ce n'est pas ça qui fait son succès.
 
 
   
 
 
Vous proposez également Hitman qui est encore en cours au Japon et compte un certain nombre de volumes. N'est-ce pas risqué de publier ce genre de série "fleuve" ?
MA: C'est sûr que, quand on s'engage sur une série comme Hitman qui en est à des dizaines de tomes au Japon, c'est forcément un engagement sur le long terme et c'est pour ça que je vous disais qu'on réfléchissait à savoir ce que l'on allait faire avec une série comme celle-là. C'est une série qui a su trouver son public, donc on sait que chaque manga... mais tu connais peut-être mieux Hitman que moi, Elise ?

ES: En fait ça correspond, on peut dire, à un manga un peu plus années 90 et les fans sont là et impatients de connaitre la suite. Ils sont bien accrochés au couple d'Hitman "double flingues", de Chinatsu et de Misako. Ils sont impatients de suivre les aventures de ce triangle amoureux et de savoir si "double flingues" va toujours s'en sortir. Il y a en tout cas toujours un public pour connaitre la suite même si c’est vrai que c’est un style moins dans la veine de Black Joke. On a vraiment des styles différents que ce soit Soil, Black Joke, La paire et le sabre, Hitman.
 
 
   
 
  
Ces dernières années, on parle du phénomène "global manga" et votre catalogue s'inscrit plutôt bien dans cette lignée. Pourquoi avoir choisi cette orientation ?
MA: L'orientation "global manga" d'Ankama est logique dans le sens où l'édition a commencé avec le manga DOFUS et c'est aussi ça qui a lancé Ankama Editions, donc on estime être assez légitime sur ce créneau là. Ankama est finalement le premier créateur en terme de volume de vente, DOFUS étant le premier manga français à ce niveau-là. On se sent donc légitime parce qu'on a un public qui est là et qui nous attend au tournant et étant hyper réceptif face à tout ce qu'on peut créer en terme de manga et c'est pour ça que, plus que pour l'achat de droits, c'est quelque chose où l'on peut se positionner et être créatif et réactif.
Là, on vient de sortir City Hall qui commence sur un train d'enfer, WAKFU qui est, on va dire, le relais de DOFUS. Et pour l'année prochaine on vous réserve quelques surprises avec, personnellement, un titre que je suis en train de travailler avec Tony Valente qui est un shonen super vitaminé avec de l'humour et de l'action... Une réalisation extrêmement belle avec un peu de Ghibli aussi dans l'univers. C'est plus des choses comme ça qu'on voudrait proposer maintenant et se positionner comme créateurs de mangas parce qu'on a des auteurs qui viennent vers nous assez naturellement. J'ai encore reçu deux projets de jeunes auteurs par mail ce matin et c'est vrai qu'Ankama, pour eux, est logique.

ES: C'est aussi une jeune génération d'auteurs qui a digéré la production japonaise et ils sont capables maintenant de dessiner aussi bien que des japonais. On a vraiment la volonté de mettre en avant des jeunes auteurs français.


Pour rester sur les jeunes auteurs, comment cela se passe lorsqu'ils viennent vers vous pour publier une série ?

MA: Cela se passe classiquement. Ils présentent des planches, un synopsis et cetera et en général ce qui est pas mal aussi, et on en parlait justement tout à l'heure avec la difficulté de s'engager sur des séries longues, c'est qu'avec les projets de créateurs on peut dès le début s'imaginer si on va partir sur un cycle de 3 tomes, 5 tomes, ou sur un one shot et on voit comment ça se passe. Je trouve ça assez intéressant de pouvoir voir un peu plus loin et d'envisager les choses dès le départ avec l'auteur sur l'organisation, son scenario,... Je sais par exemple que sur les salons c'est souvent beaucoup de discussions, sans même tout de suite parler de publication. "Qu'est-ce que tu penses de mon univers ? Est-ce que tu trouves que c'est cohérent ? Est-ce que le dessin, ça va ?" Ce qui est encore un peu compliqué pour un dessinateur français, c'est d'intégrer un style manga, un genre manga, un format et un découpage spécifique. C'est vrai que je vois beaucoup d'auteurs, et c'est assez intéressant, qui proposent des choses très mixtes avec un découpage plutôt classique franco-belge et un dessin plutôt manga et moi ce qui m'intéresse c'est de discuter avec eux pour savoir pourquoi est-ce qu'ils font ça. Qu'ils soient conscient des outils qu'ils manipulent et des codes et que ce n'est pas anodin le découpage d'un manga, que c'est lié à un format, à un chapitrage... J'essaie de voir s'ils ont pensé à tout ça ou si finalement ils partiraient sur de la BD plus classique. J'aime beaucoup les jeunes auteurs qui bossent dans le manga parce que, justement, il y a cette idée de "j'aime ce style, j'ai envie d'en faire quelque chose à moi, jusqu'où je peux aller, qu'est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu penses que ça tiendrait la route de faire ci, ça..."


Comme vous le dites, de nombreux jeunes auteurs viennent vers vous. Vous êtes donc obligés de faire une sélection.
ES: Oui, pour tout projet, que ce soit BD ou manga.


Sur quels critères se base votre sélection ?
ES: Pour moi, c'est un petit peu particulier puisque je me base sur un univers déjà pré-existant, celui de Krosmoz. Je procède presque comme Marion sauf que moi, je vais voir si le dessin et le scénario vont pouvoir s’appliquer à l’univers. Nous avons un service qui s’occupe de la cohérence de l’histoire et de la charte graphique et je travaille en étroite collaboration avec eux. Par exemple, pour WAKFU, le choix de Said a été fait parce qu'il avait effectué des tests sur des personnages de la série. Pour moi il y a aussi une sélection qui est faite par rapport à l'univers qui existe déjà.

MA: Je suis assez exigeante en terme de qualité de dessin parce qu'après avoir travaillé avec des auteurs comme Dara qui dessinent extrêmement bien, qui ont totalement digéré les codes du manga avec un style particulier et qui font des planches absolument sublimes, le tri se fait effectivement sur la qualité et sur ce qu'un auteur peut proposer de nouveau. Le scenario, c'est justement ce qu'on travaille avec Tony Valente pour sa future série, on a vraiment travaillé une bible de l'univers. Celui-ci est dense et on va essayer d'affiner le truc pour que ce ne soit pas le shonen de plus mais qu'il y ait vraiment quelque chose de particulier dans ce qu'il peut proposer au niveau de l'histoire. Le tri se fait donc beaucoup sur ça aussi, la qualité de ce qu'il y a à raconter avant même le dessin. Mais, évidemment, le dessin est très important lui aussi.


Pour rester sur le thème du "global manga", on a pu voir sur le salon que votre nouvelle série, City hall, était très bien représentée. Comptez-vous procéder également de la sorte pour vos prochaines séries en misant beaucoup sur la communication et la présence sur les salons ?
MA: City Hall c'était effectivement l'un des enjeux de la Japan Expo pour Ankama puisque nouveau manga, français, avec deux mecs à la tête de ce manga absolument incroyables qui dessinent vraiment bien et qui écrivent une histoire qui a accroché tout le monde et du coup il y a, effectivement, l'idée de représenter l'univers dans un stand à part. Là, la chance qu'on a eu c'est qu'on a rencontré la Steam Rocket qui est une association qui fait la promotion du steam punk en France. L'univers steam punk étant dans le manga City Hall forcément ça a marché et ils ont, avec Ankama, créé un stand incroyable. Sur la prochaine série dont je vous parlais avec Tony Valente, c'est effectivement ce genre de choses qu'on aimerait faire. C'est évident que pour un évènement comme Japan Expo, on va particulièrement faire des efforts sur des sorties comme celles-là et sur leur univers.
 
 
 
 
Parlons un petit peu de DOFUS et WAKFU dont on connait le succès. Est-ce que celui-ci se maintient d'années en années ?
ES: Le succès se maintient à tel point que je peux déjà vous annoncer que, l'année prochaine, le tome 1 de DOFUS va ressortir mais revu et corrigé dans une nouvelle édition. Forcément, le style évolue, que ce soit dans le scenario ou dans le dessin et on a vraiment une volonté d'accrocher un nouveau public tout en continuant de plaire aux fidèles lecteurs.


Outre cette réédition, comptez-vous proposer DOFUS et WAKFU sur d'autres supports ?
ES: Le principe de Krosmoz, c'est que c'est un univers transmédia. C'est-à-dire que tout va être basé sur une histoire qui va être développée sur différents supports. Il y a eu l'anime WAKFU, une suite a été développée en manga. Il y a eu aussi WAKFU Série, des BD de 48 pages qui relatent des épisodes interstitiels des épisodes de la série anime, on suit ce que font les héros en dehors des épisodes de la série. Pour ce qui concerne DOFUS, on va développer une collection qui va être le pendant de WAKFU Heroes, qui va concerner les personnages secondaires de la série. On va donc y retrouver des personnages emblématique mais, là, en format BD.


On retrouve sur le salon le jeu video Fly'n. Peut-on également s'attendre à le voir se décliner sur plusieurs supports ?
ES: Fly'n est un jeu sur PC qui sortira à l'automne mais qui est hors Krosmoz, contrairement à d'autres jeux comme DOFUS Arena. Pour le moment, il n'est donc pas prévu de faire du transmédia avec.


Dernière question. Vous présentez également Krosmaster Arena, pouvez-vous nous en parler ?
ES: Krosmaster Arena est un jeu de plateau qui se joue à 2 ou en solo, où chaque joueur joue à son tour. A l'intérieur, il y a 41 figurines qui sont basées sur l'univers Krosmoz. On va donc retrouver toutes les classes mais aussi des héros comme Goultard ou Yugo. Ca se joue sur un plateau avec ces petites figurines et, à l'intérieur, il y a aura également une petite carte qui permettra même de jouer en dehors du jeu de plateau.
 
 

 
 
Remerciements à Marion Amirganian, Elise Storm, Marie Fabbri et à Ankama Editions
 

commentaires

shinob

De shinob [127 Pts], le 24 Août 2012 à 11h05

Certains mangas ont vraiment un avenir incertain... ^^" Heureusement, en tant que lecteur de Soil, rien à craindre de mon côté vu que la série arrivera à son terme !

anemone

De anemone [10256 Pts], le 11 Août 2012 à 18h56

interressant :)

sakura35

De sakura35 [2724 Pts], le 08 Août 2012 à 16h23

Je suis vraiment dégoutée pour Togainu No Chi car je sens qu'on aura pas la suite T_T

Aigakin

De Aigakin [4138 Pts], le 08 Août 2012 à 13h16

J'espère vraiment que black joke ne va pas finir,car je l'aime trop ce manga.

CRICRI76

De CRICRI76 [1286 Pts], le 07 Août 2012 à 21h20

sa sent mauvais pour le manga Hitman

Katsuda2

De Katsuda2, le 07 Août 2012 à 17h55

"Nos mangas marchent, on recrute les auteurs de cette façon etc..." Pas grand chose de dit dans cette interview, juste des banalités. Ca aurait été intéressant d'en savoir plus ! ^^

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